Le Coronavirus répondant au doux nom de SRAS-COV-2, ou Covid-19 brutalise nos sociétés, nos économies, et tout ce qui nous semblait acquis pour toujours. On constate néanmoins que certains pays s’en sortent beaucoup mieux que d’autres. Exemple :
L’Italie, malgré des mesures de confinement de plus en plus drastiques voit sa courbe de décès par millions d’habitants s’envoler, la Suisse avec des mesures moins sévères semble avoir une courbe un peu moins grave, tandis que la Corée réalise presque un sans faute sans confinement, mais avec une politique de tests intensive et des mises en quarantaine ciblées.
C’est notamment sur cette base que je me permets de penser que la façon dont nous gérons cette histoire est tout sauf optimale.
Voyons un peu ce que nous avons à apprendre des deux cas les plus extrêmes :
Cas de l’Italie
Actuellement, le cas italien occupe le devant de la scène vu la situation manifestement pas sous contrôle et ce malgré des mesures de confinement de plus en plus sévères.
Comprendre les raisons de la courbe quasi exponentielle constatée en Italie et assez spécifiquement dans la région nord (Lombardie) est une nécessité pour éviter une répétition de ce scénario ailleurs.
De nombreuses pistes ont été évoquées, et nous allons passer en revue celles qui semblent les plus significatives :
1. Mutation du Covid-19 en une version plus agressive encore.
Il me semble personnellement que ceci aurait déjà dû être confirmé, les moyens d’analyse modernes étant si performant (PCR). Quoi qu’il en soit, si cela s’avérait vrai, cela tuerait dans l’œuf toute velléité de créer un vaccin.
2. charge
environnementale+tabac
La Lombardie est une des régions les
plus polluées d’Europe de par son caractère fortement industrialisé
et également l’important trafic nord-sud qui la traverse. Les taux
de particules fines notamment y dépassent régulièrement les normes
recommandées. Dès lors, la population présentera dans sa grande
majorité des tissus bronchiques en état de pré-inflammation
chronique. Le Covid-19 s’attaquant justement (respectivement devenant
dangereux lorsqu’il s’attaque) à l’appareil respiratoire, la
présence de tissus déjà affaiblis lui facilite le travail et
accélère donc son impact.
Pour ceux qui additionnent encore le
fait d’être fumeur, tout se trouve réuni pour la catastrophe !
3. stratégie
erronée contre la fièvre
Depuis la fin des années 60, nous
savons que faire baisser la fièvre n’est pas une bonne approche.
Ceci a été démontré par les travaux du Prof. André Lwoff, prix
Nobel de médecine en 1965. Grâce à l’INA, nous pouvons profiter
d’une courte vidéo dans laquelle le Prof. A. Lwoff démontre avec
des lapins soumis au virus de la myxomatose qu’une augmentation de
2°C des lapins divisait la mortalité par 3.
Or, nous continuons à vouloir faire baisser la fièvre coûte que coûte. Ce penchant n’est toutefois pas uniforme et de fortes différences “culturelles” se font sentir selon les écoles. Pour en avoir le cœur net, il faudrait disposer des statistiques de consommation des anti-fébrifuges les plus courants (aspirine, ibuprofène, paracétamol).
Pour l’Italie, je ne sais pas. Par contre, pour la France, autre pays très problématique également, il est de notoriété publique que les “dolidolomachintrucchouette” en tout genre sont presque assimilés à des bonbons. Il n’y a qu’à aller dans une pharmacie et “admirer” le rayon concerné, placé à l’endroit le plus visible et assurant manifestement une part importante du chiffre d’affaires de la pharmacie.
Certains médecins commencent à penser qu’un des éléments déclencheurs de la gravité ou non de l’attaque pourrait se cacher ici. L’idée serait qu’en faisant baisser la fièvre, on facilite la prolifération du virus et que celui-ci trouve ensuite plus facilement son chemin depuis les voies aériennes supérieures (non problématique) vers les bronches (très problématique).
4. couverture vaccinale contre-productive
On sait par
expérience que le vaccin contre la grippe ne fonctionne pas toujours
selon la souche grippale en circulation et celle pour laquelle le
vaccin a été préparé. Une étude récente sur des personnes âgées
montre qu’il n’y a pas de différence significative en terme
d’hospitalisation entre les vaccinés et les non-vaccinés[1].
