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Les caisses d’assurance prises dans un conflit d’intérêt patent ?

Septième article de la série estivale “politique de santé”

Dans une enquête policière, on cherche souvent à élucider le crime de manière indirecte en se posant la question de savoir à qui il profite. Depuis la création de la LAMAL, qui, rappelons le, avait pour objectif affirmé de diminuer les coûts de la santé, le montant des primes grimpe année après année et selon les cantons considérés, il a déjà plus que triplé.

Lorsqu’on explique à une personne étrangère le fonctionnement de la LAMAL, elle montre souvent beaucoup de difficulté à concevoir qu’une assurance privée ayant mobilisé des fonds privés puisse accepter de prendre des risques entrepreneuriaux dans un modèle lui rendant impossible, tout au moins théoriquement, sa libre capacité à générer des bénéfices.

De fait, si nous voulons réellement comprendre le fonctionnement économique du modèle d’assurance santé mis en place en Suisse, nous ne pouvons faire l’impasse de déterminer les intérêts avoués ou inavouables des caisses d’assurances.

Un premier constat s’impose d’emblée, si réellement les assurances actives sur le créneau LAMAL ne voyait aucun intérêt à fonctionner dans un tel contexte, elles ne le feraient tout simplement pas. Or manifestement les caisses se battent littéralement pour attirer le plus grand nombre d’assuré possible à grand renfort de publicité payée par les assurés.

helsassura

Jusqu’à un fameux arrêt du Tribunal Fédéral, on pouvait, doit-on dire naïvement, croire que le seul intérêt des assureurs résidait dans l’opportunité de vendre des assurances complémentaires, domaine dans lequel le bénéfice est permis rappelons-le. Or le dit arrêt interdisant à une caisse de résilier les complémentaires de l’assuré résiliant la base n’a rien changé ni aux pratiques ni aux motivations d’ailleurs.

Par ailleurs, si l’esprit de la loi, soit pas de bénéfice dans l’assurance de base, motivait réellement les politiques des entreprises concernées, elles n’hésiteraient pas une seconde à publier leurs comptes dans une transparence totale, puisque celle-ci serait tout à leur avantage. Or, une partie significative du public et de la classe politique réclame depuis des années un meilleur accès à la réalité des comptes sans succès. Les assurances usent et abusent de prétextes multiples comme le secret des affaires pour restreindre l’accès aux informations ou alternativement rendre ces dernières quasiment inexploitables. Le grand scandale vécu récemment en Suisse romande au travers des primes excessives payées par les assurés genevois, vaudois et neuchâtelois, démontre sans discussion possible que les chiffres communiqués par les assurances s’apparentent plus à un brouillard tactique qu’à une vraie information. L’OFSP lui-même, et malgré son armée de spécialiste, s’y est égaré suffisamment longtemps pour que les assurés lésés ne puissent plus être remboursés ou alors de manière réellement lacunaire.

A défaut d’avoir un plein accès aux comptes, on en reste contraint à émettre des hypothèses. Sur la base de son expérience dans les transactions d’EMS à remettre, un des deux co-auteurs se permettra de penser qu’une tactique très similaire à celle déployée par les exploitations d’EMS de Suisse romande doit avoir lieu.

En peu de mots, un EMS genevois conventionné type (donc reconnu par la Santé Publique du canton) doit présenter un plan financier total, les pertes éventuelles incombent à l’exploitant, tandis que le bénéfice ne peut dépasser un plafond défini et bien plus bas que les attentes des investisseurs privés. Pourtant très surprenamment, les acteurs de ce domaine très particuliers n’hésitent pas à parler de “pompe à fric”, comment est-ce possible ? Par un mécanisme simple et au final relativement peu contraignant, soit l’externalisation orientée des postes de charge ! Un EMS peut par exemple engager une brigade de cuisine pour la préparation des repas aux résidents. Il prendra dans ce cas l’entier des risques liés à la gestion d’un véritable restaurant, mais ne pourra en tirer un seul franc de profit supplémentaire. Alternativement, il peut déléguer la fourniture des repas à un prestataire externe (société de catering selon la terminologie en vigueur), qui elle, non soumise aux contraintes financières légales peut parfaitement réaliser tout le bénéfice qu’elle souhaite. Si le prestataire externe appartient en finalité aux mêmes ayants-droits économiques que ceux du donneur d’ordre, les bénéfices non autorisés légalement au niveau de l’EMS se rapatrient malgré tout dans les poches des propriétaires de l’EMS.

Si on pense aux assurances, un tel mécanisme peut (pourrait?) s’appliquer sur pratiquement toutes les positions du compte de pertes et profits, autres que les coûts de la santé proprement dit, comme la location des locaux y inclus la maintenance, le mobilier, la bureautique au sens large, voir certaines prestations liées aux collaborateurs dès l’instant où ceux-ci travaillent non seulement pour la base mais également pour le domaine complémentaire.

L’attitude des assurances génère un puissant malaise. Si elles étaient autant irréprochables qu’elles veulent bien le prétendre, elles se dépêcheraient de le prouver à l’ensemble de la population.

On ne peut s’empêcher de penser, que quoi qu’il en soit, un mécanisme doit forcément exister qui rend attractif le fait d’être positionné sur ce créneau soit-disant non bénéficiaire. Dès lors, plus le volume financier traité monte, plus il est possible de dissimuler du bénéfice via des activités annexes ou connexes.

Au final, et vu la contrainte de s’assurer pour tout un chacun, les caisses d’assurances n’ont aucun intérêt à voir les primes baisser, et c’est même sans doute le contraire qui est vrai.

Blaise Courvoisier et Laurent-David Jospin

Table des matières de la série : ici

Prochain article : L’industrie lancée dans une fuite en avant sans fin ?

La raison des lobbies est-elle toujours la meilleure ? Petit discours sur l’intérêt général

Préambule :

Courant septembre 2016, la plupart de mes lecteurs s’en souviennent certainement encore, nous nous étions associés avec René Longet pour dénoncer les mécanismes utilisés par une minorité agissante pour bloquer toute avancée réelle dans l’ensemble des domaines concernés pour la mise en place d’une économie durable. Trois articles avaient été rédigés et aimablement publiés par Le Temps les 16, 20 et 21 septembre 2016 (vous trouvez les liens sur les publications originales à la fin de l’article). Nous avions prévu de regrouper ces 3 parties pour en faire une publication web propre. La votation sur la stratégie énergétique 2050 s’approche et le moment semblait donc opportun de concrétiser ce projet. La version que vous trouverez ici a été légèrement remaniée notamment pour mieux coller à l’actualité du jour.

Les deux auteurs de la présente réflexion, tout deux fortement engagés sur les questions environnementales mais appartenant à des familles politiques différentes, souhaitent apporter un regard nouveau sur la problématique liée à la constitution d’une majorité stable permettant de transcender les clivages et les manipulations contraires à l’intérêt général provenant d’une minorité très agissante.

Cette collaboration avec une personnalité d’une autre famille politique représente à la fois un challenge autant qu’un exercice salutaire, mais elle force à approfondir sa pensée, ce qui en cascade permet de mieux défendre les vrais points fondamentaux. Avec mon co-rédacteur, nous gardons nos convictions personnelles, un peu plus de régulation pour mon alter ego, un peu moins pour moi, mais au final notre légitime inquiétude commune nous réunit pour essayer d’aller plus loin. Vous pouvez certainement vous attendre à ce que nous récidivions . peut-être même pour la campagne qui s’annonce tout soudain .

Lutter contre la manipulation !

Aujourd’hui sur la plupart des thèmes liés à l’environnement incluant par exemple la bio-diversité, le réchauffement climatique, ou l’épuisement des ressources naturelles, il devient de plus en plus clair qu’une réelle majorité existe souhaitant une action efficace des décideurs économiques et politiques. Or manifestement, les propositions concrètes subissent trop fréquemment des échecs en votation populaire ou passent la rampe avec d’énormes difficultés et compromis les vidant souvent d’une part importante de leurs substances. Comprendre le mécanisme sous-jacent est essentiel, si l’on veut arriver à un résultat suffisant dans des délais permettant à l’humanité d’éviter les conséquences les plus graves.

Health_effects_of_pollutionEt si population prenait conscience qu’elle joue sa propre vie?

 Diviser pour régner ?

Une observation attentive de cette majorité montre qu’elle transcende les clivages partisans. Schématiquement, on pourrait répartir la population en trois tiers, dont un premier tiers s’oppose à toute idée de changement, et deux tiers souhaitent le changement mais sont répartis en deux moitiés dont une à sensibilité de droite voudrait faire peser, tout au moins majoritairement, l’effort sur l’engagement volontaire tant des producteurs que des consommateurs, et l’autre au contraire dite plutôt de gauche, préconisant de passer par la législation et la prescription étatique.

La minorité niant la nécessité de l’action a dès lors une autoroute devant elle en opposant les deux composantes de la majorité. L’effort risque d’impacter les ménages les plus faibles ? Les opposants au changement en prennent prétexte pour saper la proposition. Dans le scénario inverse, on brandit la menace d’un affaiblissement de l’économie et d’une montée du chômage. Quelle que soit la variante, nous nous retrouvons au final avec une majorité négative obtenue par une véritable manipulation de l’opinion.

Cette construction à la fois artificielle et de circonstance bloque ou ralentit gravement tout progrès significatif. Lors de deux votations récentes, sur l’économie verte et la sortie du nucléaire, les adversaires ont joué la double partition en affirmant simultanément que les ménages et les entreprises allaient être lourdement impactés alors que cette affirmation, matraquée à coup de millions dépensés en affichage mensonger, occultait la nécessité urgente de changer de modèle de développement et oubliait que le bilan en termes d’emplois non délocalisables se révèle nettement meilleur dans une économie dite verte ou à travers les économies d’énergie, la réparabilité et les énergies renouvelables et décentralisées. Ainsi les changements indispensables et bénéfiques à tous points de vue, mais qui ne trouvent pas grâce devant les lobbies du court terme et à courte vue, sont systématiquement bloqués.

continent plastique 1Le fameux continent de plastique, bien connu, désastreux pour les chaînes alimentaires, et pourtant négligé au détriment de la nature jusqu’à et y compris notre propre santé

En arrière-plan : les intérêts économiques particuliers et le pouvoir

Malheureusement, les acteurs économiques dont le rôle et l’importance pourraient le plus être remis en question sont aussi ceux qui détiennent la plus grande capacité financière pour s’opposer à tout changement. On sait depuis plusieurs années que les énergies fossiles bénéficient en réalité de subventions et d’investissements plus élevés que ceux accordés aux renouvelables notamment compte tenu des conséquences dommageables non assumées. Un tel constat aurait dû conduire à une action immédiate. Allant exactement dans le sens contraire de ce qui semblerait être de la simple logique, on a même entendu récemment un ex-conseiller fédéral, prétendument partisan d’une autonomie accrue du pays face à l’étranger, réclamer que l’énergie nucléaire, énergie non suisse par excellence, soit subventionnée puisque pas rentable… Le meilleur commentaire que nous puissions proposer repose sur le diagramme ci-dessous : ceux qui affirment que les énergies renouvelables coûtent trop chères mentent éhontément, car c’est bien le contraire qui est vrai.

transparencyL’exemple américain est éloquent : si on exclut les bio-carburants tirés du maïs car très problématiques, on constate que les allégements ou aides directes privilégient les énergies sales d’un facteur supérieur à 4 et ceci toujours sans prendre en compte les dommages générés!

En outre, la question ne se résume pas à ses aspects économiques. Celui qui livre l’énergie détient un pouvoir évident. Or voilà, une partie de la solution passe également par plus de production et consommation autonome. Cette auto-responsabilisation n’arrange pas certains bénéficiaires des monopoles actuels qui dès lors profitant de leurs positions présentes  influencent les lois et les règlements pour freiner ce mouvement. On peut certes citer des exemples qui contredisent ce qui précède, mais il n’en reste pas moins que ceux des acteurs majeurs de l’énergie s’engageant dans une telle voie portent une immense responsabilité dans les retards pris sur la nécessaire transition énergétique. Dans certains cas, les collectivités publiques deviennent elles-mêmes complices, plus ou moins malgré elles, de ce phénomène, car elles sont souvent des actionnaires majoritaires de ces entités (ex. EDF en France).

