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Le coût de la perte de bio-diversité

Pour beaucoup d’entre nous, lorsqu’on nous annonce une perte de bio-diversité, cela reste très virtuel et les conséquences néfastes nous semblent bien lointaines voir carrément incertaines.

Vous commencez à me connaître, et vous devez déjà vous demander quelle construction intellectuelle je vais soumettre à votre sagacité qui va chercher à démontrer le contraire.

J’espère ne pas trop vous décevoir, mais on va vraiment rester très terre à terre au sens propre.

Les moins jeunes de mes lecteurs doivent certainement se rappeler les magnifiques prés de notre enfance parsemés de fleurs de toutes les couleurs. Aujourd’hui, tout cela appartient au passé (à moins d’aller en montagne, là où la civilisation n’a pas encore trop sévi). Les champs engraissés à l’excès par une sur-pâture (et donc aussi une sur-production de déjections bovines plus communément appelées bouses ou beuses en neuchâtelois courant!) favorisent de manière quasiment unique les ombellifères (en forme de groupe de parasols blancs : les coutches toujours en neuchâtelois) ou autres pissenlits donnant des champs uniformes et assez tristounets. Un peu d’attention supplémentaire et vous constaterez une autre grande absence : tout ces papillons colorés qui virevoltaient et émerveillaient nos yeux d’enfants.

Et au fond mis à part l’esthétique, c’est grave ça, docteur?

Si vous avez regardé le Téléjournal sur la Suisse romande du 9.8.2013 soir, vous aurez appris que de nombreux paysans de l’arc jurassien ont de gros soucis à devoir importer du fourrage en quantités exceptionnelles, au point que cela risque de mettre une série d’exploitation en danger de mort économique.

Ce printemps, lorsque nous avons vécu une période grise et pluvieuse, les espèces privilégiées par le problème expliqué ci-dessus n’ont pas pu se développer suffisamment. Cet été, lors d’une période de sécheresse modérée, elles ont souffert de même. Il se rajoute à ce premier problème climatique un deuxième, lui aussi lié à la perte de bio-diversité, la surpopulation de campagnol. Cette dernière puise ses racines, sans jeu de mots involontaire, dans la disparition des haies qui offraient des corridors écologiques aux prédateurs des campagnols, et pour une part également dans la sur-présence de pissenlits notamment contribuant à la croissance des populations.

Un champ moins “gras” mais plus riche d’espèces variées aurait bien mieux traversé les turbulences, et aujourd’hui les exploitations agricoles concernées seraient infiniment mieux positionnées pour faire face à la difficulté.

Le cas du fourrage à acheter en sus relève du bénin, certes pas pour l’exploitant agricole concerné, mais il faut conserver à l’esprit que le monde nous entourant est complexe et nous sommes très loin d’avoir compris toutes les interactions entre les divers écosystèmes, partant de là les conséquences peuvent se révéler infiniment plus graves. A nouveau, l’humanité, en tolérant implicitement des pertes de bio-diversités, prend des risques sans savoir exactement lesquels.

La bio-diversité c’est pas juste un truc d’intellectuel, elle est nécessaire à l’équilibre du monde vivant dont nous sommes un maillon!

Laurent-David JOSPIN

la non-culture pour mieux nourrir le monde

Voici une approche intéressante et innovatrice de par sa simplicité : oser l’idée qu’en agriculture nous nous épuisons à résoudre des problèmes créés par nous-mêmes.

Monsieur Masanobu Fukuoka, micro-biologiste et spécialiste en phytopathologie, japonais de son état et partant très intéressé à la culture du riz,  a passé toute sa vie à diminuer puis supprimer les quantités d’engrais, de pesticides, d’irrigation, etc. etc. pour finalement arriver au même rendement qu’avec une agriculture classique.

Le résultat final mérite le détour.

On inonde, pendant de long mois, habituellement les cultures de riz principalement pour empêcher la pousse des mauvaises herbes. Ici, on choisit volontairement de faire proliférer du trèfle blanc dans une rizière à sec. De cette façon la seule “mauvaise” herbe reste donc ce trèfle, qui comme tout les trèfles possède la propriété de fixer l’azote et donc d’enrichir le sol en profondeur. Au moment voulu, on inonde, permettant au riz de germer, tout en mettant le trèfle en mode “veilleuse”. Une dizaine de jours suffisent et l’on peut arrêter de remettre de l’eau. Le trèfle a été suffisamment ralenti, respectivement l’avance du riz permet à ce dernier de prospérer sans plus être gêné par le trèfle, qui en occupant l’espace résiduel, empêche l’arrivée d’autres mauvaises herbes. Avant la récolte du riz, on sème les céréales d’hiver à la volée. Lors de la récolte du riz, on rend à la terre toute la paille non comestible de la plante. On protège ainsi le sol contre l’assèchement, limite à nouveau l’arrivée de mauvaises herbes, et la décomposition du trèfle permet d’éviter de devoir utiliser des engrais chimiques. Lors de la récolte, on piétine quelque peu les céréales, mais compte tenu du “très jeune âge” des dites céréales, celles-ci s’en remettent sans difficulté. Dans une variante idéale, on laisse courir poulets et canards directement dans le champ. Ces précieux auxiliaires réalisent une chasse aux nuisibles et surtout grâce à leurs déjections, accélèrent la décomposition de la paille qui va contribuer à enrichir le sol également. Le trèfle a été semé après les céréales de façon, à nouveau, garantir l’avantage de ces dernières. On sème le riz avant la récolte des céréales, et le cercle est bouclé lorsqu’on inonde à nouveau le champ pour faire démarrer le riz