Cette étude ne fait que confirmer ce que l’expérience vécue a déjà
montré à beaucoup de personnes.
Ce qu’on savait moins :
une étude basée sur du personnel des forces américaines[2]
vient de montrer que le fait de se faire vacciner contre la grippe
augmentait votre risque d’attraper le Covid-19 de 36 %,
spectaculaire !! (note pour la précision :
l’étude en question conclut qu’il faut continuer de vacciner le
personnel militaire contre la grippe. Cette augmentation du risque de
contracter le Covid-19 suite à la vaccination contre influenza
apparaît en clair dans les tableaux statistiques de l’étude, mais
l’auteur choisit de ne pas en parler.)
Le fait d’opter ou non pour le vaccin contre influenza varie beaucoup selon des facteurs culturels : chez nous en Suisse, on voit une nette différence entre les francophones (pro-vaccination) et les germanophones (un peu plus réservés). Si les italophones partagent avec nous une telle caractéristique qui serait alors latine, cela pourrait bien être la goutte de trop rajoutée aux facteurs 2 et 3, l’ensemble de ces facteurs devenant l’explication du tableau actuellement visible en Italie.
5. infection par des
travailleurs au noir
Un de mes relecteurs me signale un article
expliquant le problème italien par les travailleurs au noir chinois
obligés de se cacher et par force échappant au système de
surveillance sanitaire. La référence est ici : [3]
Pour ma part, je
serais prêt à accepter l’explication pour le nombre de cas initiaux
importants, mais cela n’explique pas pourquoi malgré les tours de
vis successifs sur les mesures de confinement, l’épidémie continue
de progresser et même de plus en plus vite ; et encore plus
cela n’explique nullement pourquoi la mortalité serait
incomparablement supérieure à ce que l’on voit en Islande ou sur le
Diamond Princess.
Il serait intéressant de connaître les
penchants politiques de ceux qui ont écrit cet article.
6. Et enfin en dernière minute, juste avant la publication du post, un ami italien m’explique que la politique sanitaire déficiente a conduit à une aggravation de la situation. Il m’a cité en vrac accueil des suspectés malades dans des conditions de promiscuité conduisant à des infections acquises à l’hôpital, démantèlement des soins intensifs ces dernières années, mauvaise orientation des malades, … Je ne peux juger à ce stade ces affirmations, mais je verrai si je trouve des sources référencés.
En synthèse, les cas italien, français, et espagnol présentant des caractéristiques proches, il me semble raisonnable de penser que des comportements culturels similaires (pt. 2 et 4), sans doute complété par des conditions environnementales également similaires doivent expliquer une bonne partie de la hausse des cas.
Cas de la Corée
La Corée, malgré sa proximité avec le foyer originel de Wuhan, notamment de par ses liens économiques avec la Chine, s’en est remarquablement bien sortie avec un nombre minimum de décès et un impact tout autant minimal sur l’économie.
La stratégie a privilégié les tests systématiques sur toute personne suspectée d’être porteuse, des mises en quarantaine spécifiques, le tout appuyé par un soutien technologique intensif (comme par exemple, ces applications sur smartphone pour jauger presque en temps réel la santé de la population).
Il faut souligner que la Corée est un pays densément peuplé et aurait dû souffrir d’autant de plus de cette pandémie. La comparaison avec l’Italie s’en trouve d’autant plus intéressante, et cela permet de mieux évaluer la pertinence des choix défensifs des uns et des autres.
Cette politique est également beaucoup mieux acceptée par la population, car être mis en quarantaine sur la base d’une infection démontrée passera toujours mieux, qu’un confinement généralisé arbitraire.
Sur les chiffres
Pour commencer rappelons quelques points de base : vers la fin de la rédaction de ce post (démarré le vendredi 19 mars et publié en principe le 25), 417’698 cas de Covid-19 ont été diagnostiqués au niveau mondial, un peu plus de 18’600 personnes sont décédées et 107’800 sont considérées comme guéries (ce qui signifierait que ± 290’000 personnes vont encore soit guérir soit mourir).