Prendre conscience des manipulations

Ceux qui entendent défendre l’environnement au sens large, peu importe que la motivation soit de laisser une terre viable à nos descendants ou une préoccupation plus locale et individuelle, doivent prendre conscience de cette manipulation répétée à de multiples fois, qui dénature profondément notre démocratie directe dont nous sommes à juste titre fiers.

Un coup d’œil dans le rétroviseur nous montre que ces mécanismes de manipulation ont fonctionné à plein régime lors de deux dernières votations liées à cette thématique. Les débats ont été pollués par force contre-vérités et on a instillé la peur auprès des citoyens. Ceci doit nous inquiéter tous. En effet, le référendum sur la stratégie énergétique 2050 a abouti et on peut s’attendre à nouveau à un déferlement de moyens pour influencer citoyennes et citoyens à voter contre leur propre intérêt, notamment par un authentique matraquage au niveau publicité payante. Les défendeurs d’une évolution, encore insuffisante pour éviter la dérive du climat selon la majorité des scientifiques, seraient bien avisés de se préparer à une bataille peut-être plus rude que celle attendue.

a vous de choisirC’est à vous de choisir

Si nous voulons, ne serait-ce que tenir nos engagements minimaux comme celui de l’Accord de Paris récemment entré en vigueur (4 novembre 2016) et plus récemment encore ratifié par le Conseil national, nous devons dénoncer avec force l’achat massif des voix du peuple et à défaut de pouvoir exiger un contrôle voir un plafonnement du financement des campagnes politiques, une vraie transparence sur qui finance quoi doit devenir la règle. Il n’est pas acceptable que des lobbies puissent par des artifices créer des majorités de circonstance pour rejeter une transition énergétique si urgemment nécessaire. La réunion de toutes les composantes de la majorité plurielle appelant à la vraie prise en compte du problème climatique sera la clef des votations à venir.

Sans éthique l’action collective ne mène à rien

L’éthique dans l’exercice du pouvoir politique ou économique a préoccupé les penseurs et philosophes dès l’Antiquité, et la notion de justice, de juste part des ressources a été formulée au Moyen Age. Peu à peu, l’idée d’égalité de droits et de chances s’est imposée, à travers la philosophie dite des Lumières.

Une compréhension déficiente de l’économie pervertit l’action publique

D’autres courants de pensée ont popularisé le libéralisme sous ses multiples variantes y compris le concept de la main invisible du marché. Selon ce dernier, l’intérêt général résulterait quasi automatiquement de l’addition des intérêts individuels, et au bout du compte, aucune régulation collective ne serait nécessaire, voire deviendrait illégitime. Malheureusement, l’expérience vécue montre que cet idéal ne fonctionne guère mieux que les illusions étatistes qui se sont effondrées en même temps que le Mur. Le nœud du problème tient à un élément fondamental : la réalité des coûts doit inclure toutes les externalités soit les dommages infligés à autrui, y compris les générations futures, faute de quoi les prix sont dramatiquement faussés et donc l’ensemble du marché ; des subventions ou autres taxes incitatives ne sont que des contributions à une compensation de ce calcul tronqué de rentabilité.

Il est patent que certains trouvent confortable de privatiser les gains mais étatiser les pertes, et ce tout particulièrement en relation avec les questions environnementales relevant fréquemment du moyen et long terme. On voit justement que cette fameuse minorité régnant en divisant, s’agite précisément le plus fortement face à toute initiative cherchant à rétablir cette fameuse vérité des coûts.

Cette illusion s’est trouvée renforcée par un Occident ayant profité d’une période appelée les 30 Glorieuses, où pour la première fois l’on a connu la consommation de masse, dont nous commençons seulement à payer vraiment les conséquences environnementales. Ce modèle présentait le grand avantage de substituer à la lutte pour la répartition l’augmentation quasi automatique du gâteau, suggérant une possibilité de paix sociale par la croissance quasi infinie des biens matériels. Que cette croissance n’est pas de nature à satisfaire, une fois les besoins de base assurés, les humains (qui ne vivent pas que de pain…) et présente de graves risques environnementaux est connu au moins depuis le Rapport du Club de Rome de 1972 ! (voir image ci-dessous)

prévi club de Rome

Alors même que la compréhension du réchauffement climatique n’en était qu’à ses tout premiers balbutiements, que la diffusion à large échelle des polluants dans la chaîne alimentaire relevait encore de la science fiction, ou encore que la fuite du phosphore épandu massivement en agriculture restait superbement ignorée – mécanismes qui peuvent tout trois conduire à l’extinction de l’humanité telle que nous la connaissons –, malgré cette ignorance, ainsi que les limitations de la science de l’époque, le Club de Rome en 1972 a établi des prédictions qui se confirment décennie après décennie. Nous suivons actuellement la courbe baptisée “standard run” ou autrement dit “business as usual” avec une précision étonnante et elle nous laisse entrevoir un futur peu enviable si nous ne modifions pas radicalement notre façon de gérer les ressources planétaires.

Une nécessité reconnue : changer de cap

Depuis, les conférences internationales n’ont pas cessé, insistant à la fois sur le droit au développement (mais pas n’importe quel développement), l’universalité des droits économiques, culturels et sociaux des hommes et des peuples, et sur une autre orientation de la consommation et de la production. La notion de développement durable consignée en 1992 au Sommet de la Terre vise à inscrire les activités humaines dans les capacités de charge de la nature, reconnues comme limitées. Des analyses approfondies nous donnent indiscutabement un état de situation non réjouissant, comme le rapport bisannuel Planète vivante, édité par le WWF, la Société zoologique de Londres, le Réseau empreinte écologique globale et le Centre de résilience de Stockholm1. Et depuis deux mois maintenant un pays parmi les plus grands pollueurs de la planète a un président qui interdit à son administration d’évoquer le changement climatique (décret de Trump du 23 janvier 2017). Nous ne sommes plus dans le domaine du souhaitable mais dans un véritable combat entre irresponsabilité et fuite en avant, contre gestion des intérêts communs de l’humanité.

Les engagements des États demeureront-ils lettre morte ?

Un nouveau paradigme, un changement de cap est largement réclamé, et en principe acquis à travers diverses déclarations internationales et de nombreux textes de droit, sur les mers, la biodiversité, le climat, la désertification, l’atmosphère, etc.. Mais quelle difficulté pour passer à l’acte !

Pour quasiment chaque substance polluante, comme le mercure qui s’accumule dans la chaîne du vivant, les pesticides, dont les plus toxiques ont fini par être interdits, les PCB, ou le plomb dans l’essence, ce fut un combat homérique, du même genre que celui qui a fini par faire reconnaître le droit des non fumeurs à ne pas être intoxiqués par les fumeurs dans les lieux fermés.

A chaque fois, les lobbies économiques achetaient des experts, faisaient peur aux décideurs politiques, invoquaient la défense d’emplois qu’ils étaient les premiers à détruire quand cela les arrangeait financièrement. Peu à peu, la pollution de l’air et des eaux a pu, du moins dans les pays industrialisés, être réduite. La couche d’ozone se régénère, un des plus importants succès de la coopération environnementale internationale.

Mais sur le plan quantitatif, l’essentiel reste à faire. Des études comme celles déterminant l’indice planète vivante nous démontrent que nous surexploitons la biodiversité (forêts tropicales, océans, espèces) au point qu’on évoque une 6e grande extinction, due, pour la première fois, à une seule espèce. Le climat dérape, mettant en péril des régions entières, et causant des dommages économiques croissants. Les sols sont en danger et les ressources non renouvelables s’épuisent inéluctablement. Si bien que la question est: voulons-nous vraiment détruire les bases de notre vie, ce qui ne pourrait qu’aboutir à la lutte de tous contre tous ? A travers l’écologie, ce sont bien les valeurs humaines qui sont en jeu.

Les solutions sont connues, mais on ne les applique pas

Collectivement, les agendas sont clairement définis. Les 17 Objectifs de développement durable retenus en septembre 2015 par l’assemblée générale des Nations unies donnent une cible aux efforts et actions des humains, et en particulier au secteur privé. Y affecter 5% du PIB mondial suffirait pour relever les principaux défis de l’humanité.

Les techniques existent

Les techniques pour mieux gérer les ressources planétaires sont connues. De l’agro-écologie à la maison positive, une multitude de solutions s’offrent à nous. Tirer sa plus-value de l’entretien et non de l’obsolescence : des objets réparables, réutilisables (soit l’économie de la fonctionnalité) est aujourd’hui un modèle éprouvé. Le commerce équitable existe et montre comment concilier économie et développement social. Mais les bonnes pratiques ne se généralisent pas. Alors qu’elles créent infiniment plus d’emplois que le modèle obsolète des 30 Glorieuses qui laisse de plus en plus de monde au bord du chemin.

Les comportements ne changent pas suffisamment

In fine, la solution se retrouve dans les mains de l’individu, en tant que citoyen-ne ou consommateur/trice. Mais en même temps, cet individu hésite à changer. Il recycle, mais cela n’empêche pas le volume des déchets de croître. Il prend plus le train, mais achète des véhicules toujours plus puissants. Il fait quelques économies d’énergie, mais se réjouit de partir en week-end en vol low cost. Il parle d’environnement, mais ne veut pas redéfinir son rapport aux ressources naturelles. Les produits bio plafonnent à 8% du marché agro-alimentaire, le commerce équitable à moins encore, les énergies vertes sont à la peine, personne ou presque ne veut d’éoliennes.

Bref, sans la pression d’un fort mouvement de base, pas grand chose ne se passe. Et tant que le citoyen n’est pas informé ou vraiment contraint par la loi, un peu comme c’est le cas avec les règles de la circulation routière, rien de substantiel ne change. Pour sortir de ce cercle vicieux, nous avons en Suisse les droits populaires. Régulièrement des propositions de régulation intelligente sont soumises au peuple. Mais chacun sait qu’une votation s’achète. Et c’est là que les lobbies étouffent l’innovation dont ils ne cessent de se réclamer.

Les fausses oppositions

On oppose progrès et conservation de la nature. Or il faut les deux : le vrai progrès respecte ce qui nous fait vivre. On oppose marché et régulation. Or il faut à la fois un marché pour que consommateurs et producteurs s’ajustent à travers la rencontre de l’offre et la demande, et une régulation quand les conditions cadres sont faussées. Encore une fois, le marché ne peut fonctionner que s’il est sincère, c’est à dire qu’il intègre toutes les conséquences d’une action ou transaction. Or, comme pour les questions environnementales certains effets soit se reportent dans le temps, ou se diffusent auprès d’un grand nombre de personne le marché ne peut fonctionner à satisfaction, car le bénéfice immédiat de l’un devient des pertes multiples auprès des autres.

L’intégration des externalités doit représenter le cœur des mécanismes de régulation. Prenons comme exemple le prix de l’essence, car il semblerait bien que la population suisse soit très sensible sur cette question. Les lobbies de l’industrie pétrolière se gardent bien d’expliquer qu’en réalité le consommateur paye au minimum 2 fois son essence, une première fois à la pompe, mais ensuite une deuxième via les coûts induits sur la santé (donc des primes maladie plus élevées), ainsi que via les frais d’entretien des bâtiments qui se dégradent plus rapidement dans une atmosphère polluée (donc ici les loyers).

Au final le vrai prix complet du litre d’essence doit se situer pas si loin du double du prix apparent payé par les automobilistes. Il faut comprendre qu’une augmentation du prix de l’essence représente rapidement des économies substantielles sur les conséquences externes (santé, entretien du bâti), et le surcoût se compense également par la baisse de la consommation. Au final, le citoyen – consommateur – payeur retrouve plus que sa mise avec une qualité de vie améliorée en prime.

Occulter les externalités correspond clairement à un report de charge sur autrui et/ou sur les générations à venir. Profiter de manière abusive du libre marché pour réaliser du dumping écologique ou social relève de la même logique “que les autres payent à ma place !”. A partir de ces comportements biaisés, on oppose croissance et décroissance, alors que la part des énergies renouvelables doit massivement croître, de même celle de l’agriculture biologique, des coopératives de logement, des transports publics, ou encore de l’autoconsommation, pour que puisse décroître la part de l’économie non durable.