Sur cette image, on voit le semis à la volée du riz dans une culture d’orge

Nous obtenons comme résultat final, infiniment  moins d’eau consommée respectivement gaspillée incluant aussi un travail moindre pour l’arrosage, une consommation d’engrais et herbicide nulle, … La terre est d’une vitalité incomparable avec de l’azote fixé jusqu’en profondeur, et également une forte présence de micro-organisme ainsi que de vers de terre garantissant la fertilité des sols pour les années à venir. Il n’y a que des gagnants ici! Euh non, j’ai oublié Monsanto &co, mais comme de toute façon je préférerais les voir disparaître, on ne va pas se plaindre, non?

Et encore une fois, le rendement final est égal ou supérieur à une agriculture classique.

Pour résumer la philosophie de cette “non-agriculture” faire avec la nature plutôt que contre elle.

La non-agriculture a été mise en route dès les années 50 par un Monsieur Japonais, entretemps décoré pour service rendu à l’humanité, nous voulons espérer que personne ne cherchera à l’arrêter.

Laurent-David JOSPIN

PS : l’expression non-culture est une non-traduction d’une expression japonaise non-traduisible, mais je ne pense pas que vous aurez non-compris, et de toute façon la bonne humeur est elle bien comprise.

Source : FUKUOKA Masanobu, La révolution d’un seul brin de paille, Guy Trédaniel Editeurs, Paris, 2010

Soyons pervers mes frères!

Non, ce post ne traitera pas de déviance sexuelle, désolé pour ceux qui espéraient se délecter de turpitudes néo-freudiennes. Nous allons naviguer dans un espace bien plus austère, et parlerons donc de la relation entre l’érosion du capital générée par la fiscalité et son rapport à la vertu (respectivement au vice comportemental) du contribuable-investisseur lambda.

Pour que le tout soit le plus frappant possible, nous retiendrons comme cas d’école celui de la France et sa très célèbre Incitation à Sortir de France plus communément appelée ISF. Le comportement cohérent , oups excusez-moi, lâche de la fuite ne nous intéressant pas, nous partirons de l’idée simple que le dit investisseur va chercher en premier lieu à compenser simplement le dit impôt par le rendement.

Ce premier objectif de base ne suffit bien évidemment pas du tout, car il doit également compenser le renchérissement, s’il souhaite que son capital conserve la même valeur réelle et non pas nominale. Il s’ajouterait encore à ceci un montant adéquat pour couvrir les risques en fonction du type d’investissement retenu, aspect négligé dans les chiffres ci-dessous.

C’est tout cette fois? Et bien non, car les revenus nécessaires pour atteindre l’objectif ci-dessus deviennent eux-mêmes objets à fiscaliser et sont donc taxé au taux marginal des divers impôts et taxes sur le revenu. En conséquence, la formule permettant de déterminer le rendement minimal pour atteindre un simple équilibre possède l’aspect suivant :

Rmin = (Tisf + Trench +Crisq) / (1 – Tmarg)

Avec Tisf = Taux de l’impôt sur la fortune, Trench = taux du renchérissement, Crisq = couverture du risque lié à l’investissement, Tmarg = taux marginal de l’impôt sur le revenu s’appliquant sur la tranche considérée, le Rmin ici calculé correspond au point d’équilibre en dessous duquel le capital s’érode et en dessus duquel il y a une croissance réelle du patrimoine.

En langage courant, tout ceci signifie simplement que plus les divers impôts en question sont élevés, plus le rendement en dessous duquel le capital perd de sa valeur au fil du temps est élevé, ou encore que si le taux marginal devient très élevé, le rendement nécessaire se met lui carrément à galoper sans limite aucune (un mathématicien aurait dit que la valeur limite de Rmin si Tmarg s’approche de 100%  diverge vers l’infini). Très concrètement dans le cas de notre grand voisin, on apprend dans la revue capital de juillet 2013 page 81 que, hors niche fiscale, il faudrait atteindre un rendement de 9% pour avoir l’équilibre en terme de pouvoir d’achat. Et encore ceci ne concerne pas un assujetti à une tranche à 75% en cours d’instauration, car sinon Rmin est bien plus élevé encore (diverge vers l’infini, on vient de vous le dire).