La politique de test variant fortement d’un pays à l’autre, il est très difficile de connaître réellement le nombre de personnes touchées par ce virus, mais on peut soupçonner que dans de nombreux pays, les cas légers ou asymptomatiques sont infiniment plus nombreux que les cas diagnostiqués.
L’exemple de l’Islande semble assez représentatif. Ce pays a démarré tout récemment un test à large échelle sur plusieurs milliers de volontaires. Au jour du démarrage de la rédaction le 19 mars, 3’700 échantillons ont été déterminés et moins de 1 % se sont révélés positifs [4]. Ramené au niveau de la population islandaise (364’260 en 2019), ceci indiquerait donc qu’environ 3’500 personnes doivent être porteuses du Covid-19. Le pays reconnaissant 330 cas de Covid-19, ceci signifie que pour 90 % des porteurs du virus, son impact sur l’organisme n’est pas suffisamment significatif pour que la personne soit consulte son médecin, soit ce dernier soupçonne un cas. Par ailleurs, comme il n’y avait qu’un seul décès répertorié
on peut légitimement penser que la mortalité reste relativement faible, dans le cas d’espèces de l’ordre de 0.3 % en terme de rapport décès contre cas admis, ou 0.03 % sur le rapport décès contre cas supputés. En date du 24 mars au soir, il y 648 cas confirmés et 2 décès, globalement les pourcentages resteraient, au moins provisoirement, dans les mêmes ordres de grandeur.
Un autre cas mérite un regard attentif, soit celui du bateau mis en quarantaine au Japon, le Diamond Princess. Il y a eu globalement 700 cas confirmés à bord et 7 ou 8 décès selon les sources. Ceci indiquerait donc un taux de mortalité légèrement supérieur à 1 % par cas confirmé, et environ 0.25 % sur le total de la population observée (un peu plus de 3000 passagers). Cette proportion doit aussi être mise en regard de la population observée : sur le Diamond Princess se trouvait une forte majorité de personnes plutôt âgées (une typique croisière de retraités), il semble juste de dire qu’en moyenne il s’agissait d’un groupe à risque.
La grippe saisonnière, ou plus précisément Influenza, tue chaque année au niveau mondial entre 290’000 et 650’000 personnes (OMS). Le nombre de personnes réellement touchées (et qui guérissent donc) n’est pas connu mais estimé par des méthodes empiriques allant des consultations chez les médecins généralistes à la fréquence de la recherche du mot grippe dans les moteurs de recherche internet.
La mortalité annuelle mondiale totale s’élève à 57’000’000[5]. En faisant le pronostic, une sorte de scénario du pire restant crédible, que le nombre de morts reconnus comme provoqués par le Covid-19 gonfle encore d’un facteur 10 et atteigne donc 200’000 personnes en arrondi au niveau mondial, on constate qu’il représenterait encore que 70 % des décès provoqués par la grippe en variante basse et 30 % en variante haute, et 0,017 % des décès totaux (soit 1 cause sur 5’700 morts).
Pour la bonne forme, on peut relever que les maladies des voies respiratoires inférieures tuent bon an mal an environ 3.5 millions de personnes soit plus de 175 fois ce que Covid-19 a provoqué comme décès jusqu’à ce jour.
Ceci étant rappelé sur le plan des chiffres, il convient aussi d’évoquer le climat anxiogène qui règne actuellement sans partage dans les esprits.
On entend moult et moult appels à des mesures les plus strictes possibles. Il y a une dizaine de jours, j’ai reçu par courriel la circulaire hyper-émotionnelle que voici
la pression générée par un tel document est énorme. Dans nos démocraties occidentales, nous vivons en réalité sous la dictature de l’image et des médias. Pour ceux qui ont reçu la même pétition, prenez le temps de la relire à tête reposée et vous devriez constater qu’aucun argument digne de ce nom n’est apporté, on se situe dans l’émotion pure.
