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Quand le mieux est l’ennemi du bien, ou les relations inattendues entre la méthanisation et la biodiversité

La perte de bio-diversité des prairies de nos enfances (voir le post du 11.8.2013  Le coût de la perte de bio-diversité ) puise principalement sa cause dans le sur-engraissement des terres agricoles, lui-même généré par la quantité disproportionnée de bétails dans nos fermes. Le cycle et son déséquilibre peuvent se résumer en :
– nos terres ne sont pas suffisantes pour nourrir notre bétail,
– nous importons des fourrages et autres aliments (comme du soja du Brésil par ex.) pour réussir à alimenter en quantité suffisantes les animaux,
– en retour ceux-ci nous gratifient de plus de déjections que nos terres devraient normalement recevoir dans un cycle équilibré,
– et au final ne survivent plus que quelques espèces de plantes adaptées à de telles conditions.

Sur ce, avec ma biologiste préférée nous avons imaginé une solution simple et pragmatique en combinant nos compétences respectives. L’idée consisterait à récupérer un maximum possible de cette production, l’introduire dans une fosse de méthanisation, récupérer en sortie d’une part le biogaz et le digestat, bien évidemment il ne faut surtout pas épandre ce dernier car sinon le problème redevient le même, mais le sécher naturellement dans un four solaire et pouvoir ainsi le conditionner de façon à pouvoir l’exporter dans des zones de la planète nécessitants un tel apport de nutriments pour l’agriculture.

Concrètement, nous proposons une solution sous la  forme d’une “cuve” réalisée avec une matière très comparable à un liner de piscine le tout connecté à un générateur (ou plusieurs selon les cas) ressemblant à s’y méprendre à ceux que l’on peut acquérir dans les brico-centres mais acceptant un mélange méthane / CO2 variable donc typiquement du bio-gaz. On parle ici de puissances relativement faibles pour du biogaz, de l’ordre de 50 à 100 kW.

Si l’on détaille les caractéristiques de base de la proposition, on découvre des coûts d’investissement très bas car la solution est maintenue intentionnellement la plus simple possible, un prix de revient complet des kWh raisonnable de moins de 15 cts, une hygiénisiation de la masse fournie (partielle, il est vrai), et la création d’un digestat pouvant être caractérisé d’engrais directement épandable (ce que nous ne souhaitons surtout pas localement dans le cas d’espèce). Avec cette solution, et selon les exploitations considérées, on peut soustraire jusqu’à 50% du sur-engraissement des pâturages du domaine. Comme il s’agit bien d’une installation allégée de tout superflu, elle se limite au traitement de la bio-masse générée par le domaine lui-même. On évite ainsi également une valse pénible de camions devenant amener de loin à la ronde des matières destinées à alimenter un digesteur de taille industrielle.

Génial, allez-vous me dire, faisons le de suite. Et bien, c’est là qu’il y a “une bulle dans le gaz” selon l’expression consacrée d’un de mes anciens professeurs de mathématique, car voyez-vous c’est INTERDIT¹ !

En premier lieu, le législateur vous dira qu’un système aussi simple ne garantit pas que du méthane produit ne finisse pas dans l’atmosphère. C’est parfaitement exact puisqu’il est équipé d’une simple valve de surpression pour éviter tout risque d’explosion. Toutefois, et c’est bien là le coté absurde de la chose, lorsque les déjections du bétail sont simplement épandues, le méthane en question finit intégralement dans l’atmosphère et personne n’y trouve rien à redire. On sait d’ailleurs que la production très importante de viande contribue de manière sensible au réchauffement climatique.

Ensuite, vous entendrez qu’un tel système possède un rendement insuffisant, car il manque la partie valorisation de la chaleur produite dans le générateur. Peu importe qu’il utilise une source fossile ou renouvelable, la loi assimile un générateur électrique fonctionnant sur le principe du moteur à explosion à un couple chaleur-force et exige la valorisation du sous-produit chaleur dès lors que la puissance dépasse une valeur à peine supérieure au générateur du brico-centre (soit environ 2 kW). Dans le cas, d’une source fossile une telle exigence relève de la pure logique, car ainsi on évite le gaspillage pour protéger l’environnement. Par contre, dans la variante proposée ici, on obtient exactement l’inverse de l’effet recherché. En interdisant de facto de bruler le méthane pour faire de l’électricité, on garantit donc que celui-ci finira dans l’atmosphère et qu’il contribuera au réchauffement climatique jusqu’à 50* plus que le CO2 généré lors de la combustion du dit biogaz (voir post Gaz de schiste et ça continue… paragraphe bon pour le réchauffement climatique?).