Or un rendement net de 9% sur des investissements patrimoniaux ne s’obtient pas juste en claquant des doigts. Vous pouvez essayer les effets de levier (ex. l’immobilier), ou la spéculation sur une valeur attendue en hausse mais alors vous prenez des risques.

Une comparaison de quelques rendements nets possibles dans divers type de placement est éloquente :

Pétrole et produits assimilables : des 30% et plus annuels sont usuels
Transport maritime, location de container : 15% annuel
Exploitation minière : selon le type jusqu’à 100%
Fabrication de pesticides : Monsanto 2013 estimé >16%
Industrie plastique (qui nous crée tant de soucis de micro-polluants) : supérieur à 10%

Tandis que dans le même temps, vous obtiendrez des rendements nets de l’ordre de 4-6% sur la majorité des projets en énergie renouvelable, voir sur le projet d’une connaissance visant à faire de la reforestation dans divers pays du tiers-monde, un rendement initial de 2% pendant une grosse dizaine d’années puis une lente croissance vers un 6-7% au bout de 20 ans. Ce dernier exemple est éloquent. Le concept prévu permet d’intégrer les populations locales en les associant à la démarche ab initio; et à très long terme, la création de valeur, et surtout de valeur durable, est exceptionnelle, car la forêt reconstituée est exploitable pour elle-même, mais elle permet également un renouveau de l’agriculture locale en protégeant les sols. Mais voilà, le rendement initial financier apparent est de 2%!

On s’attendrait dès lors à ce que les gouvernements de pays à fiscalité (trop (beaucoup trop)) élevée s’efforcent de créer des niches fiscales incitant à des comportements vertueux. Dans la pratique, et de ce que je vois, c’est loin d’être le cas, la plupart des niches fiscales étant basées soit sur des aspects sociaux, ou carrément sur du clientélisme électoral. Mais à mon avis, le pire du pire se cache dans l’instabilité du système avec la crainte affichée que le mécanisme mis en place soit remis en question à la législature suivante suite à une alternance politique. Ce manque de confiance conduit naturellement à des calculs à très court terme et donc  une prise en compte à peu près nulle des facteurs environnementaux qui appartiennent tous au long terme.

Vous voulez un exemple concret? Tout simple! La grande majorité des niches fiscales françaises liées à la construction de logement ont été occupées par des programmes “industrialisés” à grande échelle à base notamment d’élément préfabriqués. La plupart de ces constructions ont été réalisées à des coûts imbattables  pour garantir un rendement immédiat optimisé mais au détriment de la durée de vie ou même parfois de la performance énergétique immédiate. Il suffit de penser aux très nombreux HLM construit à la fin des années 60 que l’on rase déjà à partir des années 90 / 2000! On pourrait quasiment parler d’obsolescence programmée, si l’on considère qu’un immeuble bien construit d’avant 1900 peut espérer rester debout et en exploitation largement plus de 200 ans dès lors qu’un entretien normal est appliqué!

Sur ces questions de voracité fiscale et insécurité du droit, notre grand voisin peut certainement prétendre à une place sur le podium, et vous me direz que la situation n’est pas si grave chez nous. Pas faux! Mais attention une glissade incontrôlée survient rapidement et sans crier gare, remonter la pente est alors nettement plus long et douloureux. Et puis un principe reste un principe, peu importe qu’il soit utilisé à outrance ou modérément. Dans le deuxième cas, les conséquences mettent juste plus de temps à être visibles. La situation de notre beau canton de Neuchâtel est emblématique à ce sujet.

On peut aisément tirer une  conclusion simple de ce post, pour préserver notre capital soyons pervers ou irresponsables ou tout ce que vous voudrez pour autant que le rendement à  court-terme dépasse ce seuil minimal en dessous duquel le capital s’érode de lui-même.

Nous pouvons bien sûr  aussi proposer d’autres conclusions comme

  • révisons notre fiscalité de façon à la rendre incitative de comportements durables plutôt que l’inverse, il est notamment essentiel de faire payer les coûts externes du pillage des ressources non renouvelables ou de la pollution à ceux qui les génèrent
  • maintenons une fiscalité raisonnable voir douce, car plus l’état est gourmand plus il incite à des comportements “courts-termistes” et donc très fréquemment avec des dommages à la clef sur le long terme
  • ne mettons pas en péril la confiance dans l’état de droit en créant une incertitude juridique elle-aussi mère de la “courte vue”
  • il est fortement vraisemblable qu’une bonne part de l’explication du comportement général plus vertueux sur le plan environnemental des pays du nord avec une fiscalité habituellement plus douce puise aussi sa source dans cette question (OK, c’est pas la seule explication, OK il y a un contre-exemple, mais dans l’ensemble c’est quand même très  frappant)
  • si la fiscalité est lourde, l’état devra mettre en place de savants et complexes montages pour conduire à de meilleurs comportements, ces montages étant par essence lourds et coûteux, ils auto-entretiennent la charge étatique et donc la fiscalité punitive

Voilà deux chemins de conclusions possibles pour la même constatation de base, et vous, vous choisissez quoi?