Plus grave encore, des rumeurs, quelques fois colportées par des personnes proches des milieux médicaux, contribuent à complètement déstabiliser émotionnellement le public et lui faire perdre tout esprit critique. Une de mes filles, étudiant la biologie, me citait l’exemple suivant : une connaissance a lancé dans la discussion qu’en France ils en étaient arrivés à devoir choisir qui intuber entre des prématurés ou des malades atteint du C-19. Il s’agit bien évidemment d’un mensonge éhonté, il suffit de songer à la taille d’un prématuré (voir tableau) pour savoir que c’est impossible.
Il est évident que les équipements pour les prématurés appartiennent à une classe absolument spécifique (pour être encore plus clair : vous assassineriez un prématuré si vous tentiez d’y insérer du matériel pour adulte, et symétriquement du matériel pour prématuré ne servira à rien pour des adultes).
Mais, essayez juste d’imaginer l’effet dévastateur d’une telle affirmation sur une population de moins en moins habituée à exercer son esprit critique d’une manière générale, et de surcroît dans une période de fragilité émotionnelle immense suite au matraquage anxiogène des médias depuis plusieurs semaines.
Sur ce, j’aimerais vous parler du Prof. Didier Raoult (voir page wikipedia[6], et extrait ci-dessous) abrégé DR dans la suite du post.
DR est infectiologue, virologue, appartient aux 100 microbiologistes mondiaux les plus influents. Il gère l’Institut Hospitalier Universitaire de Marseille Méditerranée Infection. Il a été intégré par le gouvernement français dans le panel d’experts censés conseiller les autorités pour la gestion de la crise Covid-19.
Il s’est intéressé aux travaux de ses collègues chinois ayant travaillé sur le C-19 et a rapidement proposé que l’on reprenne plusieurs de leurs découvertes à ce sujet. Il y a eu notamment le cas de la Chloroquine, pour lequel il s’est retrouvé face à un refus complet du monde médical français (voir vidéo dans les liens “Chloroquine pourquoi tant de haine[7]). Il a néanmoins réussi à mettre en place un essai limité dans le cadre de son IHU. Les résultats se sont révélés si prometteurs qu’il y a eu une ruée sur le médicament en question.
DR s’est beaucoup exprimé publiquement, notamment sur la chloroquine et les difficultés qu’il a rencontrées pour juste pouvoir faire les tests, liens ci-dessous [8][9].
Mais ici, nous allons nous intéresser à un interview sur la gestion de cette crise, sujet principal de ce post :
Dans la vidéo ci-dessus, tout est intéressant, mais les passages suivants méritent un décryptage particulier :
2:30 – 2:40 : DR énonce ici que les mesures prises en France sont vraisemblablement exagérées. Comme mentionné plus haut, DR est membre du panel nommé par le gouvernement français pour le conseiller sur le C-19. On connaît la hiérarchie très forte de la France (on parle quelque fois de monarchie républicaine …). Il faut donc bien comprendre que si une personne directement en lien avec les autorités et dépendant d’elle pour son avenir professionnel se permet d’émettre un doute, c’est qu’en réalité la gestion est réellement calamiteuse, et que DR sait qu’il peut justifier sa position si nécessaire.
5:50 ne pas créer la panique pour une maladie qui ne changera pas les statistiques. Dans une autre vidéo (dans les liens ci-dessous), DR rappelle qu’il est fréquent que l’effet de panique crée plus de morts que la cause elle-même.
6:10 diagnostics + traitements versus effet d’aubaine pour argent :
DR dénonce ici de manière extrêmement discrète pour une personne externe au monde médical, mais assez frontalement pour quelqu’un de ce monde, les grandes pharmas et certains instituts de recherche qui “profitent” de ces crises pour obtenir des crédits de recherche et développement sans justification réelle. DR nous dit en réalité : les gens qui réclament cet argent nous détournent de l’essentiel et de ce que nous devrions faire réellement.
Donc que devons-nous faire ou que pouvons-nous faire …
Récapitulation des stratégies possibles
Globalement, et sauf nouvelle percée médicale, nous disposons de 4 stratégies possibles face au Covid-19.
I. Jouer la carte de l’immunité collective, en clair laisser les choses suivre leurs cours naturellement et accepter les décès en découlant.
A court terme, cette option se révèle très difficilement, voire pas du tout, défendable face à la pression des médias. Elle aurait néanmoins un mérite à moyen-long terme, soit celui de protéger la population contre la prochaine vague prévisible.
