Et la souris accoucha d’une montagne

Et plus étonnant encore, on peut souligner que cet accouchement est passé inaperçu, enfin presque.

La souris c’est notre belle Helvétie, qui malgré toute l’affection que je lui porte, reste un pays de taille souriceau à l’échelle de la planète.

La montagne, Hans Rudolf Herren Président de la fondation Biovision, a reçu récemment le prix Nobel alternatif pour son engagement contre la faim et la pauvreté.

L’action de Biovision consiste, pour son aspect le plus fondamental, à permettre aux populations locales de se ré-approprier leur agriculture avec des techniques adaptées localement et surtout durables.

Les principes appliqués relèvent parfaitement de la logique du faire avec la nature plutôt que contre elle. Toutefois, il se rajoute ici une difficulté supplémentaire, honte de l’humanité!, de par les dégâts à rattraper découlant d’une exploitation agricole inadaptée, par exemple par le choix des espèces car destinées à alimenter les marchés mondiaux sans considération de la chaine vivante locale, soit par une destruction plus ou moins lente du substrat vivant, détruit par la chimie mise en œuvre pour privilégier du profit à court terme.

Il est recherché des solutions locales, faisant appels à des espèces indigènes et adaptées à la nature des sols, en exploitant les possibilités de fertilisations et de luttes contre les nuisibles disponibles dans le cadre d’un cycle fermé et auto-suffisant pour assurer sa durabilité.

Il en découle au final moins de frais  pour les paysans, car l’on supprime les herbicides, pesticides, et autres “m…..cide”  en tout genre, donc également une meilleure santé des populations locales, et, oh merveille, assez de nourriture pour tous, alors que cela avait été perdu/détruit par nos solutions soit-disant modernes. Et il faut souligner que dans certains cas, la remontée représente un challenge peu aisé pour le moins, pour vous donner une idée parmi d’autre de la situation créée par nos soit disantes merveilles de la science, vous pouvez regarder l’émission Mise au Point sur la Radio Télévision Suisse (www.rts.ch) du 2 décembre 2012 “les OGM qui tuent“.

Biovision apprend aux paysans locaux à être maître de leur destin, sans plus dépendre des grandes industries chimiques et/ou agro-alimentaire. En peu de mots, ils regagnent leurs dignités et redeviennent capable de vivre tout simplement.

L’air de rien, les démarches, concepts et solutions mis en œuvre pourraient  se révéler un savoir essentiel pour assurer notre capacité à nourrir décemment tout les habitants de la Terre. Un jour peut être, c’est nous même qui devront appeler au secours les successeurs de Monsieur Herren pour ré-apprendre à vivre de notre terre.

Hans Rudolf Herren appartient à la classe des vrais géants, que dis-je à la classe des montagnes vivantes. Il réalise un travail d’une portée exceptionnelle permettant de redonner de l’espoir à des régions entières. D’une manière discrète, sans aucune recherche de la notoriété médiatique pour elle-même, des solutions agronomiques douces sont recréées solutionnant des désastres épouvantables générés le plus souvent par certains de nos industriels occidentaux voulant imposer une agriculture abreuvée d’engrais de synthèse, pesticides, et autres OGM.

Si vous avez un peu de temps, je vous encourage à faire un passage sur le site de Biovision ( http://www.biovision.ch/nc/fr/home/ ), et s’il vous arrive de donner un peu d’argent à une œuvre sociale ou l’autre, vous pourriez penser à les mettre dans votre liste de favoris.

Notre pays peut être légitimement fier d’avoir donné naissance à une personnalité d’une telle grandeur!

Bref, vous l’aurez compris, j’aimerai tirer un grand coup de chapeau à cette organisation et son père fondateur agissant avec modestie mais réalisant un travail, oh combien, essentiel à la bonne santé de notre planète et de ses habitants.

Laurent-David JOSPIN

(a little bit too) Large husband is watching you!

Mais comment osez-vous vous plaindre? Ces fonctionnaires de la NSA poussant l’esprit de sacrifice jusqu’à surveiller leur propre conjoint devaient en réalité certainement se méfier d’être trompé avec de dangereux terroristes. D’ailleurs, le seul fait que ces personnes osent tenter de séduire leur conjoint prouve indubitablement qu’il s’agissait d’agents des forces du mal!

Et puis, ayez un peu de compassion que diable! Si vous vous mettiez à la place de ce pauvre fonctionnaire de la NSA contraint à user et abuser des fast-foods les plus divers par pur esprit de patriotisme spontané, vous verriez qu’il n’avait plus les moyens de suivre son conjoint, n’arrivant guère plus à passer les portes ni encore moins à monter les escaliers. En réalité, la NSA ne cherche qu’à contribuer à l’épanouissement des couples de ses fonctionnaires, en permettant une présence amoureuse totale de l’un auprès de l’autre. Il ne peut en aucun cas s’agir d’un dévoiement du système, n’y pensez même pas.

D’ailleurs c’est très simple, aucune faiblesse humaine ne peut mettre en péril le bon usage du système, puisque dès l’instant où une surveillance a été exercée, elle a forcément contribué à défendre le monde libre. Ce qui permet de dire que le système est garantit zéro défaut, puisque tout a été admirablement pensé avec un mode d’auto-justification permanent. J’en ai les larmes aux yeux, quelle incomparable abnégation de ce brave Oncle Sam à défendre nos libertés les plus fondamentales!

Comment? C’est pas beau de se moquer? Mais qu’allez vous donc penser là!!

Chantons en cœur, I love America, I love America …

Laurent-David Jospin

Réf : www.rts,ch “Des membres de la NSA ont aussi espionné leurs conjoints

Ne pas exporter ses problèmes…

Affirmation : Le début de l’écologie bien comprise consiste à ne pas exporter ses problèmes chez les autres mais à les traiter chez soi.

Prenons un exemple concret et simple : nous ne voulons pas d’éolienne chez nous, donc nous trouvons comme solution “géniale” d’aller les mettre chez les autres. Si on veut bien y réfléchir un peu, nous proposons à d’autres d’accepter ce que nous considérons comme inacceptable chez nous (bravo pour le message implicite!), puis nous imposons à des habitants les plus divers sur environ 2000 km la présence de lignes électriques  THT (concrètement des pylônes presque du même ordre de grandeur que les éoliennes que nous ne voulons pas chez nous).

N’en doutez pas, un jour cela se paye, même cher le plus vraisemblablement! Dans ce cas, essayez d’imaginer la faiblesse de nos diplomates lorsqu’il y aura quelque chose d’un peu sensible à négocier dans un domaine même sans aucun lien avec le sujet!!

Un autre exemple mérite notre attention. Lorsque nous consommons, à l’excès, du pétrole sous n’importe laquelle de ses formes, nous exportons nos problèmes de société (soit notre besoin immodéré, voir incontrôlé, d’énergie pour soutenir notre croissance, elle-même indispensable pour palier à nos problèmes politiques et sociétaux)  vers d’autres pays qui sont ensuite dévastés soit environnementalement soit socialement voir les deux tant qu’à faire. (voir par exemple La malédiction de l’or noir sur Arte).

D’ailleurs d’une manière générale, lorsque nous contribuons au réchauffement climatique, nous exportons un problème (le même que ci-dessus) en le diluant sur l’ensemble de la planète. Donc un pays qui se contenterait de brûler son énergie fossile chez lui sans exporter un goutte d’or noir aurait malgré tout un comportement contraire à la règle énoncée ici.