Sur la question de la perte de bio-diversité découlant en cascade de ce sur-engraissement, on doit rappeler son importance y compris pour l’économie agricole. Une riche bio-diversité assure une régulation naturelle des rongeurs et autres ravageurs, une meilleure pollinisation par les insectes, un processus plus efficace de formation des sols fertiles (humus et phénomènes associés), ainsi qu’une réduction de l’érosion des mêmes sols.

Nous constatons donc que des lois destinées à protéger l’environnement ne prévoyaient pas le présent cas de figure et conduisent à un résultat déplorable manifestement contraire aux intentions du législateur.

Lorsque les lois et autres règlements administratifs ci-dessus ont été édictés, le concept même de la méthanisation ou biogaz en mode individuel ne circulait que dans quelques cercles d’initiés assez avant-gardistes. Il ne semble donc pas que l’on puisse reprocher ici cette erreur maintenant devenue évidente. Pour ma part, je ne me permettrais pas de critiquer ceux qui étaient à l’origine de ces lois, ils devaient  certainement sincèrement penser bien faire. Par contre, on ne pourrait tolérer qu’elles ne puissent pas être corrigées rapidement et sans lourdeur excessive.

Mes premières démarches avec diverses administrations ne laissent malheureusement pas entrevoir une ouverture telle que nous pourrions la souhaiter. La meilleure réponse entendue à ce jour correspond plus ou moins à du “évidemment, vous avez parfaitement raison et c’est hautement regrettable, mais la loi étant ce qu’elle est …“.

Le mot regrettable ne correspond pas précisément aux qualificatifs dont j’aimerais faire usage devant une telle situation kafkaïenne. La maison des fous d’Astérix, vous connaissez?

Notre situation environnementale s’est à ce point péjorée que nous ne pouvons plus nous permettre de tel errements. Ceux qui me connaissent un peu plus personnellement savent que je ne suis pas homme à me laisser abattre trop facilement. Une image valant mieux que milles mots, je vous résume mon état d’esprit ainsi :

Avec divers intéressés, nous nous attelons à une réflexion sur la méthode la plus efficace (surtout la plus rapide) pour adapter le cadre juridico-administratif nous créant ce problème absurde. Il va de soit que toute bonne idée de mes chers lecteurs sera saluée comme il se doit!

Laurent-David JOSPIN

note(s) ¹ : pour rappel, les informations présentées ici sont valides pour la Suisse et à la date de rédaction du Post. Toutefois, et selon les informations en ma possession, des problèmes assez similaires existent dans la plupart des pays européens.

PS : encore désolé pour le faux-départ de ce message, on espère que vous aurez été satisfaits par un texte à la hauteur de votre attente.

Quand le mieux est l’ennemi du bien, ou les relations inattendues entre la méthanisation et la biodiversité

 

Un bonjour gêné à mes chers lecteurs, l’annonce de la publication est prématurée. Le Post est en cours de rédaction et devrait être disponible vers le milieu de la semaine prochaine.

Rédigeant en écoutant un concert en duo de James Brown et Luciano Pavaroti (si,si…), l’enthousiasme a peut-être tourné la tête de ma souris, sinon je reste perplexe et sans autre explication à vous fournir.

La perte de bio-diversité des prairies de nos enfances (voir le post du …) puise principalement sa cause dans le sur-engraissement généré par la quantité disproportionnée de bétails dans nos exploitations agricoles. Le cycle et son déséquilibre peuvent se résumer en :
– nos terres ne sont pas suffisantes pour nourrir notre bétails,
– nous importons des fourrages et autres aliments (comme du soja du Brésil par ex.) pour réussir à alimenter en quantité suffisantes les animaux,
– en retour ceux-ci nous gratifient de plus de déjections que nos terres devraient normalement recevoir dans un cycle équilibré,
– et au final ne survivent plus que quelques espèces de plantes adaptées à de telles conditions.

…………………………….. suite prochainement, encore désolé