L’Angleterre semblait avoir pris ce chemin, mais le premier ministre, Boris Johnson, a dû rétro-pédaler partiellement, et une certaine forme de confinement a été mise en place.
Pour l’instant, dans les pays proches de nous, seuls les Pays-Bas semblent persister dans cette voie.
Son gros avantage évident réside dans l’impact quasi nul sur l’économie.
II. Confinement plus ou moins modéré
C’est la voie choisie par la Suisse à ce jour. On espère un infléchissement de la courbe des cas après une durée correspondant à la période d’incubation moyenne (14 jours).
L’impact sur l’économie est très important.
III Confinement strict
Méthode française, à ce jour elle ne semble pas donner les résultats espérés.
L’impact sur l’économie est colossal. On évoque un chiffre provisoire pour la France de mille milliards d’EUR.
IV. La solution Coréenne
On teste tout le monde, ou presque et en tout cas toute personne présentant un risque. On met spécifiquement en quarantaine les cas positifs et on les traite médicalement jusqu’à guérison.
Cette méthode n’impacte pas d’avantage l’économie que la solution I, en tout cas pas significativement plus.
Conséquences sur la santé
La justification principale du confinement étant la santé, il peut être bon de poser la question de savoir si cette obligation ne pourrait pas aussi avoir des conséquences délétères sur cette même santé qu’on souhaite protéger.
La réponse est clairement oui, même s’il est complexe de le démontrer.
La santé mentale se trouve en première ligne. Plusieurs psys ont d’ailleurs été interviewés par les médias pour expliquer comment mieux résister au stress généré par le confinement. Pour la grande majorité d’entre nous, l’effet restera peu important. Par contre, rappelons-nous que si seulement 5 % de nos concitoyens venaient à avoir besoin de soins prolongés dans ce domaine, rien que cet aspect conduirait à une hausse de primes d’assurance de maladie de l’ordre de CHF 10.–/mois (base 2 consultations par mois à 100.–). CHF 10.– peuvent sembler peu de chose, mais additionnée de 10.– autres ici, et 20.– par là, et … et … on arrive à la situation que tout le monde connaît, soit des primes à la limite du supportable pour une grosse part des ménages suisses.
Le manque d’activité va également générer à long terme des pathologies multiples. On sent d’ailleurs monter une certaine inquiétude auprès des autorités qui diffusent maintenant des messages via les médias encourageant la population à rester active malgré le confinement.
Le plus dommageable reste la question de la fragilité économique induite. L’adage dit que “Plaie d’argent n’est pas mortelle”. Or la réalité vécue au jour le jour dans le canton de Neuchâtel prouve le contraire. La proportion de familles dans la précarité se situe en tête du classement suisse, et bizarrement la même chose est vraie pour les taux de divorce et les taux de suicide.
Il faut signaler enfin une étude de l’université de Toronto[10] sur les effets de la quarantaine lié à l’événement SARS, des syndromes de stress post-traumatique et des dépressions ont été observés dans 28.9 % et 31.2 % des cas étudiés. Il est donc certain que le choix de la quarantaine comme stratégie défensive aura des répercussions sur la santé de la population très longtemps après la fin de la pandémie.
Conséquence sur l’environnement court terme versus long terme
A très court terme, le ralentissement brutal de l’économie présente de nombreux effets spectaculaires assez positifs, comme les nuages de pollution des principales villes chinoises disparaissant comme par magie, ou encore les canaux de Venise subitement limpides.
A moyen-long terme, il en va très probablement, et très malheureusement d’ailleurs, tout autrement. Le ralentissement de l’économie a provoqué une chute brutale des cours du pétrole, rendant ce vecteur énergétique d’autant plus tentant à court terme.
Ayant été ramené à grosso modo 30$ le baril, un kWh électrique généré par ce vecteur va arriver à un prix de revient en-dessous de 3 cts. La majorité des investissements en énergie verte conduisent à des coûts par kWh légèrement supérieurs à cette valeur. Dès lors, plutôt que ré-investir dans une nouvelle infrastructure, beaucoup d’investisseurs préféreront brûler encore un peu de fossile, surtout avec un environnement économique très incertain.