Laurent-David JOSPIN

Aucun lien … mais ….

Le 3 juillet, 2 communiqués de presses ont plus particulièrement attiré mon attention.

Le premier intitulé “La décennie 2001-2010 marquée par des conditions climatiques extrêmes” peut être trouvé par exemple sur le site de la Radio Télévision Suisse Romande. Rien de nouveau sous le soleil me direz-vous. Exact, mais au moins si l’information vient à être relayé de manière plus large, cela ne peut que favoriser la nécessaire prise de conscience.

Le deuxième “Combustibles rendus plus cher par les émissions excessives de CO2” décrit le mécanisme politique mis en place en Suisse pour inciter de manière forte à diminuer notre consommation de combustibles fossiles et notamment l’augmentation destinée à rendre ces produits moins compétitif sur le marché. On y découvre également, que, oh grande surprise, nous n’avons pas réussi à diminuer autant que souhaité nos émissions.

Forcément, si le moindre projet d’énergie renouvelable se heurte à certains fonctionnaires incapables de se projeter un minimum dans l’avenir et abusant de leur position privilégiée pour tout refuser; nous allons avoir des difficultés insurmontables pour la réaliser cette transition énergétique!

Il n’y a bien sûr aucun lien de cause à effet entre ces deux communiqués… encore que… Et bien si, le voilà justement le nœud du problème : Presque plus personne de sérieux ne nie la réalité du réchauffement climatique aujourd’hui, mais, de manière incompréhensible, un nombre très élevé de personnes, assez souvent bien placées comme les responsables évoqués ci-dessus, agissent exactement comme si cela n’existait pas, ou n’avait aucune conséquence vraiment importante. Un peu comme si, il ne s’agissait que d’une vue de l’esprit, n’impactant pas le monde réel.

C’est le pas mental à réaliser par l’humanité, évoluer d’une compréhension intellectuelle de la menace devant nous, à une volonté d’agir réelle et concrète.

Nous n’avons pas réellement le choix, plus tard nous agirons, pires seront les conséquences et plus élevés les coûts! Alors allons y franchement avec courage et lucidité, votons les lois nécessaires dès maintenant pour déblayer la route des énergies renouvelables, et protégeons tout ce qui peut encore l’être de notre climat au plus grand bénéfice des générations futures!

Laurent Jospin

Gaz de schiste et ça continue…

Mon dernier post sur les gaz de schiste m’a valu une avalanche de réactions, commentaires et autres questions, jusqu’à et compris un téléphone très énervé au bureau (si,si!). Pour ce dernier, la clarté du discours étant inversement proportionnelle à l’énervement, je n’ai pas vraiment réussi à en tirer la substantifique moelle, mais en toute sincérité cela ne me dérange pas plus que cela.

Globalement, il m’est clairement apparu que tout n’est visiblement pas clair, si j’ose ainsi m’exprimer. Cela mérite dès lors un petit complément.

Pour les résumer sommairement les thèmes évoqués par mes interpellants tombaient essentiellement dans les catégories suivantes :

  • Le gaz de schiste est bon pour lutter contre le réchauffement climatique
  • Le gaz de schiste est bon pour l’économie
  • Le gaz de schiste nous permettrait de garantir notre indépendance énergétique
  • Les techniques d’extraction sont aujourd’hui sûres

 Bon pour le réchauffement climatique??

En apparence seulement, car un problème vient se greffer sur l’équation de base. Les pro gaz de schiste mettent en avant que 1 kWh généré par du méthane (composé principal des gaz dit naturel y compris le gaz de schiste) génère nettement moins de CO2 que le même kWh généré par exemple lors de la combustion de charbon.

Cette affirmation est vraie à priori, mais elle ne prend pas en compte en tout premier lieu les fuites de méthane lors de la récolte du gaz. Or le méthane possède un pouvoir GES (gaz à effet de serre) entre 25 et 50 fois supérieur (selon la période de temps observée) à celui du CO2. Il en découle que si seulement 3% du gaz produit est perdu en fuite, le bilan GES est au mieux neutre, au pire nettement plus mauvais. Les données disponibles sur diverses sources internet (commencez par Wikipedia anglais Shale gases et suivez les liens de la bibliographie) indiquent des taux de perte entre 5% et 15%. Et donc un bilan GES réellement mauvais.

Il se rajoute à ceci que nous n’avons parlé que de la période en “exploitation”. Il y a encore une vie pour les gaz après la vie du puits. Lorsqu’un puits est foré, le taux de récupération des gaz est initialement très élevé. Après 6/12 mois, l’efficience du puits commence de s’effondrer et il faut aller forer un peu plus loin à brève échéance. Oui, mais voilà, la roche a été fracturée et elle est donc devenue en quelque sorte “poreuse” et les gaz continuent de migrer insidieusement et des quantités très appréciables de gaz finissent par être relâchées au fil du temps.

