Bien sûr que nous pouvons nous réjouir, mais il faut garder la tête froide, car les enchaînements ultérieurs seront aussi important que ….
Ah oui, dans mon excitation, j’ai oublié de vous dire de quoi je souhaitais vous parler, de la fermeture de notre antédiluvienne centrale nucléaire de Mühleberg, bien sûr!
Entre la franche satisfaction d’une décision pleine de bon sens, même si un peu tardive, d’un coté et de l’autre les inquiétudes face tout à la fois au démantèlement à planifier ainsi qu’aux divers groupes de pression cherchant à s’opposer aux renouvelables, mon cœur balance sur ce qu’il faut retenir de cette décision historique.
Alors comme pour un grand festin, prenons un peu de tout dans le bon ordre.
L’apéro s’est bien présenté, nous avons beaucoup bu sans trop nous soucier ni du coûts des bouteilles et encore moins de la solide gueule de bois à venir. Lorsque nous avons consommé les kWh de la centrale de Mühleberg, nous avons fait semblant de sortir l’argent “des bouteilles” de notre porte-monnaie, mais aujourd’hui presque plus personne ne fait semblant d’y croire et il est notoire que l’on commence seulement maintenant de tipper l’addition.
Pour le plat de résistance, et comme dans l’intervalle nous sommes devenus dépendants à cette consommation effrénée, la tentation a surgi de faire payer les autres, par exemple en allant chercher ces kWh qui nous manquaient si fort chez les autres. Tiens, chez les allemands par exemple avec leurs nombreuses centrales à charbon sous-exploitées. Très mauvaise idée! Si nous persistons dans cette voie, nous allons commencer une nouvelle addition ailleurs, qui n’allégera surtout pas notre première note.
Au puis au dessert, au lieu de se rabattre sur des fruits (quelque chose de sain, pour changer), une pelée d’inconscients cherche par tout les moyens à nous en empêcher et implicitement donc tente de nous faire retomber dans notre vice.
Arrêter de s’enivrer était et reste la seule bonne décision, mais oui, maintenant nous devons de toute urgence mettre en place une ligne claire, un peu comme pour un sevrage, et il faut donc
– re-planifier la vie de fin des réacteurs ainsi que le traitement des déchets d’une manière crédible et responsable pour les générations futures (payer l’addition donc);
– ainsi que lever les obstacles artificiels de toute nature dressés contre les énergies renouvelables (attention la marche!).
Ne pas payer son addition au restaurant vous crée de gros problèmes. Si vous manquez la marche en sortant, cela peut faire très mal. Alors puisque nous avons pris une bonne résolution, ne nous arrêtons pas en si bon chemin!
Laurent-David JOSPIN