A 70$ le baril, ce même kWh électrique passe à plus de 6 cts, et dès lors de très nombreux projets verts deviennent naturellement plus compétitifs et la transition énergétique s’enclenche d’elle-même.
D’une façon générale, les choix de la durabilité s’appuient sur des calculs à long terme et tout facteur d’incertitude s’oppose frontalement à une telle approche.
Il faut espérer qu’au minimum les acteurs économiques s’étant déjà engagés sur la voie de la durabilité ne renieront pas leurs promesses. On peut par contre concrètement craindre que l’adhésion de nouveaux acteurs ralentira sur une période encore à déterminer.
Conséquences sur les libertés individuelles
J’avoue ici ma grande inquiétude. Les tenants du confinement ne voulant apparemment reconnaître les limites de leurs choix, il existe une forte propension à dire que c’est la faute à ceux qui n’ont pas été stricts et que donc il faut serrer encore davantage la vis …
C’est précisément ce genre de mécanismes pernicieux qui ont conduit à l’avènement des pires dictatures. Certes, nous en sommes encore loin, mais s’engager sur ce chemin ne devrait laisser personne serein !
Conséquences sociétales
Elles découlent des autres conséquences et personne ne peut prétendre savoir jusqu’où cela pourrait nous amener.
Je vous proposerais donc juste une comparaison pour ce thème :
Le problème des “Gilets Jaunes”, avec forces émeutes et mort d’homme, en France a été provoqué par une broutille à 5 milliards d’EUR. La France doit se préparer à devoir absorber une autre bagatelle à vraisemblablement 1000 milliards d’EUR …
Quelques lignes plus haut dans mon post, vous pouvez relire la mention de cette réflexion de DR, ou ré-écouter la vidéo, qui rappelle que la panique tue quelques fois plus que la cause …
Conséquences économiques du confinement
Quelle que soit la variante de confinement, l’impact sur l’économie se révèle vite beaucoup plus important que ce l’on pouvait imaginer à l’initial.
Le Conseil Fédéral a dû rapidement revoir sa copie, après une première annonce qu’il injecterait 10 milliards pour compenser les pertes de l’économie, il a dû monter à 42 milliards et dire clairement qu’il s’agissait d’un plancher et non d’un plafond.
Lors de l’annonce initiale à 10 milliards, une estimation rapide m’avait montré que nous étions obligatoirement loin du compte. En effet, le PIB suisse s’élevant à un montant situé entre 600 et 700 mia /an, on voit que le PIB mensuel tourne aux alentours de 55 mia (avec une certaine variabilité saisonnière).
Mettre un pays à l’arrêt ne fait pas tomber le PIB à zéro puisque les services essentiels continuent d’être assurés. La perte directe doit donc être inférieure à ce montant. Toutefois, on a bien trop vite tendance à oublier la perte indirecte, soit celle générée par les pertes de substance (PME mise au tapis par exemple) et les coûts de redémarrage de l’activité.
A mon sens, il est impossible de déterminer au sens strict en temps réel la perte générée par la politique choisie. Au mieux, on peut envisager d’estimer des fourchettes hautes et basses. Il convient donc de prendre conscience, en premier lieu sur le principe, qu’en voulant éviter les risques du C-19, nous en prenons d’autres, et que les deuxièmes ne sont certainement pas plus clairs que les premiers.
Pour beaucoup d’individus, tout spécialement les indépendants et les micro-PME, la crise actuelle représente tout simplement un risque économique majeur mettant en péril jusqu’à la sécurité de leur emploi. Si effectivement, un nombre important de ces acteurs économiques venaient à tomber, on découvrira ensuite un très désagréable effet domino (exemple : l’indépendant mis à terre ne peut plus aller au restaurant, ce qui met cet autre acteur économique également en difficulté, et ainsi de suite…).
Le KOF (Institut conjoncturel dépendant de l’EPFZ) a estimé qu’il faudrait 100 Mia. Je n’ai objectivement pas autorité dans le domaine, mais mon estimation intuitive était que si nous stoppions le confinement fin mars (par ex. en optant pour la solution coréenne), nous aurions au minimum 50 milliards à rattraper, mais que si nous persistions jusqu’à fin avril, alors ce chiffre pourrait monter à 200 milliards (dont plus de la moitié généré par l’impact sur la substance et les coûts de relance).