La conclusion est sans appel, les gaz de schiste n’apportent aucune amélioration à notre problème de réchauffement climatique bien au contraire.

Bon pour l’économie??

En apparence peut-être, mais cela dépend de l’échelle de temps observée. Si l’on se décide à prendre en compte a) les conséquences du réchauffement climatique (voir mon post l’aveu), b) la mise en péril des ressources aquifères  (voir plus bas), et c) les dommages au paysage infiniment supérieur à de l’éolien ou du photovoltaïque par ex. ainsi qu’à l’environnement proche par un trafic de camions de très haute intensité, il est manifeste que cette affirmation n’est plus vraie.  Pour faire écho au point c), la vue google d’une zone exploitation au Texas est éloquente.

Dans un petit pays comme la Suisse, où le territoire possède une très haute valeur dû à sa rareté, un tel type d’exploitation ne pourra jamais être considéré comme rentable, car la perte de valeur paysagère se multiplie par le nombre des années.

En réalité la production de gaz de schiste n’est intéressante que pour les primo exploitants. Pour tout ceux qui viendront après, il ne restera plus qu’une charge et personne en face pour l’assumer.

Bon pour l’indépendance énergétique??

Dans une vision court-termiste peut-être, mais à nouveau ceci n’est vrai que si l’on occulte les aspects négatifs dans la balance comptable. Deux aspects principaux doivent être examinés :

A. Les dommages générés par l’exploitation du gaz de schiste nécessiteront des réparations. Qui dit réparation, dit transformation. Et voilà toute re-transformation nécessitera de l’énergie. On citera ici comme exemple, le fait que dans des régions entières, les compagnies gazières doivent venir livrer de l’eau potable aux habitants qui disposent pourtant de puits et autres forages, mais dont l’eau est devenue impropre à la consommation. Sur le long terme, j’estime plus que probable que l’énergie récupérée lors de l’exploitation sera reperdue dans de telles nécessités de réparation.

B. En ce qui me concerne, je suis hautement favorable à l’indépendance énergétique et je prépare un post sur cette question exclusive. Mais alors, pourrait-on faire autrement? OUI et encore OUI! Notre pays regorge de sources d’énergie les plus variées qui peuvent très bien se combiner entre elles pour obtenir un pays complètement autonome et renouvelable. La base hydraulique installée couvre environ 60% de nos besoins en électricité. Il sera difficile de réaliser encore beaucoup de grands barrages, mais il existe une ressource extrêmement importante via de l’hydraulique souterrain. Le photovoltaïque pourrait, à terme, nous assurer à lui seul 50% et plus de la consommation électrique du pays. Il suffirait de mettre en place une politique volontariste à ce sujet. Le solaire thermique peut diminuer nos besoins en chauffage d’environ 50%. La génération de biogaz ainsi que d’autres utilisations de la biomasse offrent un gisement considérable, d’un ordre de grandeur de 20 à 30% des besoins du pays. Et puis bien sûr, il y a l’éolien. Géré de manière responsable, notamment en se tenant à une distance suffisante des habitations, il y a de nouveau ici une opportunité équivalente à une tranche de nucléaire moderne. Et au final, cerise sur le gâteau, l’efficience énergétique devrait nous permettre d’économiser facilement 30% de notre consommation totale sans perte de prestation (certains auteurs vont jusqu’à 50%, pour ma part je considère plus conservateur d’en rester à un raisonnable 30%). OUI à une vraie indépendance énergétique, pas un simulacre qui nous laissera dans une situation pire qu’initialement lorsque les réserves convoitées se tariront. A ce sujet, on peut signaler que de nombreux scientifiques jugent les réserves estimées comme exagérées avec à la clef de potentielles grosses désillusions.

Techniques d’extraction sûres??

Grotesque!! Je pourrais bien sûr vous décrire par le menu tout la procédure de la fracturation hydraulique avec les quantités monstrueuses d’eau gaspillée, la cohorte de produits chimiques tous plus nocifs les uns que les autres injectés dans le sous-sol, les boues radioactives ressortant du puits avec le gaz,  et ainsi de suite; mais je ferai beaucoup plus simple par une simple démonstration logique. Si cette technologie était sûre comme prétendument, au grand jamais les compagnies pétrolières n’investiraient tout ce qu’elles investissent pour trouver de toute urgence une technique alternative!

Pour ceux qui souhaiteraient étudier le processus plus en détails, je vous propose le rapport sur les gaz et huiles de schiste établi à l’attention de l’assemblée nationale française sous http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i3517.asp cela vous donnera une bonne première idée.

Sur un autre plan, il faut insister sur le fait que la question de la sécurité ne s’arrête pas à la vie du puits en exploitation, mais que le sous-sol rendu ainsi “instable” ou “poreux” reste un challenge pour un nombre d’années totalement inconnu. Le recul sur la filière est actuellement presque inexistant. Dans mon post précédent je mentionne le rapport de la Duke University qui établit clairement l’existence d’une contamination. SI vous cherchez sur Internet, vous verrez que cette université avait publié de très nombreux rapports par le passé, tous éminemment favorables à la filière gaz de schiste. C’est donc bien le temps écoulé qui a fait ressortir le problème.