Pour le meilleur ou le pire ?

Une votation se gagne sur la peur, sur la diabolisation de l’adversaire, sur le refus du changement. Ce sont des victoires à la Pyrrhus, car fondées sur la philosophie de l’Autruche : nier les problèmes, mettre la tête dans le sable, n’a jamais fait avancer une société. Les périls sont connus et tout retard à les empoigner ne fera qu’augmenter les coûts financiers, énergétiques, humains et pour la biosphère. On sait maintenant de manière certaine que les climato-sceptiques ont, durant bien plus de 20 ans, empêché toute action efficace en matière climatique. La société pétrolière Exxon notamment avait été informée par ses propres scientifiques en 1977 sur la mécanique du réchauffement climatique. Shell dénonçait publiquement en 1991 via un film éducatif mis à disposition des écoles les risques et conséquences liés au réchauffement climatique. Ces deux sociétés se sont d’une part abstenues d’entreprendre quoique ce soit contre la menace qu’elles avaient identifiée, mais, bien plus grave encore, ont délibérément choisi d’utiliser leurs connaissances pour induire le public en erreur afin de préserver leur modèle d’affaire à court terme. On peut déjà prédire que les générations futures accuseront les climato-sceptiques de crime contre l’humanité.

exxonshell responsables

Alors sommes-nous capables de changer un peu notre perception du confort, notre mode de vie ultra-matérialiste pour gagner un avenir serein et vivable, ou faisons-nous comme le président Bush père, qui, en 1992, déclarait au Sommet de Rio le mode de vie américain non négociable ? Si chaque humain voulait vivre comme l’Américain moyen, il nous faudrait 5 planètes, ou alors accepter l’inégalité comme règle fondamentale du genre humain. Ce serait définitivement prendre congé de ce qui a fondé la notion de progrès : l’égalité de chances et de droits et la capacité d’innover de l’être humain.

Les scientifiques le clament de manière unanime : nous devons prendre maintenant un virage résolu pour éviter des conséquences insupportables. Alors refusons de nous laisser diviser par une minorité manipulatrice et prenons maintenant les décisions nécessaires pour assurer un avenir sur cette planète à nos enfants. Alors cessons de nous laisser berner par les lobbies du court terme et de la vue étroite qui nous mènent droit dans le mur.

René LONGET  & Laurent-David JOSPIN

Post-Scriptum : certains d’entre vous l’ont remarqué, nous avons eu un problème avec la promotion sur Facebook. Le problème résidait dans le message tagué sur l’image utilisée pour rendre le teaser attractif. Facebook se considère autorisée à définir ce qui est bien et ce qui ne l’est pas. Nous contournons le problème avec une variante alternative de l’image que vous pouvez trouver ci-dessous, si elle vous plaisait (cliquer sur la miniature pour obtenir la pleine résolution).

pollueur menteur tueur

Politique hospitalière neuchâteloise : le projet du Conseil d’État nous mène à une catastrophe financière

En lisant le titre de mon post, une idée s’est déjà imposée à vous : ça y est, Laurent-David nous attire dans le conflit haut-bas. Alors de toute urgence avant que vous ne stoppiez votre lecture, je vous le dis tout net, non, pas du tout et même bien au contraire, c’est la santé économique de l’ensemble du Canton qui m’inquiète grandement.

Si vous vous intéressez à la question hospitalière neuchâteloise, vous aurez certainement lu une ribambelle d’expertises (ou leurs résumés dans les médias) se contredisant toutes les unes les autres. Chaque camp choisit celles qui lui conviennent et la possibilité d’une union sacrée a été enterrée, il y a fort longtemps déjà.

Nous ne parlerons pas ici de l’initiative lancée par les deux villes du haut du canton, car en réalité cela n’a aucune, ou plus précisément n’a plus aucune, incidence sur le point essentiel qui déterminera les conséquences découlant de l’éventuelle acceptation par la population neuchâteloise du projet du Conseil d’État, à savoir le facteur humain.

Le dit projet présente une immense faiblesse, car il se trouve déjà à l’extrême limite inférieure du volume minimal nécessaire pour garantir la viabilité d’un centre hospitalier sensé pouvoir régater avec ceux de Genève, Lausanne, ou encore Berne ! Or, le refus de la population du haut conduit à ce qu’aujourd’hui déjà une part toujours plus importante des patients du haut du canton privilégient l’hôpital de Saint-Imier. Sans hôpital sur le haut, vous pouvez sans risque parier pour au minimum un doublement de cette part et certainement bien davantage en réalité.

 S’il n’y avait que les (mauvaises) raisons de la frustration voir colère, on pourrait jouer le pari risqué d’un apaisement au fil du temps, mais ici l’objectivité force à constater les, cette fois très bonnes, raisons comme la proximité (10 min contre 30), facilité d’accès (parcage aisé notamment), qualité d’accueil et d’autres, qui garantissent l’échec d’une volonté centralisatrice sur le site de Pourtalès (déjà saturé soit rappelé en passant, voir image d’actualité).

grippe pourtalès

 Les défendeurs de la vision centralisatrice inhérente au projet du Conseil d’État seraient bien avisés d’écouter le très haut taux de satisfaction des patients qui ont tenté l’expérience de “s’expatrier” chez nos voisins bernois.

 Si le projet porté à bras le corps par le Conseiller d’État Laurent Kurth et son égérie en la personne de la présidente de HNE Pauline de Vos Bolay, vient à être accepté par la population neuchâteloise, le canton se chargera d’un énorme fardeau financier supplémentaire, alors même que nos finances flirtent déjà avec la double ligne rouge.

 Le phantasme proposé aux citoyens de notre canton ne pourra jamais être rentabilisé. Les quelques 170’000 neuchâtelois ne suffisent déjà pas. Il faudrait plutôt taper dans les 250’000 pour atteindre le seuil inférieur de rentabilité. Si nous devons encore soustraire ne serait-ce que 30 % des habitants du haut, nous pouvons certifier à la fois une augmentation massive des primes d’assurance maladie et de la fiscalité à moyen terme.

 Laurent Kurth a prouvé à de multiples occasions son habileté manipulatrice (j’en connais des camarades du haut qui regrettent de l’avoir soutenu en son temps!!!). Je n’arrive pas à croire qu’il ne soit pas conscient de ce qui précède. En vérité, il flatte l’électorat du bas du canton pour réunir une majorité maintenant, obtenir la médaille qu’il se souhaite pour garnir son blason, et au final sait très bien qu’au moment où la vraie addition de ces errements sera présentée à la population, soit dans 15 ans environ, il coulera une heureuse retraite d’ex-conseiller d’état, payée par les citoyens de ce canton.

 Peu importe que l’initiative pour 2 hôpitaux soit acceptée ou non, l’urgence consiste à refuser ce projet dont la réelle motivation se cache dans l’ego de deux personnes voulant favoriser leurs carrières respectives et se moquant éperdument des difficultés des petites gens à boucler leurs budgets familiaux, tout particulièrement la classe moyenne inférieure trop riche pour être aidée mais quand même pas assez pour ne pas être à la peine mois après mois.

 Laurent-David JOSPIN

NON AU TUNNEL TUEUR !!

Le débat pour ou contre le 2ème tube au Gothard s’enflamme et les partisans du oui, manifestement acculés dans leurs derniers retranchements, nous assènent un argument ultime et très émotionnel : la sécurité, les accidents, un incendie dans un tunnel, bref une masse de cadavres à éviter.

Et bien permettez-moi de vous annoncer que même ici il s’agit d’un énorme mensonge, car ce fameux 2ème tube présente toutes les caractéristiques d’un tueur en série.

Détaillons tout cela et comparons les gains et les pertes.

Bien évidemment, la séparation des pistes dans deux tubes distincts amène un gain localisé. Mais concrètement de quoi parle-t-on ici. Les statistiques de l’Office Fédéral des Routes nous montrent une économie potentielle de 25 morts (voir note) lors d’accidents routiers depuis la mise en exploitation en 1980 (soit donc 0.7 mort par année en moyenne). Il ne semble pas inutile de rappeler que le maximum de mort a été provoqué par le fameux incendie de 2001. Or ce scénario ne devrait plus se reproduire puisque suite à cette catastrophe le tunnel a profité de nombreuses améliorations dont un système de ventilation incomparablement plus performant ainsi qu’un “compte goutte” espaçant les poids lourds. Plus récemment encore, il a  été équipé de portails détectant toute chaleur excessive de poids lourds et bloquant tout cas dangereux avant son entrée dans le tunnel. Dès lors considérer un gain de sécurité de 0.7 morts par an relève déjà presque d’un abus de langage, puisque les mesures de sécurité prises depuis cet accident de 2001 contribuent déjà à faire baisser ce chiffre.

Soit, me direz-vous mais tout gain aussi faible soit-il reste bon à prendre quand on parle de vies humaines. Et bien pas forcément, car de l’autre côté, il y a aussi des pertes. Si les pertes dépassent les gains, la conclusion s’impose d’elle-même!

En premier lieu, on peut mentionner les morts qui découleront du chantier lui-même. Les partisans du 2ème tube nous diront qu’il s’agit d’un sacrifice nécessaire, qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, que cela n’est pas sûr et qu’au final nous y gagnerons. La suite de cette réflexion montrera le contraire, et on rappellera que la construction du tunnel de base a coûté 9 vies humaines auxquels s’ajoutent 3500 blessés soit une létalité supérieure à 12 ans d’exploitation du tunnel actuel.

Le rapport “Points noirs sur les routes nationales entre 2012 et 2014” de l’Office Fédéral des Routes (OFROU) le montre, on ne peut plus clairement, le tunnel du Saint-Gothard n’apparaît qu’en 33ème position des points accidentogènes de notre pays; position dont il faut encore préciser qu’elle était particulièrement mauvaise sur cette période. Ceci signifie concrètement qu’il y a au minimum 32 autres tronçons routiers générant plus d’accidents et en général encore davantage. La sagesse populaire le résume simplement, on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre! Si 3 milliards sont investis, non dépensés, toujours non gaspillé en fait, au Gothard, ils manqueront forcément ailleurs, et donc en toute logique ils manqueront à un endroit tuant plus de gens! Les affirmations de certains politiciens pro-tube à la limite de la malhonnêteté comme quoi il y a assez d’argent pour tout relèvent d’un aveuglement grave. Rappelez-vous la population a refusé sèchement une hausse de la vignette autoroutière pourtant pas si méchante que cela (60.– par année). L’initiative populaire “vache à lait” pourrait encore bouleverser nos si fragiles équilibres dans les transports et conduire à une catastrophe induisant un blocage total du système. En clair et en français les 3 milliards gaspillés au Saint-Gothard conduiraient rien que sur cet aspect à une hausse globale des accidents et partant donc des victimes, si l’on se donne seulement la peine de regarder l’entier du réseau et comment l’argent gaspillé eut pu être mieux utilisé.

L’économie en terme de vie humaine possible grâce à la réaffectation de ces 3 milliards dépendra bien évidemment de quels points noirs bénéficieraient de cette manne comme de la solution retenue. En 2014, 243 personnes ont perdu la vie sur les routes suisses. Ce chiffre peut paraître faible, mais il faut garder à l’esprit que simultanément plus de 21’000 personnes ont été blessées dont 4’000 grièvement. Utilisés de manière judicieuse, les 3 milliards discutés devraient aisément permettre d’éviter une dizaine de morts par année et une centaine de blessés.

On le voit très clairement sur l’image suivante (source : Sonntagszeitung), il y a si peu d’accidents au Gothard en proportion du total (accidents 2011-2014) que l’on doit chercher son emplacement précis !