Il en va de même lorsque nous soutenons une sur-consommation localement tout en pillant les ressources de pays tiers généralement pauvres.

Je ne suis surtout pas contre le commerce mondial, et j’avoue à titre personnel apprécier assez souvent déguster quelques fruits tropicaux divers (en hiver aussi d’ailleurs). Toutefois, mon plaisir est double si je puis être certain de payer un prix garantissant un traitement équitable du producteur local ET également un respect identique des normes environnementales à celles que je souhaite voir appliquées ici chez nous, y compris cela va de soit la compensation carbone nécessaire au transport. Bien évidemment, dans ces conditions le prix de la mangue monte quelque peu. Mais il s’agit bien du prix de la durabilité, car dans le cas contraire tôt ou tard les conséquences fâcheuses sauront se manifester envers le consommateur irresponsable, qui, au final, la trouvera bien amère sa fameuse mangue!

Les conséquences peuvent prendre des formes multiples, comme par exemple celle d’une misère locale insoutenable, mais qui soutient très bien la germination spontanée du terrorisme (et hop un petit IED – Improved Explosive Device – chez ces consommateurs de mangue irrespectueux). Ou alors à l’autre bout de la gamme des conséquences, nous découvrons avec un faux étonnement les conséquences du réchauffement climatique, ou encore de la déforestation galopante au niveau de la planète, etc.

En réalité, c’est tout simple et cela fonctionne comme en économie financière la plus basique, ce qui ne se paye pas aujourd’hui, se paye plus tard, avec de copieux intérêts et frais en plus, cela va de soit!!

Les grandes choses étant finalement que la somme des petites, il en va de même pour notre société : si nous choisissons l’attitude responsable et assumons donc des coûts un peu plus élevés aujourd’hui, nous découvrirons demain que “ne pas exporter ses problèmes mais les traiter chez soi” ne devait pas être assimilé à de la dépense supplémentaire mais bien de l’investissement, qui dès lors nous offrira un rendement bien réel à futur comme tout investissement qui mérite son titre!

Laurent-David JOSPIN

Des irresponsables aux commandes????

Fâché, très fâché, vraiment très fâché, je suis!

Nous venons de vivre un nouveau drame de récidive par un délinquant sexuel reconnu comme dangereux, que j’estime impardonnable.

Pour un bref rappel des faits, une éducatrice devait accompagner hier jeudi un condamné purgeant une longue peine suite à un viol accompagné de violences pour une sortie de type éducative et/ou thérapeutique. Le corps de la malheureuse a été retrouvé ce matin dans un petit bois.

Le débat n’est pas nouveau! S’opposent d’un coté et de l’autre les tenants de l’enfermement sans distinction ni mesure et les partisans de la thérapie visant la réintégration à tout prix. Une chose néanmoins demeure : la réalité des drames multiples que nous venons de vivre récemment.

Or la grande majorité de ces drames auraient pu être évités avec une mesure coûtant trois francs six sous! Aujourd’hui, les fameux smartphones envahissant nos vies permettent de télécharger des applications, gratuites en plus!, offrant une fonction de type webcam/audiocam permettant, sans devoir prévoir un seul franc de matériel qui ne soit pas déjà à disposition, d’assurer un suivi et un contrôle permanent à distance.

Le plus fort étant qu’en plus de servir de caméra et micro espion, l’outil peut aussi transmettre les coordonnées GPS du porteur en temps réel. Si les choses commencent à tourner mal, la patrouille de police sera sur place en 5 minutes.

Si une mesure aussi simple avait été prévue, l’éducatrice, dont nous parlons aujourd’hui, serait, avec la plus grande probabilité, encore en vie. Et dois-je le rappeler aux responsables de l’organisation de ces sorties, son enfant ne serait pas orphelin!!

Non vraiment je ne comprend ni n’admet une telle légèreté voir incompétence de personnes sensées être au fait du problème beaucoup mieux que le simple quidam.

Si les spécialistes persistent et confirment que les approches dites thérapeutiques ou re-socialisantes sont à préserver (n’étant pas expert du domaine, je leur laisserai à eux cette responsabilité), alors qu’ils prennent les mesures élémentaires pour assurer la sécurité de la population, car sinon ils  sont complices des crimes à venir.

Laurent-David JOSPIN

L’eau? Retour vers le futur!

Si vous vous promenez régulièrement au bord du Doubs, vous savez combien cette rivière peut être versatile dans des espaces de temps en fin de compte relativement courts (on peut le voir sur un trimestre), un jour débordante au point de menacer la route et la voie de chemin de fer reliant Le Locle à Morteau, un autre sèche à en permettre de passer à pied d’un bord à l’autre.  L’absence (ou quasi absence) de réservoir tampon explique ce comportement dépendant presque exclusivement des précipitations.

Un réservoir pour nos rivières? Quel réservoir?

On pourrait penser à un lac bien sûr, mais le réservoir le plus efficace pour alimenter de manière stable une rivière reste un glacier.

Et pour se mettre en appétit : un emprunt à mon fils, si l’image vous plaît vous pouvez aller sur www.famillejospin.ch/laurentvalentin/

Il faut prendre conscience de cette caractéristique essentielle, car elle va se rappeler à notre bon souvenir d’ici peu!! Oui, car nos glaciers alpins sont en train de fondre, et même très rapidement.

Selon les prévisions actuelles, mais dont j’aime à rappeler que régulièrement elles sont révisées vers le pire, on doit s’attendre à la disparition des glaciers d’ici 2050. Dès lors, avoir de l’eau en suffisance pour notre population, augmentée à plus de 10’000’000 d’habitants selon les prévisions de l’OFS, pourrait bien devenir un vrai challenge ou un cauchemar selon.

Le total des précipitations annuelles restera lui suffisant, mais tout comme dans le cas du Doubs dans notre Jura calcaire, cette eau ne restera pas bien longtemps, nous laissant dans une situation de stress hydrique pendant toutes les périodes sèches. Une des conséquences attendues du réchauffement climatique étant justement un climat beaucoup moins stable avec des épisodes extrêmes nettement plus fréquents, les deux problèmes vont se combiner et s’amplifier.

Il convient de se préparer à cette nouvelle situation dès maintenant, car cela demandera du temps.

Au temps passés, les romains avaient trouvé une solution à ce problème : les aiguiers taillés à même la roche calcaire pour drainer et récupérer les eaux de pluie. De cette façon, ils ont pu prospérer dans des régions qui sinon auraient été délicates pour une présence humaine permanente.

Et voici de quoi on parle.

Nous serions bien avisés d’imaginer re-créer un même genre réservoirs tampons, par exemple en prévoyant des barrages, typiquement là où les glaciers nous auront laissé de la place. Certes, cela coûtera quelque chose, mais avoir un approvisionnement non garanti en eau nous coûterait bien plus encore.

Dans les années 1960 et 70, la mode voulaient que l’on encadre les rivières “tout béton, car c’est plus propre”. Cette caractéristique artificielle, entre autres conséquences fâcheuses, accélère l’écoulement de l’eau. Aujourd’hui, nous commençons à renaturer nos cours surtout pour la faune et l’esthétique. Demain, nous le ferons pour améliorer la capacité de stockage naturel d’eau de notre territoire.