Non, cette technologie n’est pas sûre dans l’état actuel de la technique, et très vraisemblablement elle ne peut pas l’être pour une raison fondamentale liée au fait que déstabiliser un sous-sol stable depuis des millions d’années implique des conséquences allant au delà de notre capacité de contrôle.

Au final, et indépendamment des points évoqués ci-dessus, rechercher à tout prix du fossile et encore du fossile, équivaut à nier la réalité et la gravité du réchauffement climatique. Pour vous donner une idée de la question allez sur le site de l’Agence Internationale de l’Énergie et téléchargez le dernier rapport sur l’évolution prévisible du climat : http://www.iea.org/publications/freepublications/publication/name,38764,en.html. Sur ce, nous avons réunis nos forces avec mon fils pour essayer de vous résumer le devenir du dernier climato-sceptique :

Si vous ne voulez pas le suivre sur son chemin infernal, ne lui laissez pas le pouvoir !!!!

Laurent-David JOSPIN

Gaz de schiste bis repetita

A 2 jours d’intervalle, j’ai découvert d’un côté un article de l’université de Duke en Caroline du nord, confirmant ce que l’on soupçonnait depuis longtemps, à savoir que la fracturation hydraulique crée des contaminations de nos nappes phréatiques, et de l’autre une annonce sur le site de la RTS comme quoi la société Celtique Energie voulait convaincre à nouveau du bien-fondé de ses forages exploratoires dans le Val-de-Travers.

Bon essayons de réfléchir calmement, nous avons d’une part la certitude qu’une chose est une grosse bêtise, et de l’autre des gens qui essayent à tout prix de la faire quand même, que devons-nous en conclure? En fait, c’est tellement absurde, que je ne sais pas si on peut en tirer une conclusion qui mérite d’être énoncée mis à part peut-être qu’il faudrait les jeter en prison à titre préventif.

On peut toutefois rappeler quelques vérités simples :

  • la fracturation hydraulique a pour but dans un raisonnement simplifié de rendre poreuses des roches qui ne l’étaient pas. Logiquement, il en découle des migrations et des contaminations intercouches géologiques.
  • Les promoteurs du gaz de schiste peuvent nous donner toutes les garanties qu’ils veulent, si un jour on découvre un problème, il sera premièrement irréparable, et deuxièmement vous pouvez être certain que les dits promoteurs n’assumeront pas les conséquences, car elles ne sont tout simplement pas assumables.
  • Et de toute façon, il est complètement fou de mettre une pareille énergie à chercher encore des carburants fossiles puisque nous savons que le taux de CO2 grimpe plus vite que prévu et que les conséquences font de même.

Alors, je vais me permettre d’envoyer une petite grande prière à mes chers collègues députés Vert’libéraux : S’il vous plaît, prenez 2 minutes pour rédiger une interpellation urgente et exigez un moratoire de quelques années!! Cela sera certainement suffisant, car dans l’intervalle les conséquences auront pleinement “fleuri” et la bonne décision tombera sous le sens.

Laurent-David Jospin

PS : l’article est trouvable via les mots clefs “gaz de schiste contamination eau” en français et “shale gas water University Duke” ou “higher levels of stray gases found in drinking water” en anglais.

L’aveu!

Le titre se veut un peu choc. J’avoue avoir hésité à paraphraser Zola avec son célébrissime “J’accuse”. Mais au fond de quoi s’agit-il?

Le DOE (acronyme pour le ministère de l’énergie des USA) vient de manière très discrète d’avouer que les conséquences du réchauffement climatique sont nettement plus graves qu’initialement  estimées. Et ÇA (souligné trois fois) ce n’est pas anodin du tout!

Comment? Pourquoi?

Fin Mai, le DOE a publié une mise à jour des standards relatifs à la consommation d’énergie des micro-ondes. Il s’est avéré, lors d’une conférence de présentation de cette nouvelle norme, que le DOE avait retenu une valeur nettement plus élevée que précédemment pour les “conséquences sociales de l’émission de carbone“, soit précisément une augmentation de plus de 50% d’initialement 22US$ à 36US$ la tonne émise. Plus fort encore, il a été admis que selon les nouvelles connaissances scientifiques, il faut s’attendre à une augmentation continue de cette valeur dans les années à venir.

Permettez-moi d’insister,  c’est tout à fait significatif! Et ce pour plusieurs raisons :

  • La valeur intrinsèque est beaucoup plus élevée qu’attendue, il suffit de se référer au marché du carbone actuel où la tonne CO2 est traitée à une valeur ridicule, très  largement inférieure à 10€ à l’heure où j’écris ces lignes.
  • L’augmentation  est subite et brutale.
  • Un prix effectif de la tonne carbone est la clef principale pour la transformation de l’économie vers un modèle durable.
  • Et last but not least, l’aveu provient d’une économie hautement addictive à l’émission carbonée. Rappelez-vous la réaction très brutale du gouvernement américain, lorsque les européens ont voulu que toutes les compagnies aériennes, même non européennes donc, compensent, ne serait-ce que partiellement, leurs émissions carbones.