La réflexion qui précède part de l’idée que “toutes choses resteraient égales par ailleurs”. Or ceci est clairement faux! L’ouverture de ce 2ème tube conduirait inévitablement à un accroissement du trafic et même un très fort accroissement du trafic poids lourds. Plus de véhicules sur les routes et tout spécialement de camions signifie plus d’accidents partout! Le rapport BPA (Bureau de Prévention des Accidents) sur l’opportunité de construire un 2ème tube au Gothard le dit clairement : un faible accroissement du trafic, 3% dans le cas d’espèce, suffit à faire perdre l’avantage sécuritaire gagné par un tube supplémentaire et 6% conduisent déjà à une aggravation claire. Comme les experts les plus prudents s’attendent à une augmentation de l’ordre de 30% des poids lourds transitant à travers notre pays sur l’axe Bâle-Chiasso, nous pouvons garantir que ces 6% seront dépassés et donc le bilan en terme de conséquence humaine présentera des chiffres négatifs ici aussi sans même considérer un meilleur usage possible des fonds.

La cerise pour couronner le gâteau est presque parée de la cape d’invisibilité d’Harry Potter. De la poussière si petite, si insignifiante, qu’elle fût baptisée particules fines. Juste dommage qu’elle vous inflige cancer, maladie cardiovasculaire, et autre joyeusetés sans vous prévenir. L’OFEV le dit dans son rapport “Environnement Suisse 2015 chapitre 10 Air”, la pollution atmosphérique conduit à 3’000 décès prématurés par an et à une charge sur les frais de la santé publique de plus de 4 milliards également par an (à titre de comparaison les primes d’assurance maladie payées par l’ensemble des citoyens se situe un peu en dessus de 30 milliards par année). Certes le trafic n’est pas seul en cause, mais il y contribue de manière décisive notamment pour les particules ultrafines considérées depuis peu comme les plus nocives car pénétrant plus profondément dans l’organisme.

Ne tergiversons pas : mettre en place une structure amenant plus de trafic induira plus de pollution, qui elle-même apportera son lot de morts et de maladies graves. Il ne semble pas inutile de rappeler ici que le Tessin, soit disant bénéficiaire principal de ce deuxième tube, est déjà particulièrement touché par ce problème de pollution aux particules fines. Si l’ensemble de la Suisse subissait les mêmes conditions, nos primes maladies grimperaient de 10 à 15%, et plus grave encore le nombre de morts prématurés doublerait pour atteindre un chiffre avoisinant les 6’000 décès par année. Vouloir imposer une aggravation à la population tessinoise relève plus de la volonté criminelle que de l’erreur politique.

Résumons-nous, ce deuxième tube ne sauvera en réalité personne puisque son faible gain sera plus que perdu par les conséquences de l’accroissement du trafic, nous perdrons quelques vies humaines durant la construction, la meilleure utilisation possible des fonds aurait permis de sauver facilement 10 fois plus de vies humaines ailleurs, et enfin la pollution induite tuera encore de nombreuses personnes tout en fragilisant la santé de beaucoup plus encore.

Bref, j’accuse sans la moindre hésitation les partisans du 2ème tube, qui jouent actuellement la carte émotionnelle à fond en nous présentant à toutes les occasions les images de l’incendie conséquence de l’accident de 2001, soit d’incompétence totale ou alors de mauvaise foi criminelle.
Oui ce 2ème tube représente une menace réelle pour le bilan global de notre sécurité routière. De manière, certes partiellement indirecte mais bien réelle, il tuerait bien plus de vies qu’il n’en sauverait. Je suis prêt à accepter l’argumentaire de la sécurité maximale, mais alors un peu de cohérence s’il vous plaît, et constatez que ce projet brisera des vies, des familles et je m’interroge s’il n’y a pas une confusion sur ce que nous creuserions ici, un tunnel ou une fosse commune ?

Laurent-David Jospin

Note : le chiffre précédemment évoqué ici de 36 morts incluait des morts non routiers (par exemple lors de la construction), qui ne doivent pas être pris en compte pour le calcul de l’économie possible au niveau pure de la circulation.

Sources :
Office Fédéral de l’environnement OFEV, rapport environnement suisse 2015
Bureau de Prévention des  accidents, Tunnel routier du Saint-Gothard, répercussion d’un tunnel bi-tube en terme de sécurité routière
ainsi que les sources de la publication Un 2ème tube synonyme de triple gaspillage

Un 2ème tube synonyme de triple gaspillage

Le 2ème tube imaginé par un parlement visiblement manipulé par un lobby qu’il est inutile de nommer conduirait à un gaspillage de ressources financières plus utiles ailleurs sur le réseau autoroutier, un gaspillage de l’argent investi dans les NLFA, et enfin un gaspillage énergétique conséquent.

Dans ce post, j’aimerais vous montrer que ce troisième gaspillage, même si moins spectaculaire que les deux autres, reste très lourd. On parle ici des camions qui se précipiteraient pour profiter de ce 2ème tube au lieu de passer par la solution ferroutage (transfert des camions par le train) chèrement payée par le peuple suisse, en passant 24 milliards quand même, mais ne soyons pas chiche que diable.

Un camion qui doit faire toute l’ascension pour arriver à l’entrée du tunnel autoroutier consomme une quantité appréciable d’énergie supplémentaire que nous allons un peu détailler ici.

Donc, si nous faisons l’effort de nous rappeler nos cours de physique élémentaire, nous pouvons poser que l’énergie perdue par la montée inutile d’un camion correspond en premier lieu à la différence d’énergie potentielle soit

E=MgH

ou M = le poids du camion considéré, g = 9.81, et H = la différence d’altitude entre le tunnel de base ferroviaire et celle du tunnel routier soit 1150 m – 550 m = 600 m.

Pour le poids du camion entre les courses chargées et celles à vide, nous retiendrons un poids moyens de 30 tonnes soit 30’000 kg.

Bref E = 30’000 * 9.81 * 600 = 176’580’000 Joules.

Oui mais le moteur thermique ayant permis cette ascension présente une efficacité toute sauf idéale. Entre la déperdition en chaleur, les frottements et autres, on considère en général qu’un tel moteur présente un rendement de 30 %.

Ceci signifie que pour obtenir l’élévation d’un seul camion depuis l’altitude du tunnel ferroviaire jusqu’à celle du tunnel routier, il nous faut produire bien 588’600’000 Joules (dont les 30 % nous donneront l’énergie physique calculée avant).

Pour information 588’600’000 Joules correspondent à 163.5 kWh ou grosso modo 16 litres de diesel pour camion.

A noter : nous “oublions” l’énergie nécessaire pour le déplacement horizontal durant cette phase (Oubli 1 = O1) ainsi que l’énergie nécessaire pour les ralentissements suivis d’une ré-accélération (O2) qui peut être très importante selon la fréquence de ces perturbations, jusqu’à multiplier la consommation par un facteur supérieur à 3! (source : selon Mercedes 2 arrêts-re-démarrages par km parcouru suffisent déjà à multiplier par 3 la consommation). A ce sujet des perturbations de trafic, je vous encourage à relire mon post sur les effets catastrophiques d’un 2ème tube pour la fluidité du trafic ici http://www.famillejospin.ch/ouvrirlesyeux/?p=875.

Ensuite notre camion va traverser le tunnel de 17 km avec une consommation de 30 litres au 100 km (pour un camion déjà raisonnablement moderne) soit en arrondissant vers le bas 5 litres de diesel ou 50 kWh (ou 180’000’000 Joules pour les puristes).

A la fin le camion va encore redescendre de la montagne, et dans un but de simplification, nous considérerons que cette dernière consommation + O1 + O2 sont au minimum supérieurs à l’énergie nécessaire à déplacer le train portant le camion calculée au prorata de chaque camion (les trains sont très efficients sur le plan énergétique). A priori cette simplification se réalise au détriment du train qui augmenterait encore un peu son avantage ici.

Sans même dire que nous n’avons pas considéré l’entier du trajet Bâle – Chiasso pour lequel un camion (toujours raisonnablement moderne) consommera environ 120 litres de diesel alors qu’une fraction de cette énergie aurait été utilisée dans une version ferroutage. Ce point fera l’objet d’un autre post, mais vous pouvez déjà être sûr que si nous envoyons le mauvais signal d’un 2ème tube, nous pouvons quasiment passer en perte et profit l’investissement des NLFA y compris le fameux corridor de 4 mètres.

Bref un SEUL camion choisissant de ne pas prendre la solution ferroutage mais de grimper la montagne (et encore, on ne parle pas du col ici!) gaspille au minimum 21 litres de diesel ou 213.5 kWh (le chiffre réel sera bien plus élevé selon les explications et remarques qui précèdent).

Prenez maintenant en compte le trafic annuel de globalement 1’000’000 de camions (chiffre qui grossirait encore pour sûr avec l’ouverture d’un 2ème tube), et vous arrivez à ce total exorbitant de 21’000’000 litres de diesel gaspillé – qui reste toujours sous-estimé –  pour rien en fait puisque dans l’une et l’autre solution les camions se retrouvent au même endroit à la fin.

Si on utilisait la même quantité de diesel dans des couples chaleur-force avec une efficience d’environ 75 %, on obtiendrait une disponibilité nette énergétique de 160 GWh au niveau usager, soit exprimé en terme électrique la consommation privée d’une ville de 160’000 habitants. (considérant 4’000 kWh de consommation annuelle par ménage de 4 personnes, mais en réalité c’est à peine plus compliqué puisque dans la réflexion faite nous aurions simultanément de la chaleur pour x habitants et de l’électricité pour y, mais indépendamment du point de vue la réalité reste bien celle d’un gaspillage d’énergie colossal pour rien de plus ni de mieux).

Petite cerise sur le gâteau, les experts auront remarqué que je n’ai même pas évoqué la question de l’énergie grise qui serait investie dans la construction d’un tel tunnel. Or rien que le béton investi dans un tel projet à raison de 1850 kWh / m³ devrait largement dépasser les 250 GWh. Ne disposant pas de l’ensemble des données techniques (excavation, transport des déblais, équipements techniques, revêtement routier, éclairage, ventilation, entretien, …) je ne peux que faire une estimation grossière, mais je ne serais pas surpris qu’au final l’ensemble de l’énergie grise investie dans un tel projet soit dix fois supérieure à ce premier chiffre de 250 GWh soit pour le rendre palpable de l’ordre de grandeur de la production de la centrale nucléaire de Mühleberg pendant une année entière soit ± 2500 GWh ou encore la consommation annuelle électrique de 2’500’000 personnes.

Un gaspillage insensé qu’on vous dit !

Pour le prochain post sur le sujet, je vous parlerai du gros mensonge sécuritaire lié à ce 2ème tube.

Laurent-David JOSPIN

 

Source(s) :
Merci à Pierre Hainard pour l’idée de base (sans jeu de mot) et à Giovanni Tarantino ainsi que ma famille pour les précieuses relectures et critiques positives
Site web officiel du tunnel de base : https://www.alptransit.ch/fr/home/
Site web de la Confédération Suisse sur le Gothard : http://www.gotthard-strassentunnel.ch/Tunnelanlagen.22.0.html
The world’s most fuel-efficient production-series tractor-trailer: New Mercedes-Benz Actros: CO2 world champion, site web http://media.daimler.com : lien complet ici

Les mots n’arrêtent pas les maux!! Des actes maintenant!!

L’hypocrisie m’exaspère au plus haut point. Alors voilà, quand j’ai découvert par les médias que le Grand Conseil Neuchâtelois soutenait publiquement la marche pour le climat du 29 novembre, des sentiments bien contrastés se sont réveillés en moi.

Pour tout ceux dont l’engagement est sincère, je vous encourage donc à signer et faire signer la lettre que j’entends adresser à nos autorités. Vous trouvez tout le nécessaire à la fin du post. D’avance merci pour votre collaboration précieuse.
Laurent-David JOSPIN

PS : le mode de fonctionnement choisi permet à tout un chacun  de signer, suisse, étranger, … La seule chose qui compte pour que notre message soit entendu : le relayer le plus vite possible et en masse.

Texte du courrier :

A l’attention des autorités neuchâteloises

Madame et Messieurs les Conseillers d’État, Mesdames et Messieurs les Députés de la République et Canton de Neuchâtel,

Récemment les médias nous ont appris que le Grand Conseil Neuchâtelois avait décidé de soutenir la marche pour le climat prévue le 29 novembre prochain à Neuchâtel.

On ne peut, bien évidemment, que se réjouir de cette décision pleine de bon sens. Toutefois, elle soulève également des questions fortement dérangeantes, qui appellent à un éclaircissement urgent.