Ici aussi, plus vite nous nous attellerons à la tâche mieux cela vaudra. Par ailleurs, l’investissement s’amortit directement en dommages évités lors des grosses crues, car c’est bien là le but, les zones natures en bordure de rivière fonctionnent comme des éponges, très efficaces au demeurant.

Dans les deux cas, cela ressemble beaucoup à ce fameux film des années 80, ou le jeune héros doit retourner dans le passé pour résoudre les problèmes de l’avenir. Intéressant cela, est-ce que par hasard, nous n’aurions pas tout fait juste dans le passé???

Laurent-David Jospin

You know what? I’m hhhaaaaaappy!

Disait Droopy dans les Tex Avery de ma jeunesse. Cela reflète assez bien mon état d’esprit du jour.
Le 25 juin dans mon post “Gaz de Schiste bis repetita”, il a été, un peu trop discrètement apparemment, suggéré aux députés Vert’libéraux de proposer un moratoire sur les forages. Apprendre que La Conseillère Fédérale Doris Leuthard vient d’écrire aux opposants au forage de Noiraigue, en recommandant notamment d’attendre et également en soulignant que le but n’est pas plus de fossile mais bien de passer au renouvelable, m’a réchauffé le cœur.
J’en reste totalement convaincu, un simple moratoire de 5-10 ans et l’on ne se posera très certainement plus la question, car d’une part le retour d’expérience sur les autres exploitations gazières se sera suffisamment étoffé, mais d’autre part, nous aurons également atteint un tel niveau de conséquences liées au réchauffement climatique, que l’incongruité d’un tel projet éclatera au grand jour.

Laurent-David Jospin

Sources : L’Express du 17.08.2013, site web de la RTS

Le coût de la perte de bio-diversité

Pour beaucoup d’entre nous, lorsqu’on nous annonce une perte de bio-diversité, cela reste très virtuel et les conséquences néfastes nous semblent bien lointaines voir carrément incertaines.

Vous commencez à me connaître, et vous devez déjà vous demander quelle construction intellectuelle je vais soumettre à votre sagacité qui va chercher à démontrer le contraire.

J’espère ne pas trop vous décevoir, mais on va vraiment rester très terre à terre au sens propre.

Les moins jeunes de mes lecteurs doivent certainement se rappeler les magnifiques prés de notre enfance parsemés de fleurs de toutes les couleurs. Aujourd’hui, tout cela appartient au passé (à moins d’aller en montagne, là où la civilisation n’a pas encore trop sévi). Les champs engraissés à l’excès par une sur-pâture (et donc aussi une sur-production de déjections bovines plus communément appelées bouses ou beuses en neuchâtelois courant!) favorisent de manière quasiment unique les ombellifères (en forme de groupe de parasols blancs : les coutches toujours en neuchâtelois) ou autres pissenlits donnant des champs uniformes et assez tristounets. Un peu d’attention supplémentaire et vous constaterez une autre grande absence : tout ces papillons colorés qui virevoltaient et émerveillaient nos yeux d’enfants.

Et au fond mis à part l’esthétique, c’est grave ça, docteur?

Si vous avez regardé le Téléjournal sur la Suisse romande du 9.8.2013 soir, vous aurez appris que de nombreux paysans de l’arc jurassien ont de gros soucis à devoir importer du fourrage en quantités exceptionnelles, au point que cela risque de mettre une série d’exploitation en danger de mort économique.

Ce printemps, lorsque nous avons vécu une période grise et pluvieuse, les espèces privilégiées par le problème expliqué ci-dessus n’ont pas pu se développer suffisamment. Cet été, lors d’une période de sécheresse modérée, elles ont souffert de même. Il se rajoute à ce premier problème climatique un deuxième, lui aussi lié à la perte de bio-diversité, la surpopulation de campagnol. Cette dernière puise ses racines, sans jeu de mots involontaire, dans la disparition des haies qui offraient des corridors écologiques aux prédateurs des campagnols, et pour une part également dans la sur-présence de pissenlits notamment contribuant à la croissance des populations.

Un champ moins “gras” mais plus riche d’espèces variées aurait bien mieux traversé les turbulences, et aujourd’hui les exploitations agricoles concernées seraient infiniment mieux positionnées pour faire face à la difficulté.

Le cas du fourrage à acheter en sus relève du bénin, certes pas pour l’exploitant agricole concerné, mais il faut conserver à l’esprit que le monde nous entourant est complexe et nous sommes très loin d’avoir compris toutes les interactions entre les divers écosystèmes, partant de là les conséquences peuvent se révéler infiniment plus graves. A nouveau, l’humanité, en tolérant implicitement des pertes de bio-diversités, prend des risques sans savoir exactement lesquels.

La bio-diversité c’est pas juste un truc d’intellectuel, elle est nécessaire à l’équilibre du monde vivant dont nous sommes un maillon!

Laurent-David JOSPIN

la non-culture pour mieux nourrir le monde

Voici une approche intéressante et innovatrice de par sa simplicité : oser l’idée qu’en agriculture nous nous épuisons à résoudre des problèmes créés par nous-mêmes.

Monsieur Masanobu Fukuoka, micro-biologiste et spécialiste en phytopathologie, japonais de son état et partant très intéressé à la culture du riz,  a passé toute sa vie à diminuer puis supprimer les quantités d’engrais, de pesticides, d’irrigation, etc. etc. pour finalement arriver au même rendement qu’avec une agriculture classique.

Le résultat final mérite le détour.

On inonde, pendant de long mois, habituellement les cultures de riz principalement pour empêcher la pousse des mauvaises herbes. Ici, on choisit volontairement de faire proliférer du trèfle blanc dans une rizière à sec. De cette façon la seule “mauvaise” herbe reste donc ce trèfle, qui comme tout les trèfles possède la propriété de fixer l’azote et donc d’enrichir le sol en profondeur. Au moment voulu, on inonde, permettant au riz de germer, tout en mettant le trèfle en mode “veilleuse”. Une dizaine de jours suffisent et l’on peut arrêter de remettre de l’eau. Le trèfle a été suffisamment ralenti, respectivement l’avance du riz permet à ce dernier de prospérer sans plus être gêné par le trèfle, qui en occupant l’espace résiduel, empêche l’arrivée d’autres mauvaises herbes. Avant la récolte du riz, on sème les céréales d’hiver à la volée. Lors de la récolte du riz, on rend à la terre toute la paille non comestible de la plante. On protège ainsi le sol contre l’assèchement, limite à nouveau l’arrivée de mauvaises herbes, et la décomposition du trèfle permet d’éviter de devoir utiliser des engrais chimiques. Lors de la récolte, on piétine quelque peu les céréales, mais compte tenu du “très jeune âge” des dites céréales, celles-ci s’en remettent sans difficulté. Dans une variante idéale, on laisse courir poulets et canards directement dans le champ. Ces précieux auxiliaires réalisent une chasse aux nuisibles et surtout grâce à leurs déjections, accélèrent la décomposition de la paille qui va contribuer à enrichir le sol également. Le trèfle a été semé après les céréales de façon, à nouveau, garantir l’avantage de ces dernières. On sème le riz avant la récolte des céréales, et le cercle est bouclé lorsqu’on inonde à nouveau le champ pour faire démarrer le riz

Sur cette image, on voit le semis à la volée du riz dans une culture d’orge

Nous obtenons comme résultat final, infiniment  moins d’eau consommée respectivement gaspillée incluant aussi un travail moindre pour l’arrosage, une consommation d’engrais et herbicide nulle, … La terre est d’une vitalité incomparable avec de l’azote fixé jusqu’en profondeur, et également une forte présence de micro-organisme ainsi que de vers de terre garantissant la fertilité des sols pour les années à venir. Il n’y a que des gagnants ici! Euh non, j’ai oublié Monsanto &co, mais comme de toute façon je préférerais les voir disparaître, on ne va pas se plaindre, non?

