Cela faisait bien longtemps que je n’avais plus trouvé le temps de rédiger un message pour Ouvrir les Yeux malgré mon envie.
Mais voilà, l’étape, que nous venons de franchir pour le projet d’autoroute solaire autant pour sa déclinaison spécifique de Fully, que le projet en général, méritait un petit bout de chronique.
Depuis l’été 2022, nous étions lancé sur la finalisation du projet en tant que rapport complet et structuré selon les normes de l’OFROU (Office Fédéral des Routes pour ceux qui découvrent le projet). Nous espérions finir en décembre (2022!), mais les imprévus se sont succédés à un rythme épouvantable entre la géologie qui nous avait préparé quelques surprises, la simulation au feu réel qui nous a forcé à planifier une modification essentielle du projet, un partenaire nous ayant induit en erreur (on suppose intentionnellement et du coup ce n’est plus un partenaire!), des nouvelles normes constructives imposant de nouveaux modes de calcul de la résistance de la structure, …. nous avons atteint le but il y a seulement quelques jours.
Le mercredi 4 octobre, j’ai commencé d’imprimer diverses sections du rapport final. Le mercredi soir, des amis ont débarqué dans mes bureaux pour jouer au Go. Après avoir consommé mon énergie à donner une petite simultanée, j’étais bien trop épuisé pour imaginer relancer le travail vers minuit.
Le jeudi 5, j’ai re-commencé à imprimer depuis 07:00. A nouveau vers minuit, notre table de conférence présentait cet aspect :
Le vendredi matin à 02:30, c’est la majorité des tables du bureaux qui étaient bouleversées, comme par exemple notre coin distraction préféré :
Ensuite toute la journée du vendredi 6, deux de mes collègues m’ont relayé pour pré-assembler les dossiers.
Pourquoi seulement pré-assembler ???
Car pendant tout ce temps, Michel, notre ingénieur-civil, s’occupait d’imprimer les plans, lui. Et on ne parle pas d’une broutille ! La surface actuelle projetée au sol de notre projet d’autoroute solaire dépasse les 80’000 m². Du coup, plusieurs plans atteignent les maximums possibles des plotters, et la simple tâche d’imprimer puis plier des dizaines de plans prend un temps énorme.
Vers midi Michel a pu nous apporter les plans et un guide de pointage pour vérifier que les dossiers étaient assemblés correctement. En fin d’après-midi, malgré un engagement irréprochable de mes collègues, le constat s’imposait sans discussion, nous étions encore loin du but, et l’espoir de pouvoir expédier un paquet à l’OFROU s’était envolé. Il ne manquait plus grand chose, mais rien à faire les classeurs ne pouvaient être remis dans leur état de la minute :
Lundi matin, Mélinda a relancé la machine avec moi, et miracle un peu avant 14:00, je peux sauter dans ma voiture et me précipiter pour livrer les dits classeurs directement en mains propres du responsable. Et juste après 15:00, ils sont sur son bureau :
Nous les avons feuilletés ensemble et quand je repars vers 15:40, il y a un grand sourire sur son visage me montrant un premier accueil très positif.
L’OFROU va maintenant faire expertiser ces rapports par un bureau tiers n’ayant jamais participé à la planification. Selon la disponibilité de l’expert, nous pouvons espérer son rapport d’ici 6 semaines environ. Il y aura sûrement quelques petits compléments à apporter, mais nous pensons sincérement avoir atteint une maturité rare à ce stade d’un projet. Nous dépassons notamment très largement le niveau usuel de plans de mise à l’enquête.
Et puisqu’on en parle, c’est notre prochaine étape. Notre équipe souffle 2 semaines et nous commençons la préparation de la mise à l’enquête pour gagner un maximum de temps.
Notre espoir : pouvoir lancer la dite mise à l’enquête publique fin février.
Selon la formule consacrée, NOUVELLES SUIVENT !
Laurent-David JOSPIN