En effet, en avril 2011 déjà, les Verts neuchâtelois déposaient un projet de loi visant d’une part à faciliter la pose de panneaux solaires et d’autre part la pose d’isolation périphérique sur les bâtiments existant. Les deux mesures préconisées appartiennent aux solutions les plus efficaces pour obtenir rapidement une contribution déterminante à la diminution de consommation d’énergie fossile, elle-même responsable du grave dérèglement climatique faisant peser une menace d’une ampleur encore jamais vue sur le futur de l’humanité.

On peut mentionner que ce projet de loi correspondaient assez précisément à l’image reflété dans le sondage réalisé à l’automne 2010 dans le cadre des états généraux de l’énergie commandité par le Conseil d’État de l’époque où par exemple 79 % des sondés se déclaraient favorables à un très fort développement de l’énergie solaire.

Plus proche de nous, les Vert’libéraux déposaient plusieurs motions en novembre 2013 se concentrant sur les questions des panneaux solaires et se recoupant partiellement avec le projet de loi des Verts de 2011.

Il semble utile ici de  rappeler que la marche prévue le dimanche 29 novembre est organisée dans le contexte de la COP21 se tenant à Paris avec un objectif avoué, via des milliers de marches similaires à travers le monde, de faire pression sur les gouvernements afin que des mesures plus, voir tout simplement réellement, efficaces soient prises dans les plus brefs délais, si ce n’est de toute urgence, pour éviter les conséquences les plus dramatiques.

Tout récemment encore,le Fond Monétaire International, la Banque Mondiale, l’Organisation Mondiale de la Météorologie, et enfin l’ONU ont tous émis des appels solennels sur  l’urgence d’agir ainsi que sur  le risque de plus en plus matériel de passer des seuils de non-retour.

Or que constate-t-on dans les faits pour le Canton de Neuchâtel :
– les diverses actions entreprises mentionnées ci-dessus n’ont pu aboutir, ralenties qu’elles l’ont été par des préavis négatifs du Conseil d’État, des enlisements en commission, ou encore des majorités de circonstances s’opposant pour des prétextes futiles.
– Concrètement le Canton de Neuchâtel est le mauvais élève d’un pays lui-même globalement à la traîne en Europe.
–  Les conditions imposées à de nombreux projets rendent ceux-ci irréalistes aussi bien sur les plans économiques qu’environnementaux, conduisant à ce que le tableau global aille vers le mauvais plutôt que de s’améliorer. En clair, malgré l’urgence démontrée, notre retard dans ce domaine s’accroît.
– Récemment encore l’introduction de la nouvelle LAT aurait dû conduire à un changement d’attitude complet, et trop souvent encore la pratique montre tristement une attitude de blocage, ou de refus, voir même encore de simple déni.

On pourrait bien sûr parler ici de double langage voir d’hypocrisie.

Toutefois dans une optique optimiste, nous choisirons de croire qu’un vent de prise de conscience vient de se lever et a soufflé sur nos plus hautes autorités cantonales et que dès lors :

Vous vous engagerez à donner une issue positive aux projet de loi et motions mentionnés au début de la présente sans plus aucune mesure dilatoire.

Vous prendrez toutes les mesures complémentaires encore nécessaires pour que notre Canton se conforme au cadre permettant d’espérer rester dans la fourchette des 2°C sans délai.

Vous enjoindrez aux diverses Communes ayant rendu des décisions négatives dans tout projet des cinq dernières années permettant de contribuer utilement à l’objectif mentionné ci-dessus d’avertir spontanément les porteurs des dits projets que le nouveau climat politique leur permet de redéposer les projets concernés.

En un mot comme en cent : Prouvez-nous avoir changé ! Et si vous ne pouvez ou ne voulez le faire pour nous, alors faites le pour les enfants de ce canton, mais aussi de cette planète, qui aspirent à vivre dans un monde pouvant encore leur offrir un avenir digne !

Dans cet espoir, recevez, Madame et Messieurs les Conseillers d’État, Mesdames et Messieurs les Députés de la République et Canton de Neuchâtel, nos salutations respectueuses.

Lettre en format A3 + 24 signatures, à plier : http://www.famillejospin.ch/ouvrirlesyeux/images/lettre%20autorit%C3%A9s%20neuch%C3%A2teloises%20cop21%20VA3.pdf

Lettre en format A4 + 12 signatures : http://www.famillejospin.ch/ouvrirlesyeux/images/lettre%20autorit%C3%A9s%20neuch%C3%A2teloises%20cop21%20VA4.pdf

Page pour 12 signatures sans la lettre : http://www.famillejospin.ch/ouvrirlesyeux/images/liste%20signatures%20lettre%20autorit%C3%A9s%20neuch%C3%A2teloises%20cop21.pdf

Merci de me transmettre les formules même partiellement remplies soit à mon adresse postale Laurent Jospin, Temple-Allemand 33, 2300 La Chaux-de-Fonds, soit sous forme scanné (avec une haute résolution merci d’avance) à mon adresse courriel apparaissant à la fin des deux courriers PDF ci-dessus.

Quand la Mère Patrie trahit ses enfants

Nous recevons si souvent des nouvelles comme quoi les personnes à l’étranger ont de la difficulté à ouvrir ou même simplement conserver un compte bancaire qu’une de plus ou de moins n’y change plus grand chose. Récemment encore, nous avons eu droit à une nouveauté : plus de carte de crédit pour les personnes à l’étranger auprès de Postfinance, y compris, et c’est là que cela se corse, pour nos compatriotes à l’étranger.

Et pourtant ces dites personnes à l’étranger appartiennent pour la grande majorité à la catégorie des honnêtes citoyens suisses respectueux des lois, qui aimeraient bien pouvoir vivre comme tout un chacun!

Peut-on considérer comme acceptable qu’un suisse de l’étranger ne puisse plus avoir de carte de crédit auprès de Postfinance, qui soit-dit en passant bénéficie d’un soutien étatique certes indirect mais bien réel de part les missions de service public attribuées à la Poste?

Image d’illustration du communiqué de la TSR

Dans cette discussion, on oppose souvent l’aspect moral (malheureusement oui, c’est pas juste!) aux cotés pratiques et financiers (mais c’est nécessaire pour nos banques et notre économie).

Et bien je me permettrai de penser que ce calcul est profondément faux et risque bien de nous coûter très cher à moyen terme! Les Suisses de l’étranger représentent notre première force de représentation face au concert des nations  d’une manière générale. Mais plus précisément encore, un nombre important d’entre-eux appartiennent à la catégorie des expatriés pour raisons professionnelles. En clair et en français, ils défendent les intérêts de nos entreprises à l’étranger et leur travail garantit nos places de travail orientées exportation ici en Suisse.

La trahison que nous leur faisons vivre en les empêchant d’avoir d’accès à des services de base nécessaires voir parfois indispensables pour garantir leur lien avec le pays laissera inévitablement des traces. Et comme l’élastique que l’on tend  et tend encore, lorsque le point de rupture est dépassé, il apparaît subitement un dommage dont tout le monde fait semblant d’être surpris. Maman mon élastique est tout cassééééé! Tu aurais dû être plus soigneux! Il est bon pour la poubelle mon chéri!

Aujourd’hui nous sacrifions l’important au profit de l’urgent. Nous favorisons le court terme au détriment du long terme. La prospérité dont nous bénéficions à l’instant ne s’est pas bâtie sur ce genre de valeur. Bien au contraire, notre histoire regorge de précurseurs voir carrément d’aventuriers qui ont pris des risques pour permettre à la collectivité d’avancer.

Si les règles mises en place dans le domaine financier ne permettent plus à, encore une fois, des honnêtes citoyens de garder un lien économique normal avec leur propre pays, alors ces règles sont mauvaises, et ils est d’urgent de réfléchir à les corriger voir les abolir le cas échéant. Blaise Pascal affirmait “qui fait l’ange fait la bête“, il ne semble pas usurpé du tout de continuer “qui fait le paradis, fait l’enfer”!

Le problème que nous avons avec nos expatriés n’en est qu’une manifestation parmi d’autre, mais si nous continuons à nous crisper sur une position générale ultra défensive, nous préparons une longue glissade qui s’annonce bien douloureuse et surtout difficilement arrêtable une fois entamée.

Les vicissitudes que nous faisons vivre à nos concitoyens expatriés appartiennent clairement à la catégorie des injustices, mais c’est aussi en premier lieu un affaiblissement de notre pays.

La Mère Patrie trahissant ses enfants ne devra pas s’étonner lorsqu’ils s’éloigneront d’elle!

Laurent Jospin

Référence :
Article web TSR :   http://www.rts.ch/info/economie/6949634-postfinance-abolit-les-cartes-de-credit-pour-ses-clients-a-l-etranger.html

Si je devais n’en signer qu’une, cela serait celle-là!

Voilà très exceptionnellement sur ce blog, je vais me permettre de vous demander de signer une pétition. Bon me direz-vous quel peut-être ce sujet si important qu’une des règles non dites de ce blog soit violée?

Allons droit au but, si la société xyz vous annonçait qu’elle vient de déposer un brevet sur un mélange composé d’oxygène, d’azote, un peu de CO2 (trop! beaucoup trop!!), et quelques autres gaz rares, qu’à partir de maintenant cela portera le nom d’air ambiant, et que le fait de respirer ce produit tout à fait révolutionnaire vous rend redevable de royalties auprès de xyz, vous hurleriez, avec raison d’ailleurs, au spoliateur, voir à l’assassin, toujours avec raison puisque celui qui ne peut payer doit cesser de respirer!

Et bien, même si l’exemple ci-dessus vous semble tiré par les cheveux, c’est exactement de cela dont il s’agit, car breveter le vivant ne relève pas d’une autre logique. Toutes les explications alambiquées que l’on vous produira pour justifier une soi-disant plus value ne servent qu’à noyer le poisson et ne possèdent aucune justification réelle. En physique lorsqu’un système mécanique devient trop complexe pour pouvoir être résolu avec les équations simple ou de bas niveau comme F=MA, on élève notre point d’observation et on considère l’énergie globalement du système.

Et bien, on peut faire la même chose ici : personne ne devrait être assez naïf pour croire que nos vendeurs d’ OGM et autres velléitaires de la captation du vivant à leur seul profit ont pour but l’enrichissement de l’humanité! Non, ils veulent s’enrichir eux, et si possible nous mettre dans une situation de dépendance totale.

Si vous avez encore le moindre doute à ce sujet, je vous encourage à regarder un extrait d’une ancienne émission sur le coton OGM, à trouver ici : http://www.rts.ch/play/tv/mise-au-point/video/mauvais-coton?id=4477031

C’est pas long et vraiment très instructif! Et alors vous vous accorderez avec moi pour dire que le terme d’assassin n’est pas usurpé.

Vraiment, j’aimerais vous convaincre de prendre la petite minute nécessaire à signer cette pétition demandant aux autorités européennes de renoncer à toute législation qui permettrait de breveter le vivant et en particuliers de ne pas accorder à Monsanto une nouvelle série de brevets allant dans cette direction : https://no-patents-on-seeds.org/fr/activites-recentes/signez-maintenant

Les générations futures nous en seront reconnaissantes.

Laurent-David JOSPIN

Réponse à Jacques Bourgeois: arrêtez de propager des mensonges!

Si on croit les opposants à TE-TVA, l’introduction de notre solution conduirait à une catastrophe économique majeure. Je le dis et le redis, cela ne peut être qu’une absurdité puisque la somme prélevée auprès de la population reste la même et qu’au surplus un allégement bureaucratique important permettra une stimulation importante de l’économie.

La réponse entendue est toujours la même : pour les autres peut-être, mais MON entreprise va souffrir ou mourir selon la virulence de l’intervenant.

Sous  http://www.famillejospin.ch/ouvrirlesyeux/?p=738  vous trouvez une réponse claire et confirmée maintenant par plusieurs spécialistes de la branche pour les restaurateurs. Cela se passe de commentaires supplémentaires! Mais alors qu’en-est il des paysans suisses?