Et encore une fois, le rendement final est égal ou supérieur à une agriculture classique.

Pour résumer la philosophie de cette “non-agriculture” faire avec la nature plutôt que contre elle.

La non-agriculture a été mise en route dès les années 50 par un Monsieur Japonais, entretemps décoré pour service rendu à l’humanité, nous voulons espérer que personne ne cherchera à l’arrêter.

Laurent-David JOSPIN

PS : l’expression non-culture est une non-traduction d’une expression japonaise non-traduisible, mais je ne pense pas que vous aurez non-compris, et de toute façon la bonne humeur est elle bien comprise.

Source : FUKUOKA Masanobu, La révolution d’un seul brin de paille, Guy Trédaniel Editeurs, Paris, 2010

Tout ça pour ça

Le 5 juin je vous ai fait part de mes importants doutes sur le bien-fondé d’une taxation des modules solaires “made in China”, notamment compte tenu des effets sur toute la filière photovoltaïque en aval de la production des panneaux.

Le résultat final est connu depuis cet après-midi, soit un tarif minimum et un volume total maximum par année. Pour un coup d’épée dans l’eau, c’est un très joli coup, ceci mis à part, dans le genre autogoal on aura difficilement fait mieux.

En quelques points clefs :

  • Le tarif minimum imposé est insuffisant pour réellement permettre aux fabricants de modules solaires européen de s’en sortir financièrement
  • Il est par contre déjà suffisamment élevé pour générer des difficultés supplémentaires aux intégrateurs et autres développeurs de projets
  • Cerise sur le gâteau, l’accord conclu entre la Communauté Européenne et la Chine rend illusoire, au minimum dans le court terme, de pouvoir espérer imposer des standards environnementaux minimum pour la production des dits panneaux

La motivation originelle de cette tentative puisait sa source dans une volonté de protectionnisme mal avisé. Il devait également trainer en arrière-plan un espoir pour certains politiciens européen de se profiler sur leurs “marchés” intérieurs comme des sauveurs. Résultat des courses, une fois que le train était lancé, plus personne ne savait ou ne voulait l’arrêter, histoire ne pas perdre la face voir de sauver ses fesses.

Dans l’optique de réaliser une transition énergétique réelle, et non pas alibi, et ce, si possible dans un horizon de temps acceptable pour donner une chance à notre planète, le but ultime du photovoltaïque reste de produire des kWh compétitifs en terme de coûts directs avec le fossile. Pour ce faire, le prix des modules solaires doit diminuer encore un peu. J’estime que le but à atteindre dans un horizon le plus bref possible devrait être fixé à quelque chose comme (en prix ex-factory) 0.4 CHF /Wp soit environ 0.3 EUR/Wp permettant schématiquement d’obtenir des kWh à 0.08 CHF. On va bien rigoler quand ils devront se dépatouiller avec cette loi imposant un tarif d’importation minimum!!

Laurent-David Jospin

Liberté chérie

Les systèmes de vote par internet devaient être inviolables. Or toute personne ayant un peu trempé ses mains dans le cambouis informatique ne peut ignorer qu’il n’y a jamais eu un seul système inviolable, y compris les ordinateurs de la CIA! Alors pensez-donc.

J’ai été surpris que l’on veuille passer au vote électronique, surpris que l’on le fasse réellement, surpris que la (première) faille apparaisse au jour si tardivement, et enfin surpris que les gens fassent semblant d’être surpris. Surpris, vous avez dit surpris? Comme c’est surprenant!

Et enfin de compte, on peut résumer toute l’histoire ainsi : plus le système sera sécurisé, plus il faudra des moyens conséquents pour le contourner, et plus la probabilité sera élevée que l’instigateur d’une telle démarche soit puissant et mal intentionné.

Oui j’aime la liberté et la démocratie authentique. L’expérience vécue par certains pays, pas si loin de chez nous finalement montre que la pseudo démocratie se révèle presque pire qu’une dictature assumée.

Le Souverain, soit le peuple!, nous fait quelque fois râler lorsqu’il prend une décision que nous ne souhaitons pas, mais dans l’ensemble force est de constater que jusqu’à présent notre pays a été largement mieux géré que nos voisins, qui eux-mêmes ne sont déjà pas forcément les pires.

Dès lors, nous devons préserver et chérir ce trésor reçu en héritage de ceux qui nous ont précédés. Cela doit impliquer un œil très critique sur toutes failles, fussent-elles seulement potentielles, sur la pierre angulaire de toute cette construction unique : la liberté et le secret du vote personnel!

Laurent-David Jospin

Soyons pervers mes frères!

Non, ce post ne traitera pas de déviance sexuelle, désolé pour ceux qui espéraient se délecter de turpitudes néo-freudiennes. Nous allons naviguer dans un espace bien plus austère, et parlerons donc de la relation entre l’érosion du capital générée par la fiscalité et son rapport à la vertu (respectivement au vice comportemental) du contribuable-investisseur lambda.

Pour que le tout soit le plus frappant possible, nous retiendrons comme cas d’école celui de la France et sa très célèbre Incitation à Sortir de France plus communément appelée ISF. Le comportement cohérent , oups excusez-moi, lâche de la fuite ne nous intéressant pas, nous partirons de l’idée simple que le dit investisseur va chercher en premier lieu à compenser simplement le dit impôt par le rendement.

Ce premier objectif de base ne suffit bien évidemment pas du tout, car il doit également compenser le renchérissement, s’il souhaite que son capital conserve la même valeur réelle et non pas nominale. Il s’ajouterait encore à ceci un montant adéquat pour couvrir les risques en fonction du type d’investissement retenu, aspect négligé dans les chiffres ci-dessous.

C’est tout cette fois? Et bien non, car les revenus nécessaires pour atteindre l’objectif ci-dessus deviennent eux-mêmes objets à fiscaliser et sont donc taxé au taux marginal des divers impôts et taxes sur le revenu. En conséquence, la formule permettant de déterminer le rendement minimal pour atteindre un simple équilibre possède l’aspect suivant :

Rmin = (Tisf + Trench +Crisq) / (1 – Tmarg)

Avec Tisf = Taux de l’impôt sur la fortune, Trench = taux du renchérissement, Crisq = couverture du risque lié à l’investissement, Tmarg = taux marginal de l’impôt sur le revenu s’appliquant sur la tranche considérée, le Rmin ici calculé correspond au point d’équilibre en dessous duquel le capital s’érode et en dessus duquel il y a une croissance réelle du patrimoine.

En langage courant, tout ceci signifie simplement que plus les divers impôts en question sont élevés, plus le rendement en dessous duquel le capital perd de sa valeur au fil du temps est élevé, ou encore que si le taux marginal devient très élevé, le rendement nécessaire se met lui carrément à galoper sans limite aucune (un mathématicien aurait dit que la valeur limite de Rmin si Tmarg s’approche de 100%  diverge vers l’infini). Très concrètement dans le cas de notre grand voisin, on apprend dans la revue capital de juillet 2013 page 81 que, hors niche fiscale, il faudrait atteindre un rendement de 9% pour avoir l’équilibre en terme de pouvoir d’achat. Et encore ceci ne concerne pas un assujetti à une tranche à 75% en cours d’instauration, car sinon Rmin est bien plus élevé encore (diverge vers l’infini, on vient de vous le dire).