Sur un plan accessoire, on peut relever que cette information était cachée dans une norme et qu’aucune publicité intentionnelle adressant spécifiquement ce changement de paradigme n’avait été faite. Sans cette conférence de presse présentant essentiellement les avantages en faveur des consommateurs des normes plus strictes sur les micro-ondes, nous l’ignorerions sans doute encore.

Cette information dévoile une mauvaise nouvelle “l’heure est grave et encore plus grave”, mais si vous êtes en train de me lire, je suppose que vous le saviez déjà, ou qu’au minimum vous êtes sensibilisé à la question.

Par contre, le fait que le DOE et donc le gouvernement américain l’avoue, est une vraie bonne nouvelle. Ce document pourrait potentiellement servir de preuve dans une procédure juridique aux USA. L’augmentation annoncée du prix de la tonne CO2 laisse même entrevoir une possibilité de pouvoir attaquer certaines industries pour crime contre l’humanité. Oui, c’est vrai, je vais un peu vite en besogne mais les bases du principe sont bien présentes. Et le simple fait que ce risque commence d’exister va induire des réflexions basées sur le coût des éventuelles conséquences auprès de nombreux décideurs, et donc, nous pouvons l’espérer, la mise en place de mécanismes plus durables.

A nous de les rendre attentifs pour accélérer le processus…

Laurent Jospin

sources : Washington post http://articles.washingtonpost.com/2013-06-06/business/39789409_1_carbon-dioxide-emissions-obama-administration, Energy Gov http://energy.gov/articles/new-energy-efficiency-standards-microwave-ovens-save-consumers-energy-bills

 

La pesée des intérêts

Une bien jolie formule pour avoir l’air de dire des choses très intelligentes. Dans les faits, nous faisons tous des pesées des intérêts au jour le jour comme par ex. “vais-je perdre 30 minutes pour aller dans ce magasin à l’autre bout de la ville et payer mes achats un peu moins cher“. Si c’est 30 minute que l’on économise CHF 100.– la réponse sera très vraisemblablement oui, si c’est 2 h pour CHF 10.– probablement non. Rien de très sorcier ni très surprenant non?

Étrangement, lorsque cela concerne la destinée de l’humanité, tout semble devenir artificiellement compliqué.

ils sont pas beaux vos panneaux solaires” me disait lors d’une rencontre le responsable d’un service d’urbanisme malheureusement trop bien connu. Je suppose que la désertification qui galope dans le monde, les déplacements de populations générés par les perturbations climatiques avec à la clef des guerres et des souffrances humaines abominables, la mise en danger des générations futures, etc etc sont tous superbes????

Un peu de bon sens s’il vous plaît! Comment peut-on opposer quelque chose de totalement subjectif, très limité et la plupart du temps entièrement réversible contre une menace objective, d’une ampleur gigantesque, imminente, et dont les conséquences sont  annoncées comme irréversibles? La malhonnêteté intellectuelle de certaines personnes défendant leur pré carré au détriment du plus grand nombre me sidère.

Et puis finalement à bien y réfléchir je ne suis pas d’accord avec l’affirmation même qu’ils ne sont pas beaux mes panneaux solaires. Pour ma part je décide de les trouver superbes et qui pourra me prouver le contraire? L’image ci-dessous me donne raison, n’est-ce pas?

Et vous savez quoi? L’installation, que nous avons réalisée à Onex dans un quartier à forte densité d’habitant, visible depuis une grosse centaine d’appartements, nous a généré des commentaires élogieux sur l’esthétique elle même! Cela mérite d’être souligné.

Certaines personnes comparaient notre projet à un spoiler de voiture. J’aime bien cette idée, un peu comme si le bâtiment se mettait à avancer pour se projeter dans le futur. Certains soi-disant experts de l’urbanisme devraient faire preuve d’un plus d’humilité et apprendre à écouter la vox populi. En descendant de leur tour d’ivoire, ils gagneraient en crédibilité!

Cette centrale solaire est posée sur un immeuble de 2 étages entouré d’immeubles de 10 à 12 étages en partie est-ouest-sud, un peu comme si l’on se retrouvait dans un théâtre antique avec le solaire en vedette sur la scène. Merci à tous ceux qui ont eu le courage de penser par eux-même et d’oser le dire : non seulement l’énergie solaire est porteuse d’espoir, mais en plus, oui, elle est belle!

Laurent Jospin

Chauffer pour refroidir ???

Avec le printemps pourri comme jamais auparavant, on entend de plus en plus souvent des remarques ironiques sur la réalité du réchauffement climatique. Cela mérite un éclairage.