Lors de mon débat sur Radio Fribourg avec le Conseiller National Jacques Bourgeois, il a assez clairement insinué que notre initiative représentait quasiment la mort de notre petite agriculture. Je lui ai répondu qu’au contraire il s’agissait d’une opportunité exceptionnelle, et que nous publierions au courant de la semaine prochaine des chiffres clairs le démontrant. Son “j’aimerais bien voir cela” assez sarcastique trouve son juste écho ici! Car voyez-vous, je le confirme avec force pour notre paysannerie suisse, TE-TVA n’est rien de moins qu’un cadeau du ciel permettant d’alléger la souffrance réelle vécue par cette corporation (voir l’émission de Temps Présent “Paysan, une espèce en voie d’extinction” sur la RTS parlant des taux de suicides effarants frappant nos paysans).

En passant, ce post répond également au Conseiller National Jean-René Germanier qui annonçait une catastrophe pour les producteurs de fruits valaisans lors de notre débat sur canal9.

Nous avons collecté passablement de données comptables diverses sur la paysannerie de notre pays. Il en résulte que, du point de vue de notre initiative, on peut ranger ces exploitations en deux catégories différentes soit celles assujetties à la TVA et celles non-assujetties. Le cas le plus défavorable pour notre initiative concerne forcément celles non assujetties, car le volant de compensation de la TE se limite aux dépenses sans inclure la valeur ajoutée. Dans un souci de transparence maximale, nous n’examinerons bien évidemment que cette catégorie.

Si vous allez sur le site de Office Fédéral de la Statistique, vous trouvez un document intitulé “Résultats comptables des exploitations agricoles” qui couvre notamment les années 2003 à 2013. Dans la copie ci-dessous, vous trouvez quelques chiffres qui nous permettront d’y voir beaucoup plus clair, extrait pour 2013 :

Une exploitation agricole, c’est un travail harassant pour son propriétaire, levé très tôt, couché très tard, mais c’est aussi, en proportion du chiffre d’affaire, beaucoup, mais alors vraiment beaucoup d’achats divers. Et donc autant de TVA implicite à récupérer, ou pour être plus précis à ne pas payer puisque celle-ci ne sera plus en vigueur!
Dans l’exemple ci-dessus, nous constatons que cette exploitation moyenne doit acquérir pour son fonctionnement des biens ou prestations externes pour CHF 214’518.–/an. Cette somme inclut de la TVA, que cela soit explicitement ou implicitement, qui ne sera donc plus facturée ou intégrée dans les prix après l’acceptation de notre initiative. 8% de 214’518.– apporterait donc jusqu’à 17’161.– d’allégement pour compenser la nouvelle TE. Toutefois, nous allons admettre que certains prestataires ou certaines marchandises incluent une part de la TE introduite, et nous ne retiendrons que 80% de cette somme.  Il faut relever que cette façon de calculer défavorise clairement notre initiative, car la réalité se situera bien plus vers 90% qu’autre chose, mais soyons irréprochables jusqu’au bout, et donc retenons seulement CHF 13’729.–.

La famille exploitant le domaine récupère également de la TVA sur sa consommation personnelle. Un calcul exact ici relève de la gageure puisqu’il faudrait connaître ce que cette famille acquiert encore comme nourriture auprès des circuits usuels et donc frappés d’une TVA réduite, alors que d’autres aspects incluront eux une TVA à 8%. On voit dans l’exemple ci-dessus que la part du bénéfice dédié à la consommation de la famille s’élève à quelques CHF 80’600.–. Nous proposerons de dire, toujours dans une optique très conservatrice, que la dite famille ne récupère ici que 4% (moyenne entre le taux réduit à 2.5%, le taux normal de 8%, soit 5.25% de nouveau réduit d’un peu de plus de 20%) soit au final CHF 3’224.– à récupérer encore.

En conclusion, notre famille dispose d’un volant de compensation de presque CHF 17’000.–. Lors de notre débat avec le CN Jacques Bourgeois, j’ai effectivement accepté son affirmation de dire que la TE coûterait environ 15’000.– à une exploitation agricole donnée. Seule petite divergence pour ma part, les calculs concernaient alors une exploitation sensiblement plus grosse … Néanmoins, même si on en restait à cette affirmation, on constate déjà que l’agriculture ne peut pas être mise en danger par TE-TVA puisque nous voyons ici déjà un gain de CHF 2’000.–/an.

Toutefois, j’aimerais quand même soutenir ici jusqu’au bout mon affirmation initiale, à savoir qu’il s’agit d’une opportunité unique pour nos paysans d’améliorer leur condition.

Un ami ex-paysan, Laurent D., m’a indiqué que sur une moyenne de 10 ans, il avait consommé 85 litres de diesel/Ha, soit grosso modo CHF 140.– au cours actuel, mais il estimait que ce chiffre était sans doute en dessous de la moyenne et il n’incluait peut-être pas d’autres sources d’énergie. Selon les données de l’OFS la réalité se présente comme ceci :

Si on prend les chiffres globaux ci-dessus on constate un poste total au niveau Suisse de CHF 500’000’000.– (moyenne arrondie, vers le haut encore une fois, années 2013 et 2014) pour énergie et lubrifiants, rapporté aux 45’000 exploitations en activité avec une moyenne de donc 23.6 Ha, cela nous conduit à un montant total pour cette position de CHF 471.– /Ha (500’000’000.–/45’000/23.6). En admettant qu’une part d’énergie ne soit pas comprise ici dans les statistiques de l’OFS (ce qui ne devrait néanmoins pas être le cas!), et en transformant tout en kWh à 15 cts le kWh (énergie + transport énergie), nous arrivons dans le cas de notre famille type à globalement 74’104 kWh que nous arrondirons donc à 80’000 kWh. Multiplié par le taux de 13 cts/kWh, cela nous donne donc comme résultat final une TE de CHF 10’400.– très largement inférieure aux CHF 17’000.– calculés avant.

Toutefois, il ne s’agit toujours pas de la vérité essentielle, car, rappelons-le si nous l’avions oublié, les paysans possèdent ce privilège incroyable de pouvoir devenir des producteurs d’énergie verte de première importance, énergie qui, suite à l’acceptation de TE-TVA deviendra automatiquement compétitive et ce sans un lourd système bureaucratique de taxe + subvention.

Une exploitation agricole peut produire de l’énergie solaire (toiture des bâtiments), du biogaz (à relire le post sur la relation entre la méthanisation et la bio-diversité), et enfin de l’éolien petit ou grand selon les cas. Ce gisement peut représenter en valeur nette plus que le bénéfice de la production agricole elle-même si tout est mis en œuvre. Au minimum, il permet une diversification hautement profitable à nos paysans et ceci sans charger leurs horaires déjà à la limite du possible.

A titre personnel, je ne suis membre d’aucune organisation paysanne, mais j’ai plusieurs amis paysans et notre famille réalise une part de plus en plus importante d’achat direct auprès de producteurs locaux (70% de notre viande et 50% de nos légumes). Pour ceux de mes lecteurs présents depuis le début sur ce blog, vous savez bien l’importance que j’attache à une agriculture saine, durable, et autant que possible de proximité.

Tout ceci me force à m’interroger : comment se fait-il que les élites sensées défendre les intérêts de la paysannerie suisse soient à ce point dans l’erreur?  En tout cas, une chose demeure certaine : mes amis paysans défendent avec conviction TE-TVA!!

Laurent David Jospin

Mort aux à priori, vive l’innovation, vive la fiscalité écologique

En politique la mauvaise foi est de rigueur me dit on. Je n’aime pas cela, je ne souhaite pas jouer ce jeu là, mais apparemment je ne pourrai malheureusement pas changer quoique ce soit à cet aspect de la chose. Par contre, l’obscurantisme lui n’est tout simplement pas tolérable.

Regardez la campagne orchestrée par les opposants à notre initiative TE – TVA. Le discours revient sans cesse: supprimer la TVA? mais vous êtes fou, c’est impossible. Par contre ils sont dans l’incapacité absolue d’aligner 2 arguments qui tiennent la route pour soutenir ce point de vue.

On leur dit que le Fond Monétaire International préconise justement la substitution d’impôts existants et leurs remplacements par une fiscalité écologique : ils disent l’ignorer.

On montre chiffre à l’appui que la charge fiscale variera peu d’un ménage à l’autre. Ils le nient.

On explique que seule une action de grande envergure peut réellement contribuer à sauver le climat, ils nous répondent que d’autres mesures sont possibles mais sans dire lesquelles.

Tiens aujourd’hui, on se sentirait presque proche d’un célèbre personnage historique, comme celui-ci :

Désolé, mais l’obscurantisme ne permettra jamais à notre société d’avancer. Et aujourd’hui nous n’avons plus le temps d’attendre, la situation environnementale exige une action déterminante.

Votez OUI et faites voter OUI à l’initiative pour remplacer la TVA par une taxe sur les énergies fossiles afin de permettre à notre pays d’avancer vers la voie du progrès.

Laurent-David JOSPIN

L’obsolescence programmée entre escroquerie et crime contre l’humanité

Récemment, mon fils ainé a partagé avec moi des informations circulants sur des sites spécialisés informatiques, pour les intimes site de geek¹. Or voici, il semblerait qu’une marque de téléphonie mobile se prétendant très fruitée aurait intégré des mécanismes visant à diminuer les performances de la génération précédente ( génération n) en place dans le marché, quand la génération suivante (ou n+1) était mise en vente.

Techniquement parlant, il n’y a aucune difficulté majeure à réaliser un tel tour de passe de passe. Par contre,  bien évidemment sur les plans environnementaux et moraux, il en va tout autrement.

Peut-être qu’il y a un tiroir chez vous avec cet aspect ?

Pour l’aspect environnemental, on peut tergiverser en long et en large en argumentant sur le recyclage, mais les faits sont têtus. Chaque nouvelle génération de téléphone mobile crée un appel d’air sur le marché et le nombre de téléphones en circulation augmente (vous connaissez d’ailleurs certainement, tout comme moi, des personnes ayant 2 ou 3 voir 4! appareils). Et puis lors du recyclage, il reste toujours une perte qui, même si petite à l’unité, cumulée sur des centaines de millions d’unités au niveau planétaire finit par représenter une charge environnementale très significative. Et encore, je ne vous parle même pas de l’énergie grise investie dans l’appareil, qui elle passe complétement à la trappe lors de la destruction de l’appareil.

Mais dans un cimetière de déchets électroniques cela devient ça !!!

Sur le plan moral, voir même juridique, on constate, pour rester simple, que le fabricant vend un produit en promettant une qualité (la performance de l’appareil vendu), tout en mettant en place un mécanisme à l’insu de l’utilisateur visant à s’assurer que la dite qualité pourra lui être enlevée dès que le fabricant le jugera favorable à la marche de ses affaires. Si un tel comportement ne relève pas de la tromperie, je me demande bien ce qui pourrait être considéré comme tel.

Il me semble que je les entend d’ici toutes ces voix grommellantes “ouais ouais bien sûr, mais il faut bien donner du travail aux gens …” argumentant donc que cette obsolescence programmée aurait des vertus sociales.

Je voudrais affirmer ici que le contraire est vrai. Sur le plan social également, l’obsolescence accélérée conduit à une obération du plus grand nombre. Si on en reste à l’exemple du téléphone mobile, on sait aujourd’hui que la part de main d’œuvre est presque insignifiante par rapport au prix de vente de l’objet. Ainsi le montant total reversé en salaire sera de toute façon très largement inférieur au prélèvement devenu, par acte de force, obligatoire dans le revenu disponible des ménages.

On peut aussi l’exprimer en rappelant le principe physique énonçant que toute machine physique possède obligatoirement une perte. Plus la machine réalise de cycle, plus il aura été nécessaire d’injecter d’énergie dans le système. Transposé dans le monde économique, cela signifie plus il y a de cycles réalisés, plus on épuise la planète au détriment des générations futures.

Finalement, cela reste très intuitif, plus les fabricants trouvent des “combinazione”, légales, morales, ou non, pour nous contraindre à l’acte de renouvellement de nos achats plus nous nous appauvrissons.

L’obsolescence programmée est donc un crime contre l’environnement et donc en fin de compte un crime contre l’humanité, une escroquerie patentée, mais aussi un acte profondément anti-social, car s’il touche toutes les catégories de consommateurs, c’est bien les plus défavorisés qui en souffrent le plus.