Or un rendement net de 9% sur des investissements patrimoniaux ne s’obtient pas juste en claquant des doigts. Vous pouvez essayer les effets de levier (ex. l’immobilier), ou la spéculation sur une valeur attendue en hausse mais alors vous prenez des risques.

Une comparaison de quelques rendements nets possibles dans divers type de placement est éloquente :

Pétrole et produits assimilables : des 30% et plus annuels sont usuels
Transport maritime, location de container : 15% annuel
Exploitation minière : selon le type jusqu’à 100%
Fabrication de pesticides : Monsanto 2013 estimé >16%
Industrie plastique (qui nous crée tant de soucis de micro-polluants) : supérieur à 10%

Tandis que dans le même temps, vous obtiendrez des rendements nets de l’ordre de 4-6% sur la majorité des projets en énergie renouvelable, voir sur le projet d’une connaissance visant à faire de la reforestation dans divers pays du tiers-monde, un rendement initial de 2% pendant une grosse dizaine d’années puis une lente croissance vers un 6-7% au bout de 20 ans. Ce dernier exemple est éloquent. Le concept prévu permet d’intégrer les populations locales en les associant à la démarche ab initio; et à très long terme, la création de valeur, et surtout de valeur durable, est exceptionnelle, car la forêt reconstituée est exploitable pour elle-même, mais elle permet également un renouveau de l’agriculture locale en protégeant les sols. Mais voilà, le rendement initial financier apparent est de 2%!

On s’attendrait dès lors à ce que les gouvernements de pays à fiscalité (trop (beaucoup trop)) élevée s’efforcent de créer des niches fiscales incitant à des comportements vertueux. Dans la pratique, et de ce que je vois, c’est loin d’être le cas, la plupart des niches fiscales étant basées soit sur des aspects sociaux, ou carrément sur du clientélisme électoral. Mais à mon avis, le pire du pire se cache dans l’instabilité du système avec la crainte affichée que le mécanisme mis en place soit remis en question à la législature suivante suite à une alternance politique. Ce manque de confiance conduit naturellement à des calculs à très court terme et donc  une prise en compte à peu près nulle des facteurs environnementaux qui appartiennent tous au long terme.

Vous voulez un exemple concret? Tout simple! La grande majorité des niches fiscales françaises liées à la construction de logement ont été occupées par des programmes “industrialisés” à grande échelle à base notamment d’élément préfabriqués. La plupart de ces constructions ont été réalisées à des coûts imbattables  pour garantir un rendement immédiat optimisé mais au détriment de la durée de vie ou même parfois de la performance énergétique immédiate. Il suffit de penser aux très nombreux HLM construit à la fin des années 60 que l’on rase déjà à partir des années 90 / 2000! On pourrait quasiment parler d’obsolescence programmée, si l’on considère qu’un immeuble bien construit d’avant 1900 peut espérer rester debout et en exploitation largement plus de 200 ans dès lors qu’un entretien normal est appliqué!

Sur ces questions de voracité fiscale et insécurité du droit, notre grand voisin peut certainement prétendre à une place sur le podium, et vous me direz que la situation n’est pas si grave chez nous. Pas faux! Mais attention une glissade incontrôlée survient rapidement et sans crier gare, remonter la pente est alors nettement plus long et douloureux. Et puis un principe reste un principe, peu importe qu’il soit utilisé à outrance ou modérément. Dans le deuxième cas, les conséquences mettent juste plus de temps à être visibles. La situation de notre beau canton de Neuchâtel est emblématique à ce sujet.

On peut aisément tirer une  conclusion simple de ce post, pour préserver notre capital soyons pervers ou irresponsables ou tout ce que vous voudrez pour autant que le rendement à  court-terme dépasse ce seuil minimal en dessous duquel le capital s’érode de lui-même.

Nous pouvons bien sûr  aussi proposer d’autres conclusions comme

  • révisons notre fiscalité de façon à la rendre incitative de comportements durables plutôt que l’inverse, il est notamment essentiel de faire payer les coûts externes du pillage des ressources non renouvelables ou de la pollution à ceux qui les génèrent
  • maintenons une fiscalité raisonnable voir douce, car plus l’état est gourmand plus il incite à des comportements “courts-termistes” et donc très fréquemment avec des dommages à la clef sur le long terme
  • ne mettons pas en péril la confiance dans l’état de droit en créant une incertitude juridique elle-aussi mère de la “courte vue”
  • il est fortement vraisemblable qu’une bonne part de l’explication du comportement général plus vertueux sur le plan environnemental des pays du nord avec une fiscalité habituellement plus douce puise aussi sa source dans cette question (OK, c’est pas la seule explication, OK il y a un contre-exemple, mais dans l’ensemble c’est quand même très  frappant)
  • si la fiscalité est lourde, l’état devra mettre en place de savants et complexes montages pour conduire à de meilleurs comportements, ces montages étant par essence lourds et coûteux, ils auto-entretiennent la charge étatique et donc la fiscalité punitive

Voilà deux chemins de conclusions possibles pour la même constatation de base, et vous, vous choisissez quoi?

Laurent-David JOSPIN

J’enlève et il y a plus ???

Juste une petite remarque toute bête :

Vous avez certainement remarqué les communiqués de presse de ces derniers jours comme quoi la dernière décennie était la plus chaude depuis le début des mesures climatiques, ou le fait que le mois de juin est le 5 ème le plus chaud au niveau de la planète.

Vous n’avez, par contre, peut-être pas prêté toute l’attention voulue (et si vous l’avez fait vous avez bien sûr droit à mes plus plates excuses) à une autre information parue dans la presse scientifique : le soleil vient de terminer un cycle de faible activité. (par ex. Science et Vie édition juillet, et d’autres). En mots simples, le soleil nous a nettement moins chauffés que d’habitude.

Impressionnant n’est-ce pas? J’enlève et il y a plus! C’est génial, et cela serait encore plus génial si cela pouvait aussi fonctionner ainsi sur mon compte bancaire, chaque fois que je tire de l’argent au bancomat, ma fortune augmenterait! Le rêve non?

Bon, pour tout vous dire, nous sommes loin du rêve et il faut que nous nous activions pour que cela ne tourne pas au cauchemar. Car cela signifie simplement que lors du prochain cycle solaire, nous devons nous attendre à une accélération des manifestations du réchauffement climatique. Zut alors!

Laurent-David JOSPIN

Aucun lien … mais ….

Le 3 juillet, 2 communiqués de presses ont plus particulièrement attiré mon attention.

Le premier intitulé “La décennie 2001-2010 marquée par des conditions climatiques extrêmes” peut être trouvé par exemple sur le site de la Radio Télévision Suisse Romande. Rien de nouveau sous le soleil me direz-vous. Exact, mais au moins si l’information vient à être relayé de manière plus large, cela ne peut que favoriser la nécessaire prise de conscience.