En premier lieu le climat de notre jolie mais petite Suisse n’est pas forcément représentatif du climat mondial. Ensuite, il est logique que si les glaces fondent un peu partout à la surface de la terre (95% des glaciers connus sont en régression) de l’eau entre dans le système. Qui dit eau dit également nuage et donc pluie.

Dans les faits, l’élément déterminant pour expliquer un refroidissement local alors que la moyenne globale augmente se trouve dans la perturbation de courants existants atmosphérique ou océanique comme le Gulf Stream.

Si l’on se réfère aux climats passés de notre planète et en particulier à la fin du dernier maximum glaciaire, on constate que le réchauffement a commencé dans l’hémisphère nord puis l’eau douce arrivant dans l’océan Atlantique ayant perturbé les échanges thermiques entre le nord et le sud, le nord s’est subitement refroidi à nouveau tandis que le sud se réchauffait. Ce refroidissement local de l’hémisphère nord n’était pas en contradiction avec le fait que la planète globalement se réchauffait.

Ce qu’il faut en retirer est relativement simple : le réchauffement climatique conduit globalement à des climats perturbés ainsi qu’une une forte augmentation des phénomènes climatiques extrêmes (tempêtes, sécheresses, épisodes pluvieux extrêmes,  …). La meilleure preuve est à trouver auprès des compagnies de réassurance, qui s’inquiètent ouvertement du fait que les sinistres deviennent de plus en plus difficilement assumables.

Not in my backyard

Aujourd’hui la population de Daillens et Oulens dans le cadre d’un vote consultatif a refusé l’implantation de 10 éoliennes le long de l’autoroute.

C’est toujours la même histoire, tout le monde est pour les énergies vertes mais chez les autres! Cette façon de procéder nous conduit droit dans le mur, il faut en être conscient. La conséquence la plus prévisible est que nous serons contraints d’aller acheter l’énergie chez nos grands voisins, par exemple auprès des grands parcs éoliens du nord de l’Allemagne (avec tout de même à la clef une montagne de pylônes sur 2500 km pour amener l’énergie chez nous). Il en résultera en cascade une dépendance de notre pays envers l’étranger, qui tôt ou tard nous coûtera cher, si ce n’est très cher, sur le plan politique et de notre indépendance en général.

On ne peut certainement pas m’accuser d’être un pro-éolien puisque notre entreprise développe spécifiquement des projets photovoltaïques (comme l’autoroute solaire), mais voilà je ne peux pas m’empêcher de penser que tout cela est dramatique pour nos générations futures. Un peu moins d’égoïsme et un peu plus de lucidité, est-ce trop demander?

L’image est célèbre, mais voilà elle résume tout mieux que je ne saurais le faire ici :

Allez, il faut juste remettre l’ouvrage sur le métier (et d’ailleurs nous n’avons pas le choix)…

Bonne semaine

Laurent-David JOSPIN

Conséquence inattendue

Aujourd’hui, ma journée de travail se déroulait sur Genève. Un rendez-vous étant passablement en retard, j’ai eu l’occasion de lire un peu de presse des jours précédents et découvrir, avec étonnement je l’avoue, que le réchauffement climatique ira jusqu’à amplifier la fréquence et la force des turbulences aériennes (voir le cas du vol Singapore Airlines en direction de Londres).

Nous allons imaginer qu’il y a du très positif ici. Compte tenu du fait qu’une fraction importante de la population ressent des angoisses lors de voyages aériens sans histoires, nous pouvons donc espérer que chaque fois qu’un avion traversera l’une de ces turbulences “nouvelle mode”, nous allons “fabriquer” plein de concitoyens subitement parfaitement conscients de l’importance d’agir pour l’environnement maintenant!

Sans plaisanter, tout ceci signifie bien que les conséquences du peu de respect que nous avons de notre petite planète sont réellement imprévisibles. Nous prenons donc des risques très importants et sans même savoir précisément lesquels. Folie que tout cela!

Laurent Jospin

Une fausse bonne idée

Ainsi malgré l’opposition de l’Allemagne, la Communauté Européenne se décide à taxer les panneaux solaires produits en Chine. En apparence cela servira à protéger les fabricants de panneaux solaires européen. En réalité cela va freiner toute la filière, c’est à dire les concepteurs, les installateurs, les entreprises fournissant des produits annexes ou connexes, ….

L’explication est simple. L’augmentation de prix des modules conduira à un ralentissement des réalisations. Donc pour chaque emploi qui sera hypothétiquement préservé dans les usines de panneaux solaires, 4 ou 5 seront mis en péril soit chez les fabricants de machine à produire les panneaux solaires, soit chez les installateurs, soit …. !

La vraie bonne idée aurait été d’imposer des droits sélectifs en fonction du respect des normes environnementales à tous les fabricants du monde entier. Ainsi un fabricant vertueux, chinois ou pas chinois, verrait ses efforts récompensés à leur juste valeur, tandis que le bandit de grand chemin focalisé sur le profit à court terme se verrait contraint de compenser ses manquements.