Si nous en arrivons à une telle extrémité, il y aura de manière quasi certaine une hausse sensible du chômage et une pression conséquente sur les salaires !
Nous risquons également par effet de ricochet de fragiliser nos retraites. Un affaiblissement de l’économie touche directement le premier pilier (AVS), mais plus pernicieux et sans doute plus grave encore, le deuxième pilier sera atteint par les incertitudes sur les marchés voire une baisse de l’immobilier.
Et, cerise sur le gâteau, il ne faut pas être grand devin pour annoncer une hausse des impôts ! L’État va forcément s’endetter pour les milliards évoqués ci-dessus, peu importe que cela soit 42, 50, 100 ou 200. Lors de Forum sur la RTS du vendredi 20 mars, l’économiste Cédric Tille a évoqué un doublement de la dette de 15 % à 30 %. Tout restant égal par ailleurs, cela nous remettrait plusieurs années en arrière et conséquemment annulerait les efforts consentis par la population pendant ces mêmes années pour réduire cette dette. Oui, mais voilà, par définition tout ne resterait pas égal, même si l’argent investi le serait justement pour limiter la casse, car, la meilleure volonté du monde, n’arrive pas à aider tout le monde de manière optimale. Il existe toujours des cas spéciaux, et même en nombre plus important que l’on pourrait l’imaginer. Prenons comme exemple une PME de type startup en phase d’investissement mais n’ayant pas encore prouvé sa capacité de générer du CA, sur quelle base sera-t-il possible de l’aider tout en respectant l’équité avec les autres entreprises plus usuelles ??
Un petit commentaire sur le choix de la stratégie actuelle
Le choix défendu par nos autorités est un choix de court terme sous la pression des médias et d’une opinion publique apeurée par le climat anxiogène pour lequel les conséquences économiques n’ont manifestement pas été correctement prises en compte au moment de la décision.
Les mesures annoncées pour limiter la casse représentent un point de départ et pas une arrivée. En clair, puisque l’incendie a été allumé, il faudra “du liquide” pour l’éteindre et il ne pourra être question de rationner !!
Mais personne ne devrait trop vite se réjouir, car une chose reste souvent vraie :
Quand vous ne savez pas qui paye, c’est sûrement vous à votre insu… au minimum partiellement !
Et c’est bien le cas ici, la charge que la Confédération s’apprête à assumer pour éviter la catastrophe retombera sur la collectivité, c’est à dire au final vous et moi qui sommes tous les payeurs de dernier recours !
Conclusion
La gestion de cette
crise représente l’exemple même de ce qu’il ne faut pas faire :
– céder à la panique ambiante,
– suivre le mouvement
sans recul ni discernement,
– ne pas anticiper et subir les
événements au fur et à mesure de leurs arrivées.
Une autre voie était possible. La Corée l’a prouvé. De surcroît, cet autre choix était certainement meilleur pour l’économie mais également pour la santé publique.
En guise de mot de la fin, j’aimerais rappeler une maxime qui me semble tellement d’actualité dans ces temps troublés :
Quand tout le monde pense la même chose, la seule chose qui reste certaine, est que plus personne ne pense !
Laurent-David Jospin
Sources :
[1] : Anderson ML et al. The Effect of Influenza Vaccination for the Elderly on Hospitalization and Mortality: An Observational Study With a Regression Discontinuity Design. Ann Intern Med Published Ann Intern Med. 2020. DOI: 10.7326/M19-3075
[2] : Wolff GG. Influenza vaccination and respiratory virus interference among Department of Defense personnel during the 2017–2018 influenza season. Vaccine 2020;38:350.
[5] : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mortalit%C3%A9_dans_le_monde
[6] : https://fr.wikipedia.org/wiki/Didier_Raoult
[7] : https://www.youtube.com/watch?v=TaV6sj8TuWQ
[8] : https://www.youtube.com/watch?v=mJl2nPHAo2g
[9] : https://www.youtube.com/watch?v=vcYMKwN6u6k
[10] : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3323345/ SARS Control and Psychological Effects of Quarantine, Toronto, Canada