Le deuxième “Combustibles rendus plus cher par les émissions excessives de CO2” décrit le mécanisme politique mis en place en Suisse pour inciter de manière forte à diminuer notre consommation de combustibles fossiles et notamment l’augmentation destinée à rendre ces produits moins compétitif sur le marché. On y découvre également, que, oh grande surprise, nous n’avons pas réussi à diminuer autant que souhaité nos émissions.

Forcément, si le moindre projet d’énergie renouvelable se heurte à certains fonctionnaires incapables de se projeter un minimum dans l’avenir et abusant de leur position privilégiée pour tout refuser; nous allons avoir des difficultés insurmontables pour la réaliser cette transition énergétique!

Il n’y a bien sûr aucun lien de cause à effet entre ces deux communiqués… encore que… Et bien si, le voilà justement le nœud du problème : Presque plus personne de sérieux ne nie la réalité du réchauffement climatique aujourd’hui, mais, de manière incompréhensible, un nombre très élevé de personnes, assez souvent bien placées comme les responsables évoqués ci-dessus, agissent exactement comme si cela n’existait pas, ou n’avait aucune conséquence vraiment importante. Un peu comme si, il ne s’agissait que d’une vue de l’esprit, n’impactant pas le monde réel.

C’est le pas mental à réaliser par l’humanité, évoluer d’une compréhension intellectuelle de la menace devant nous, à une volonté d’agir réelle et concrète.

Nous n’avons pas réellement le choix, plus tard nous agirons, pires seront les conséquences et plus élevés les coûts! Alors allons y franchement avec courage et lucidité, votons les lois nécessaires dès maintenant pour déblayer la route des énergies renouvelables, et protégeons tout ce qui peut encore l’être de notre climat au plus grand bénéfice des générations futures!

Laurent Jospin

Gaz de schiste et ça continue…

Mon dernier post sur les gaz de schiste m’a valu une avalanche de réactions, commentaires et autres questions, jusqu’à et compris un téléphone très énervé au bureau (si,si!). Pour ce dernier, la clarté du discours étant inversement proportionnelle à l’énervement, je n’ai pas vraiment réussi à en tirer la substantifique moelle, mais en toute sincérité cela ne me dérange pas plus que cela.

Globalement, il m’est clairement apparu que tout n’est visiblement pas clair, si j’ose ainsi m’exprimer. Cela mérite dès lors un petit complément.

Pour les résumer sommairement les thèmes évoqués par mes interpellants tombaient essentiellement dans les catégories suivantes :

  • Le gaz de schiste est bon pour lutter contre le réchauffement climatique
  • Le gaz de schiste est bon pour l’économie
  • Le gaz de schiste nous permettrait de garantir notre indépendance énergétique
  • Les techniques d’extraction sont aujourd’hui sûres

 Bon pour le réchauffement climatique??

En apparence seulement, car un problème vient se greffer sur l’équation de base. Les pro gaz de schiste mettent en avant que 1 kWh généré par du méthane (composé principal des gaz dit naturel y compris le gaz de schiste) génère nettement moins de CO2 que le même kWh généré par exemple lors de la combustion de charbon.

Cette affirmation est vraie à priori, mais elle ne prend pas en compte en tout premier lieu les fuites de méthane lors de la récolte du gaz. Or le méthane possède un pouvoir GES (gaz à effet de serre) entre 25 et 50 fois supérieur (selon la période de temps observée) à celui du CO2. Il en découle que si seulement 3% du gaz produit est perdu en fuite, le bilan GES est au mieux neutre, au pire nettement plus mauvais. Les données disponibles sur diverses sources internet (commencez par Wikipedia anglais Shale gases et suivez les liens de la bibliographie) indiquent des taux de perte entre 5% et 15%. Et donc un bilan GES réellement mauvais.

Il se rajoute à ceci que nous n’avons parlé que de la période en “exploitation”. Il y a encore une vie pour les gaz après la vie du puits. Lorsqu’un puits est foré, le taux de récupération des gaz est initialement très élevé. Après 6/12 mois, l’efficience du puits commence de s’effondrer et il faut aller forer un peu plus loin à brève échéance. Oui, mais voilà, la roche a été fracturée et elle est donc devenue en quelque sorte “poreuse” et les gaz continuent de migrer insidieusement et des quantités très appréciables de gaz finissent par être relâchées au fil du temps.

La conclusion est sans appel, les gaz de schiste n’apportent aucune amélioration à notre problème de réchauffement climatique bien au contraire.

Bon pour l’économie??

En apparence peut-être, mais cela dépend de l’échelle de temps observée. Si l’on se décide à prendre en compte a) les conséquences du réchauffement climatique (voir mon post l’aveu), b) la mise en péril des ressources aquifères  (voir plus bas), et c) les dommages au paysage infiniment supérieur à de l’éolien ou du photovoltaïque par ex. ainsi qu’à l’environnement proche par un trafic de camions de très haute intensité, il est manifeste que cette affirmation n’est plus vraie.  Pour faire écho au point c), la vue google d’une zone exploitation au Texas est éloquente.

Dans un petit pays comme la Suisse, où le territoire possède une très haute valeur dû à sa rareté, un tel type d’exploitation ne pourra jamais être considéré comme rentable, car la perte de valeur paysagère se multiplie par le nombre des années.

En réalité la production de gaz de schiste n’est intéressante que pour les primo exploitants. Pour tout ceux qui viendront après, il ne restera plus qu’une charge et personne en face pour l’assumer.

Bon pour l’indépendance énergétique??

Dans une vision court-termiste peut-être, mais à nouveau ceci n’est vrai que si l’on occulte les aspects négatifs dans la balance comptable. Deux aspects principaux doivent être examinés :

A. Les dommages générés par l’exploitation du gaz de schiste nécessiteront des réparations. Qui dit réparation, dit transformation. Et voilà toute re-transformation nécessitera de l’énergie. On citera ici comme exemple, le fait que dans des régions entières, les compagnies gazières doivent venir livrer de l’eau potable aux habitants qui disposent pourtant de puits et autres forages, mais dont l’eau est devenue impropre à la consommation. Sur le long terme, j’estime plus que probable que l’énergie récupérée lors de l’exploitation sera reperdue dans de telles nécessités de réparation.

B. En ce qui me concerne, je suis hautement favorable à l’indépendance énergétique et je prépare un post sur cette question exclusive. Mais alors, pourrait-on faire autrement? OUI et encore OUI! Notre pays regorge de sources d’énergie les plus variées qui peuvent très bien se combiner entre elles pour obtenir un pays complètement autonome et renouvelable. La base hydraulique installée couvre environ 60% de nos besoins en électricité. Il sera difficile de réaliser encore beaucoup de grands barrages, mais il existe une ressource extrêmement importante via de l’hydraulique souterrain. Le photovoltaïque pourrait, à terme, nous assurer à lui seul 50% et plus de la consommation électrique du pays. Il suffirait de mettre en place une politique volontariste à ce sujet. Le solaire thermique peut diminuer nos besoins en chauffage d’environ 50%. La génération de biogaz ainsi que d’autres utilisations de la biomasse offrent un gisement considérable, d’un ordre de grandeur de 20 à 30% des besoins du pays. Et puis bien sûr, il y a l’éolien. Géré de manière responsable, notamment en se tenant à une distance suffisante des habitations, il y a de nouveau ici une opportunité équivalente à une tranche de nucléaire moderne. Et au final, cerise sur le gâteau, l’efficience énergétique devrait nous permettre d’économiser facilement 30% de notre consommation totale sans perte de prestation (certains auteurs vont jusqu’à 50%, pour ma part je considère plus conservateur d’en rester à un raisonnable 30%). OUI à une vraie indépendance énergétique, pas un simulacre qui nous laissera dans une situation pire qu’initialement lorsque les réserves convoitées se tariront. A ce sujet, on peut signaler que de nombreux scientifiques jugent les réserves estimées comme exagérées avec à la clef de potentielles grosses désillusions.