Laurent-David Jospin

¹ : site de férus d’informatique s’échangeant des informations que les constructeurs cherchent à dissimuler ou au minimum ne donnent pas publiques spontanément.

Une fois pour toute, non le nucléaire ne peut pas être une solution!

Les débats liés à la votation sur l’éolien dans le canton de Neuchâtel ont fait ressortir du bois quelques personnes voulant, ouvertement ou sournoisement, un retournement de la décision de sortir du nucléaire avec presque toujours les trois mêmes arguments :
– Les renouvelables sont trop chers
– On n’arrive pas à gérer l’intermittence
– Il n’y aura pas assez d’énergie pour tous

De manière regrettable, ces personnes refusent, à l’encontre du bon sens, cette sortie du nucléaire et cherchent, en torpillant toute autre alternative (le solaire hier, l’éolien aujourd’hui, et qui sait la bio-masse demain?), à nous mettre dans une impasse énergétique pour contraindre la population à un choix qu’elle ne souhaite manifestement pas.

Mes convictions sont connues et je ne céderai pas à la tentation de refaire tout le débat pro et anti nucléaire.

Un seul argument, indépendamment des questions des déchets laissés aux générations futures, du démontage impossible des centrales en fin de vie, des coûts sous-évalués, des problèmes sanitaires, …. permet de démontrer une fois pour toute que le nucléaire ne nous garantit certainement pas, d’avoir assez d’énergie, et encore moins de l’avoir bon marché.

Nous avons actuellement sur la planète 435 centrales nucléaires en fonctionnement ainsi que 72 en construction effective. Il y a également un certain nombre de projets à des stades plus ou moins avancés. La notion même de projet ne permet pas d’en déterminer le nombre exact, toutefois les experts de la branche reconnaissent qu’environ 100 projets sont crédibles et soutenus par une volonté réelle d’aboutir à relativement court terme. Théoriquement, nous pourrions donc atteindre 600 réacteurs nucléaires sur la planète. (note : les chiffres ci-dessus sont vrais à la date de rédaction, pour avoir des chiffres exacts lors de votre lecture, il faut consulter les sources mentionnées en fin de post).

En 2012, 54’610 tonnes d’uranium ont été produites, et très étrangement presque 70’000 tonnes consommées. Cette anomalie dure, de plus, depuis de très nombreuses années (au minimum 2005 et très vraisemblablement depuis 1991 selon certaines sources). Bien évidement, la différence est comblée par l’utilisation de stocks disponibles. Et c’est là que la chose se corse, car on parle ici de stocks militaires déclassifiés relativement limités. Un stock aussi profond soit-il,  ne pourra jamais rivaliser avec une corne d’abondance, et un jour, “l’entrepôt” sera vide.

Or ce jour est déjà là, depuis ce printemps 2014, dans le cadre de l’accord UHE-UFE, autrement appelé mégatonne contre mégawatt, sur 20 ans signé en 1994 entre les USA et la Russie, cette dernière a cessé d’envoyer de l’uranium à usage civil provenant du recyclage de son uranium militaire excédentaire.

En imaginant donc que nous montions à ces 600 réacteurs nucléaires au plan mondial, nous aurions une consommation annuelle approchant 100’000 tonnes (prenant en compte que la mise en première charge d’un réacteur nucléaire est 3 fois plus importante que la consommation annuelle, et également que les nouveaux réacteurs potentiels auraient des puissances moyennes supérieures à celles du parc installé).

On en vient donc rapidement à la seule vraie question : sera-t-il possible de doubler la production mondiale pour satisfaire la demande dans un délai de quelques courtes années? Je me permet d’en douter fortement pour ne pas dire plus.

Les pro-nucléaires ont beau jeu de nous dire qu’il y a encore de l’uranium pour x centaines d’années sur la planète. La réalité de base est tout autre, car personne ne veut une mine chez soi! Un regard sur le cas d’Arlit au Nigeria donne un éclairage particulièrement brutal sur la question. Les poussières radioactives dégagées par l’exploitation de la mine tuent (par des cancers des voies aériennes prioritairement) à des dizaines si ce n’est des centaines de km à la ronde. En réalité l’exploitation d’Arlit est imposée aux populations locales par un pouvoir central tout sauf démocratique. Sans cette contrainte, vous pouvez très certainement oublier cette mine faisant partie des plus productives au monde.

D’autres aspects rentrent en ligne de compte, comme par exemple le taux de concentration dans la source considérée. On nous dit souvent qu’il suffit de s’adresser aux vendeurs de phosphates, car il y a de l’uranium dans cette ressource hautement exploitée actuellement pour les besoins de l’agriculture intensive. Oui, mais voilà, en imposant à l’ensemble des producteurs mondiaux de phosphate les équipements nécessaires pour concentrer cet uranium (avec pas mal de difficultés et coûts à la clef), on arrive péniblement à 3’100 tonnes par année, soit même pas 10% de la quantité supplémentaire recherchée.

Ces problèmes de concentration touchent aussi des mines classiques potentielles qui ne sont absolument pas rentables compte tenu du besoin énorme en énergie pour réaliser une concentration à 5% d’U235 nécessaire pour la plupart des réacteurs civils.

En conclusion, la loi de l’offre et la demande s’appliquant avec force ici conduira tout naturellement à une explosion des coûts du “carburant” uranium, qui compte aujourd’hui pour environ 5% du coût officiel du kWh généré par une centrale nucléaire. Comme une centrale existante représente en premier lieu un montant initial d’investissement bloqué colossal (ordre de grandeur 6 mia d’EUR et + pour les EPR actuellement en construction), l’exploitant sera prêt à payer son combustible presque n’importe quel prix, pourvu qu’il ne soit pas obligé de mettre à l’arrêt son équipement.

Si l’on prend en compte un coût potentiel de l’uranium à 1000 US$/kg au lieu des 40 actuels, et sans même inclure les coûts liés à une réparation du problème sanitaire généré sur les lieux de production, on peut s’attendre jusqu’à un triplement du coût de l’énergie produite.

On constate dès lors clairement que, dans les années à venir, le nucléaire ne nous garantit ni de l’énergie en quantité ni même un prix bas.

Les personnes croyant qu’en sabotant tout ce qu’elles peuvent du coté des ENR, elles permettront un retour en force du nucléaire, sont tout simplement de dangereux irresponsables!

Le peuple neuchâtelois a la chance de pouvoir montrer la voie, je veux croire qu’il saura prendre cette opportunité. Nous avons urgemment besoin des 20% que les éoliennes peuvent nous offrir pour aller en direction de notre autonomie énergétique. Non à l’initiative “Avenir des crêtes”, Oui au contre-projet du Grand Conseil!

Laurent David Jospin

Sources :
Agence internationale de l’énergie nucléaire, www.iaea.org/pris/
Commissariat à l’Energie Atomique, http://www.cea.fr/content/download/4853/28969/file/clefs55_p017_022_Capus.pdf
International Physicians for the Prevention of Nuclear War, http://www.ippnw-students.org/Japan/Arlit.pdf

Il y en a qui ne manque pas de … … de gaz schiste

Monsieur Rex Tillerson que voilà une personnalité qui mérite d’être connue, et je m’en vais m’empresser de vous la faire découvrir!

Ce brave Rex, portant si bien son nom, roi du gaz de schiste aux USA car CEO d’EXXON, est assurément un saint, car il n’hésite pas à payer de sa personne, critiquant le gouvernement américain à la moindre tentative de limiter la liberté fondamentale des majors de l’énergie de détruire sous-sol et santé des habitants sans devoir en assumer les conséquences.

Un sain? Que dis-je le missionnaire du coup de force par forage horizontal, l’évangéliste des pétroles non-conventionnels, l’apôtre du tout tout de suite et tant pis pour les générations futures, le prophète du fracking et des pollutions à long terme.

Ce phare dans un monde perdu dans ses errements n’a pas hésité à affirmer haut et fort que le gouvernement américain devenait un problème en souhaitant, même si peu, réguler l’industrie du gaz de schiste sur le plan environnemental. Les larmes m’en viennent aux yeux d’une telle preuve de courage et lucidité en faveur de l’avenir de nos enfants.

D’ailleurs voyez-vous, il n’a pas manqué de prouver son infinie cohérence en attaquant un permis de construire pour un réservoir destiné à de la fracturation hydraulique un peu trop près de sa magnifique propriété. Car enfin, c’est bien évident on va exploiter le gaz de schiste chez les pauvres pour les aider, il n’y a donc surtout aucun besoin de le faire chez les riches…. soyons logiques, enfin quoi!

Très cher Rex Tillerson nous t’aimons tellement. Puisses-tu ne jamais disparaître comme ton illustre cousin Rex Tyranosaurus!

Laurent David Jospin

Sources :
The Wall Street Journal, Daniel Gilbert, 20 février 2014, “Exxon CEO Joins Suit Citing Fracking Concerns
Blog Dallas Observer,  “http://blogs.dallasobserver.com/unfairpark/2014/02/wsj_exxon_ceo_lawsuit_fracking.php

Réduire les subventions aux énergies renouvelables? Très bonne idée!

Mais non, je n’ai pas tourné ma veste! Il faut juste attraper le problème par le bon bout. Un article de la Frankfurter Rundschau sous le titre Dramatisches Missverhältnis va éclairer nos lanternes.

Au niveau mondial, le subventionnement annuel des énergies fossiles vient d’atteindre 523’000’000’000 US$ (oui, bien 523 milliards soit plus de 7 fois le budget total de la Confédération Suisse), et soit surtout 6 fois plus que le montant correspondant subventionnant les énergies renouvelables.

En 2009, le G20 s’était engagé à réduire de toute urgence toutes les subventions aux énergies fossiles. De toute évidence, cette décision est restée lettre morte.

L’absurde le dispute au pathétique! Car, l’annonce de l’Agence Internationale de l’Energie tombe quasiment en même temps qu’un rapport du très respecté Fraunhofer Institut  démontrant que le solaire et l’éolien sont déjà compétitifs dès aujourd’hui et le seront encore plus à futur.

 

Pour ceux dont les bronches ne sont pas encore complètement saturées, je vous offre volontiers un peu de rab, du moment que vous le gardez chez vous, cela va de soit :

 

 

Le constat est limpide, si nous arrêtons de subventionner les énergies fossiles, le cercle vertueux des énergies renouvelables s’enclenchera de lui-même.

Par contre, je vous avoue mon inquiétude, par exemple, quant aux recherches sur l’enfouissement du CO2 ou des idées du même acabit. Les fanatiques du charbon, n’arrivant pas à imaginer faire autre chose, nous parlent du charbon “propre” via cette technologie ou d’autres. Certes, mais ils “oublient” de nous parler des coûts de l’enfouissement qui va, en ordre de grandeur, tripler le coût de l’énergie produite. Le danger se cache précisément là! Si on les laisse faire, une fois que l’argent aura été dépensé, il faudra bien le justifier en maintenant la filière coûte que coûte. Et un jour on découvrira que le subventionnement aux énergies fossiles a encore doublé, ou pire, tarissant d’autant plus les moyens à disposition pour les renouvelables.

Espérons que les citoyens de notre planète se réveillent et exigent un changement de vision de leurs diverses autorités élues! Ou alors, peut-être au contraire, qu’il ne faut plus espérer que cette prise de conscience démarre au niveau de nos élites éclairées, et que la solution passe par une prise en charge au niveau des individus se déconnectant du réseau et se rendant le plus autonome possible.

Sur le thème de l’énergie renouvelable, l’Allemagne a très souvent montré la voie au niveau mondial. Or l’on constate justement que depuis plusieurs mois tout les fournisseurs à la pointe de la branche de ce pays déplacent le centre de gravité de leurs assortiments vers l’auto-consommation. Dans ce cas, je ne pourrai pas croire au hasard!

Pas de problème, supprimons les subventions aux énergies renouvelables, mais alors en toute cohérence faisons simultanément de même avec les subventions,  apparentes ou cachées, au fossile! Ainsi du jour au lendemain, le renouvelable augmentera sa compétitivité face au fossile de plus de 400 milliards US$ par an sur le plan mondial. Croyez-moi, on verra très vite la différence!