Techniques d’extraction sûres??

Grotesque!! Je pourrais bien sûr vous décrire par le menu tout la procédure de la fracturation hydraulique avec les quantités monstrueuses d’eau gaspillée, la cohorte de produits chimiques tous plus nocifs les uns que les autres injectés dans le sous-sol, les boues radioactives ressortant du puits avec le gaz,  et ainsi de suite; mais je ferai beaucoup plus simple par une simple démonstration logique. Si cette technologie était sûre comme prétendument, au grand jamais les compagnies pétrolières n’investiraient tout ce qu’elles investissent pour trouver de toute urgence une technique alternative!

Pour ceux qui souhaiteraient étudier le processus plus en détails, je vous propose le rapport sur les gaz et huiles de schiste établi à l’attention de l’assemblée nationale française sous http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i3517.asp cela vous donnera une bonne première idée.

Sur un autre plan, il faut insister sur le fait que la question de la sécurité ne s’arrête pas à la vie du puits en exploitation, mais que le sous-sol rendu ainsi “instable” ou “poreux” reste un challenge pour un nombre d’années totalement inconnu. Le recul sur la filière est actuellement presque inexistant. Dans mon post précédent je mentionne le rapport de la Duke University qui établit clairement l’existence d’une contamination. SI vous cherchez sur Internet, vous verrez que cette université avait publié de très nombreux rapports par le passé, tous éminemment favorables à la filière gaz de schiste. C’est donc bien le temps écoulé qui a fait ressortir le problème.

Non, cette technologie n’est pas sûre dans l’état actuel de la technique, et très vraisemblablement elle ne peut pas l’être pour une raison fondamentale liée au fait que déstabiliser un sous-sol stable depuis des millions d’années implique des conséquences allant au delà de notre capacité de contrôle.

Au final, et indépendamment des points évoqués ci-dessus, rechercher à tout prix du fossile et encore du fossile, équivaut à nier la réalité et la gravité du réchauffement climatique. Pour vous donner une idée de la question allez sur le site de l’Agence Internationale de l’Énergie et téléchargez le dernier rapport sur l’évolution prévisible du climat : http://www.iea.org/publications/freepublications/publication/name,38764,en.html. Sur ce, nous avons réunis nos forces avec mon fils pour essayer de vous résumer le devenir du dernier climato-sceptique :

Si vous ne voulez pas le suivre sur son chemin infernal, ne lui laissez pas le pouvoir !!!!

Laurent-David JOSPIN

Gaz de schiste bis repetita

A 2 jours d’intervalle, j’ai découvert d’un côté un article de l’université de Duke en Caroline du nord, confirmant ce que l’on soupçonnait depuis longtemps, à savoir que la fracturation hydraulique crée des contaminations de nos nappes phréatiques, et de l’autre une annonce sur le site de la RTS comme quoi la société Celtique Energie voulait convaincre à nouveau du bien-fondé de ses forages exploratoires dans le Val-de-Travers.

Bon essayons de réfléchir calmement, nous avons d’une part la certitude qu’une chose est une grosse bêtise, et de l’autre des gens qui essayent à tout prix de la faire quand même, que devons-nous en conclure? En fait, c’est tellement absurde, que je ne sais pas si on peut en tirer une conclusion qui mérite d’être énoncée mis à part peut-être qu’il faudrait les jeter en prison à titre préventif.

On peut toutefois rappeler quelques vérités simples :

  • la fracturation hydraulique a pour but dans un raisonnement simplifié de rendre poreuses des roches qui ne l’étaient pas. Logiquement, il en découle des migrations et des contaminations intercouches géologiques.
  • Les promoteurs du gaz de schiste peuvent nous donner toutes les garanties qu’ils veulent, si un jour on découvre un problème, il sera premièrement irréparable, et deuxièmement vous pouvez être certain que les dits promoteurs n’assumeront pas les conséquences, car elles ne sont tout simplement pas assumables.
  • Et de toute façon, il est complètement fou de mettre une pareille énergie à chercher encore des carburants fossiles puisque nous savons que le taux de CO2 grimpe plus vite que prévu et que les conséquences font de même.

Alors, je vais me permettre d’envoyer une petite grande prière à mes chers collègues députés Vert’libéraux : S’il vous plaît, prenez 2 minutes pour rédiger une interpellation urgente et exigez un moratoire de quelques années!! Cela sera certainement suffisant, car dans l’intervalle les conséquences auront pleinement “fleuri” et la bonne décision tombera sous le sens.

Laurent-David Jospin

PS : l’article est trouvable via les mots clefs “gaz de schiste contamination eau” en français et “shale gas water University Duke” ou “higher levels of stray gases found in drinking water” en anglais.

Mouvement

En anglais motion signifie le mouvement. En français, et plus précisément dans la pratique parlementaire suisse, une motion décrit l’acte d’un député qui propose une loi ou la modification d’une loi existante.

Giovanni T. m’a transmis le texte de pas moins de 3 motions destinées à faciliter la pose de panneaux solaires pour relecture. Et bien en voilà du mouvement!

On va garder la primeur des interventions de mon collègue pour les députés, mais tout de même une indication : on vise large pour obtenir un effet positif en faveur du plus grand nombre.

On va faire changer les choses, je vous dis!

Laurent-David Jospin

 

L’aveu!

Le titre se veut un peu choc. J’avoue avoir hésité à paraphraser Zola avec son célébrissime “J’accuse”. Mais au fond de quoi s’agit-il?

Le DOE (acronyme pour le ministère de l’énergie des USA) vient de manière très discrète d’avouer que les conséquences du réchauffement climatique sont nettement plus graves qu’initialement  estimées. Et ÇA (souligné trois fois) ce n’est pas anodin du tout!

Comment? Pourquoi?

Fin Mai, le DOE a publié une mise à jour des standards relatifs à la consommation d’énergie des micro-ondes. Il s’est avéré, lors d’une conférence de présentation de cette nouvelle norme, que le DOE avait retenu une valeur nettement plus élevée que précédemment pour les “conséquences sociales de l’émission de carbone“, soit précisément une augmentation de plus de 50% d’initialement 22US$ à 36US$ la tonne émise. Plus fort encore, il a été admis que selon les nouvelles connaissances scientifiques, il faut s’attendre à une augmentation continue de cette valeur dans les années à venir.

Permettez-moi d’insister,  c’est tout à fait significatif! Et ce pour plusieurs raisons :

  • La valeur intrinsèque est beaucoup plus élevée qu’attendue, il suffit de se référer au marché du carbone actuel où la tonne CO2 est traitée à une valeur ridicule, très  largement inférieure à 10€ à l’heure où j’écris ces lignes.
  • L’augmentation  est subite et brutale.
  • Un prix effectif de la tonne carbone est la clef principale pour la transformation de l’économie vers un modèle durable.
  • Et last but not least, l’aveu provient d’une économie hautement addictive à l’émission carbonée. Rappelez-vous la réaction très brutale du gouvernement américain, lorsque les européens ont voulu que toutes les compagnies aériennes, même non européennes donc, compensent, ne serait-ce que partiellement, leurs émissions carbones.

Sur un plan accessoire, on peut relever que cette information était cachée dans une norme et qu’aucune publicité intentionnelle adressant spécifiquement ce changement de paradigme n’avait été faite. Sans cette conférence de presse présentant essentiellement les avantages en faveur des consommateurs des normes plus strictes sur les micro-ondes, nous l’ignorerions sans doute encore.

Cette information dévoile une mauvaise nouvelle “l’heure est grave et encore plus grave”, mais si vous êtes en train de me lire, je suppose que vous le saviez déjà, ou qu’au minimum vous êtes sensibilisé à la question.

Par contre, le fait que le DOE et donc le gouvernement américain l’avoue, est une vraie bonne nouvelle. Ce document pourrait potentiellement servir de preuve dans une procédure juridique aux USA. L’augmentation annoncée du prix de la tonne CO2 laisse même entrevoir une possibilité de pouvoir attaquer certaines industries pour crime contre l’humanité. Oui, c’est vrai, je vais un peu vite en besogne mais les bases du principe sont bien présentes. Et le simple fait que ce risque commence d’exister va induire des réflexions basées sur le coût des éventuelles conséquences auprès de nombreux décideurs, et donc, nous pouvons l’espérer, la mise en place de mécanismes plus durables.

A nous de les rendre attentifs pour accélérer le processus…

Laurent Jospin

sources : Washington post http://articles.washingtonpost.com/2013-06-06/business/39789409_1_carbon-dioxide-emissions-obama-administration, Energy Gov http://energy.gov/articles/new-energy-efficiency-standards-microwave-ovens-save-consumers-energy-bills

 

Une rencontre rafraîchissante

Aujourd’hui vendredi, j’étais sur Zürich pour rencontrer une personne s’étant déclarée potentiellement intéressée à financer notre projet d’autoroute solaire.

Cela fait depuis environ une année que je suis actif sur cette recherche, soit à peu près depuis la deuxième version du projet présentée à l’Office Fédéral des Routes. J’ai rencontré pas loin d’une centaine de financiers ou investisseurs potentiels. Et bien, aujourd’hui, pour la première fois, un ami m’a présenté quelqu’un qui comprend à la fois le monde de l’énergie, le monde de la finance, l’interconnexion entre les deux, et surtout les implications planétaires environnementales liées à ces domaines.

Deux petites heures d’entretien, deux heures d’échanges tout simplement géniales, deux magnifiques heures de mise en perspective, deux heures de vrai bonheur!

En toute franchise, je ne sais pas si c’est lui qui financera notre projet, car d’autres sont plus avancés dans l’étude, mais ma rencontre d’aujourd’hui restera marquée d’une pierre blanche. Elle a tout simplement effacé, comme d’un coup de baguette magique, une montagne d’incompréhension, de doutes, et frustrations.

Du pur bonheur, je vous dis!

Laurent Jospin

La pesée des intérêts

Une bien jolie formule pour avoir l’air de dire des choses très intelligentes. Dans les faits, nous faisons tous des pesées des intérêts au jour le jour comme par ex. “vais-je perdre 30 minutes pour aller dans ce magasin à l’autre bout de la ville et payer mes achats un peu moins cher“. Si c’est 30 minute que l’on économise CHF 100.– la réponse sera très vraisemblablement oui, si c’est 2 h pour CHF 10.– probablement non. Rien de très sorcier ni très surprenant non?

Étrangement, lorsque cela concerne la destinée de l’humanité, tout semble devenir artificiellement compliqué.

ils sont pas beaux vos panneaux solaires” me disait lors d’une rencontre le responsable d’un service d’urbanisme malheureusement trop bien connu. Je suppose que la désertification qui galope dans le monde, les déplacements de populations générés par les perturbations climatiques avec à la clef des guerres et des souffrances humaines abominables, la mise en danger des générations futures, etc etc sont tous superbes????

Un peu de bon sens s’il vous plaît! Comment peut-on opposer quelque chose de totalement subjectif, très limité et la plupart du temps entièrement réversible contre une menace objective, d’une ampleur gigantesque, imminente, et dont les conséquences sont  annoncées comme irréversibles? La malhonnêteté intellectuelle de certaines personnes défendant leur pré carré au détriment du plus grand nombre me sidère.

Et puis finalement à bien y réfléchir je ne suis pas d’accord avec l’affirmation même qu’ils ne sont pas beaux mes panneaux solaires. Pour ma part je décide de les trouver superbes et qui pourra me prouver le contraire? L’image ci-dessous me donne raison, n’est-ce pas?

Et vous savez quoi? L’installation, que nous avons réalisée à Onex dans un quartier à forte densité d’habitant, visible depuis une grosse centaine d’appartements, nous a généré des commentaires élogieux sur l’esthétique elle même! Cela mérite d’être souligné.

Certaines personnes comparaient notre projet à un spoiler de voiture. J’aime bien cette idée, un peu comme si le bâtiment se mettait à avancer pour se projeter dans le futur. Certains soi-disant experts de l’urbanisme devraient faire preuve d’un plus d’humilité et apprendre à écouter la vox populi. En descendant de leur tour d’ivoire, ils gagneraient en crédibilité!

Cette centrale solaire est posée sur un immeuble de 2 étages entouré d’immeubles de 10 à 12 étages en partie est-ouest-sud, un peu comme si l’on se retrouvait dans un théâtre antique avec le solaire en vedette sur la scène. Merci à tous ceux qui ont eu le courage de penser par eux-même et d’oser le dire : non seulement l’énergie solaire est porteuse d’espoir, mais en plus, oui, elle est belle!

Laurent Jospin

Chauffer pour refroidir ???

Avec le printemps pourri comme jamais auparavant, on entend de plus en plus souvent des remarques ironiques sur la réalité du réchauffement climatique. Cela mérite un éclairage.

En premier lieu le climat de notre jolie mais petite Suisse n’est pas forcément représentatif du climat mondial. Ensuite, il est logique que si les glaces fondent un peu partout à la surface de la terre (95% des glaciers connus sont en régression) de l’eau entre dans le système. Qui dit eau dit également nuage et donc pluie.

Dans les faits, l’élément déterminant pour expliquer un refroidissement local alors que la moyenne globale augmente se trouve dans la perturbation de courants existants atmosphérique ou océanique comme le Gulf Stream.

Si l’on se réfère aux climats passés de notre planète et en particulier à la fin du dernier maximum glaciaire, on constate que le réchauffement a commencé dans l’hémisphère nord puis l’eau douce arrivant dans l’océan Atlantique ayant perturbé les échanges thermiques entre le nord et le sud, le nord s’est subitement refroidi à nouveau tandis que le sud se réchauffait. Ce refroidissement local de l’hémisphère nord n’était pas en contradiction avec le fait que la planète globalement se réchauffait.

Ce qu’il faut en retirer est relativement simple : le réchauffement climatique conduit globalement à des climats perturbés ainsi qu’une une forte augmentation des phénomènes climatiques extrêmes (tempêtes, sécheresses, épisodes pluvieux extrêmes,  …). La meilleure preuve est à trouver auprès des compagnies de réassurance, qui s’inquiètent ouvertement du fait que les sinistres deviennent de plus en plus difficilement assumables.