Laurent Jospin

Source : site du Fraunhofer Institut,  ise.fraunhofer.de, “Stromgestehungskosten erneuerbare Energien Studie November 2013

(a little bit too) Large husband is watching you!

Mais comment osez-vous vous plaindre? Ces fonctionnaires de la NSA poussant l’esprit de sacrifice jusqu’à surveiller leur propre conjoint devaient en réalité certainement se méfier d’être trompé avec de dangereux terroristes. D’ailleurs, le seul fait que ces personnes osent tenter de séduire leur conjoint prouve indubitablement qu’il s’agissait d’agents des forces du mal!

Et puis, ayez un peu de compassion que diable! Si vous vous mettiez à la place de ce pauvre fonctionnaire de la NSA contraint à user et abuser des fast-foods les plus divers par pur esprit de patriotisme spontané, vous verriez qu’il n’avait plus les moyens de suivre son conjoint, n’arrivant guère plus à passer les portes ni encore moins à monter les escaliers. En réalité, la NSA ne cherche qu’à contribuer à l’épanouissement des couples de ses fonctionnaires, en permettant une présence amoureuse totale de l’un auprès de l’autre. Il ne peut en aucun cas s’agir d’un dévoiement du système, n’y pensez même pas.

D’ailleurs c’est très simple, aucune faiblesse humaine ne peut mettre en péril le bon usage du système, puisque dès l’instant où une surveillance a été exercée, elle a forcément contribué à défendre le monde libre. Ce qui permet de dire que le système est garantit zéro défaut, puisque tout a été admirablement pensé avec un mode d’auto-justification permanent. J’en ai les larmes aux yeux, quelle incomparable abnégation de ce brave Oncle Sam à défendre nos libertés les plus fondamentales!

Comment? C’est pas beau de se moquer? Mais qu’allez vous donc penser là!!

Chantons en cœur, I love America, I love America …

Laurent-David Jospin

Réf : www.rts,ch “Des membres de la NSA ont aussi espionné leurs conjoints

Des irresponsables aux commandes????

Fâché, très fâché, vraiment très fâché, je suis!

Nous venons de vivre un nouveau drame de récidive par un délinquant sexuel reconnu comme dangereux, que j’estime impardonnable.

Pour un bref rappel des faits, une éducatrice devait accompagner hier jeudi un condamné purgeant une longue peine suite à un viol accompagné de violences pour une sortie de type éducative et/ou thérapeutique. Le corps de la malheureuse a été retrouvé ce matin dans un petit bois.

Le débat n’est pas nouveau! S’opposent d’un coté et de l’autre les tenants de l’enfermement sans distinction ni mesure et les partisans de la thérapie visant la réintégration à tout prix. Une chose néanmoins demeure : la réalité des drames multiples que nous venons de vivre récemment.

Or la grande majorité de ces drames auraient pu être évités avec une mesure coûtant trois francs six sous! Aujourd’hui, les fameux smartphones envahissant nos vies permettent de télécharger des applications, gratuites en plus!, offrant une fonction de type webcam/audiocam permettant, sans devoir prévoir un seul franc de matériel qui ne soit pas déjà à disposition, d’assurer un suivi et un contrôle permanent à distance.

Le plus fort étant qu’en plus de servir de caméra et micro espion, l’outil peut aussi transmettre les coordonnées GPS du porteur en temps réel. Si les choses commencent à tourner mal, la patrouille de police sera sur place en 5 minutes.

Si une mesure aussi simple avait été prévue, l’éducatrice, dont nous parlons aujourd’hui, serait, avec la plus grande probabilité, encore en vie. Et dois-je le rappeler aux responsables de l’organisation de ces sorties, son enfant ne serait pas orphelin!!

Non vraiment je ne comprend ni n’admet une telle légèreté voir incompétence de personnes sensées être au fait du problème beaucoup mieux que le simple quidam.

Si les spécialistes persistent et confirment que les approches dites thérapeutiques ou re-socialisantes sont à préserver (n’étant pas expert du domaine, je leur laisserai à eux cette responsabilité), alors qu’ils prennent les mesures élémentaires pour assurer la sécurité de la population, car sinon ils  sont complices des crimes à venir.

Laurent-David JOSPIN

Tout ça pour ça

Le 5 juin je vous ai fait part de mes importants doutes sur le bien-fondé d’une taxation des modules solaires “made in China”, notamment compte tenu des effets sur toute la filière photovoltaïque en aval de la production des panneaux.

Le résultat final est connu depuis cet après-midi, soit un tarif minimum et un volume total maximum par année. Pour un coup d’épée dans l’eau, c’est un très joli coup, ceci mis à part, dans le genre autogoal on aura difficilement fait mieux.

En quelques points clefs :

  • Le tarif minimum imposé est insuffisant pour réellement permettre aux fabricants de modules solaires européen de s’en sortir financièrement
  • Il est par contre déjà suffisamment élevé pour générer des difficultés supplémentaires aux intégrateurs et autres développeurs de projets
  • Cerise sur le gâteau, l’accord conclu entre la Communauté Européenne et la Chine rend illusoire, au minimum dans le court terme, de pouvoir espérer imposer des standards environnementaux minimum pour la production des dits panneaux

La motivation originelle de cette tentative puisait sa source dans une volonté de protectionnisme mal avisé. Il devait également trainer en arrière-plan un espoir pour certains politiciens européen de se profiler sur leurs “marchés” intérieurs comme des sauveurs. Résultat des courses, une fois que le train était lancé, plus personne ne savait ou ne voulait l’arrêter, histoire ne pas perdre la face voir de sauver ses fesses.

Dans l’optique de réaliser une transition énergétique réelle, et non pas alibi, et ce, si possible dans un horizon de temps acceptable pour donner une chance à notre planète, le but ultime du photovoltaïque reste de produire des kWh compétitifs en terme de coûts directs avec le fossile. Pour ce faire, le prix des modules solaires doit diminuer encore un peu. J’estime que le but à atteindre dans un horizon le plus bref possible devrait être fixé à quelque chose comme (en prix ex-factory) 0.4 CHF /Wp soit environ 0.3 EUR/Wp permettant schématiquement d’obtenir des kWh à 0.08 CHF. On va bien rigoler quand ils devront se dépatouiller avec cette loi imposant un tarif d’importation minimum!!

Laurent-David Jospin

Gaz de schiste bis repetita

A 2 jours d’intervalle, j’ai découvert d’un côté un article de l’université de Duke en Caroline du nord, confirmant ce que l’on soupçonnait depuis longtemps, à savoir que la fracturation hydraulique crée des contaminations de nos nappes phréatiques, et de l’autre une annonce sur le site de la RTS comme quoi la société Celtique Energie voulait convaincre à nouveau du bien-fondé de ses forages exploratoires dans le Val-de-Travers.

Bon essayons de réfléchir calmement, nous avons d’une part la certitude qu’une chose est une grosse bêtise, et de l’autre des gens qui essayent à tout prix de la faire quand même, que devons-nous en conclure? En fait, c’est tellement absurde, que je ne sais pas si on peut en tirer une conclusion qui mérite d’être énoncée mis à part peut-être qu’il faudrait les jeter en prison à titre préventif.

On peut toutefois rappeler quelques vérités simples :

  • la fracturation hydraulique a pour but dans un raisonnement simplifié de rendre poreuses des roches qui ne l’étaient pas. Logiquement, il en découle des migrations et des contaminations intercouches géologiques.
  • Les promoteurs du gaz de schiste peuvent nous donner toutes les garanties qu’ils veulent, si un jour on découvre un problème, il sera premièrement irréparable, et deuxièmement vous pouvez être certain que les dits promoteurs n’assumeront pas les conséquences, car elles ne sont tout simplement pas assumables.
  • Et de toute façon, il est complètement fou de mettre une pareille énergie à chercher encore des carburants fossiles puisque nous savons que le taux de CO2 grimpe plus vite que prévu et que les conséquences font de même.

Alors, je vais me permettre d’envoyer une petite grande prière à mes chers collègues députés Vert’libéraux : S’il vous plaît, prenez 2 minutes pour rédiger une interpellation urgente et exigez un moratoire de quelques années!! Cela sera certainement suffisant, car dans l’intervalle les conséquences auront pleinement “fleuri” et la bonne décision tombera sous le sens.

Laurent-David Jospin

PS : l’article est trouvable via les mots clefs “gaz de schiste contamination eau” en français et “shale gas water University Duke” ou “higher levels of stray gases found in drinking water” en anglais.

La pesée des intérêts

Une bien jolie formule pour avoir l’air de dire des choses très intelligentes. Dans les faits, nous faisons tous des pesées des intérêts au jour le jour comme par ex. “vais-je perdre 30 minutes pour aller dans ce magasin à l’autre bout de la ville et payer mes achats un peu moins cher“. Si c’est 30 minute que l’on économise CHF 100.– la réponse sera très vraisemblablement oui, si c’est 2 h pour CHF 10.– probablement non. Rien de très sorcier ni très surprenant non?

Étrangement, lorsque cela concerne la destinée de l’humanité, tout semble devenir artificiellement compliqué.

ils sont pas beaux vos panneaux solaires” me disait lors d’une rencontre le responsable d’un service d’urbanisme malheureusement trop bien connu. Je suppose que la désertification qui galope dans le monde, les déplacements de populations générés par les perturbations climatiques avec à la clef des guerres et des souffrances humaines abominables, la mise en danger des générations futures, etc etc sont tous superbes????

Un peu de bon sens s’il vous plaît! Comment peut-on opposer quelque chose de totalement subjectif, très limité et la plupart du temps entièrement réversible contre une menace objective, d’une ampleur gigantesque, imminente, et dont les conséquences sont  annoncées comme irréversibles? La malhonnêteté intellectuelle de certaines personnes défendant leur pré carré au détriment du plus grand nombre me sidère.

Et puis finalement à bien y réfléchir je ne suis pas d’accord avec l’affirmation même qu’ils ne sont pas beaux mes panneaux solaires. Pour ma part je décide de les trouver superbes et qui pourra me prouver le contraire? L’image ci-dessous me donne raison, n’est-ce pas?

Et vous savez quoi? L’installation, que nous avons réalisée à Onex dans un quartier à forte densité d’habitant, visible depuis une grosse centaine d’appartements, nous a généré des commentaires élogieux sur l’esthétique elle même! Cela mérite d’être souligné.

Certaines personnes comparaient notre projet à un spoiler de voiture. J’aime bien cette idée, un peu comme si le bâtiment se mettait à avancer pour se projeter dans le futur. Certains soi-disant experts de l’urbanisme devraient faire preuve d’un plus d’humilité et apprendre à écouter la vox populi. En descendant de leur tour d’ivoire, ils gagneraient en crédibilité!

Cette centrale solaire est posée sur un immeuble de 2 étages entouré d’immeubles de 10 à 12 étages en partie est-ouest-sud, un peu comme si l’on se retrouvait dans un théâtre antique avec le solaire en vedette sur la scène. Merci à tous ceux qui ont eu le courage de penser par eux-même et d’oser le dire : non seulement l’énergie solaire est porteuse d’espoir, mais en plus, oui, elle est belle!

Laurent Jospin

Une fausse bonne idée

Ainsi malgré l’opposition de l’Allemagne, la Communauté Européenne se décide à taxer les panneaux solaires produits en Chine. En apparence cela servira à protéger les fabricants de panneaux solaires européen. En réalité cela va freiner toute la filière, c’est à dire les concepteurs, les installateurs, les entreprises fournissant des produits annexes ou connexes, ….

L’explication est simple. L’augmentation de prix des modules conduira à un ralentissement des réalisations. Donc pour chaque emploi qui sera hypothétiquement préservé dans les usines de panneaux solaires, 4 ou 5 seront mis en péril soit chez les fabricants de machine à produire les panneaux solaires, soit chez les installateurs, soit …. !

La vraie bonne idée aurait été d’imposer des droits sélectifs en fonction du respect des normes environnementales à tous les fabricants du monde entier. Ainsi un fabricant vertueux, chinois ou pas chinois, verrait ses efforts récompensés à leur juste valeur, tandis que le bandit de grand chemin focalisé sur le profit à court terme se verrait contraint de compenser ses manquements.