Cela faisait bien longtemps que je n’avais plus trouvé le temps de rédiger un message pour Ouvrir les Yeux malgré mon envie.
Mais voilà, l’étape, que nous venons de franchir pour le projet d’autoroute solaire autant pour sa déclinaison spécifique de Fully, que le projet en général, méritait un petit bout de chronique.
Depuis l’été 2022, nous étions lancé sur la finalisation du projet en tant que rapport complet et structuré selon les normes de l’OFROU (Office Fédéral des Routes pour ceux qui découvrent le projet). Nous espérions finir en décembre (2022!), mais les imprévus se sont succédés à un rythme épouvantable entre la géologie qui nous avait préparé quelques surprises, la simulation au feu réel qui nous a forcé à planifier une modification essentielle du projet, un partenaire nous ayant induit en erreur (on suppose intentionnellement et du coup ce n’est plus un partenaire!), des nouvelles normes constructives imposant de nouveaux modes de calcul de la résistance de la structure, …. nous avons atteint le but il y a seulement quelques jours.
Le mercredi 4 octobre, j’ai commencé d’imprimer diverses sections du rapport final. Le mercredi soir, des amis ont débarqué dans mes bureaux pour jouer au Go. Après avoir consommé mon énergie à donner une petite simultanée, j’étais bien trop épuisé pour imaginer relancer le travail vers minuit.
Le jeudi 5, j’ai re-commencé à imprimer depuis 07:00. A nouveau vers minuit, notre table de conférence présentait cet aspect :
Le vendredi matin à 02:30, c’est la majorité des tables du bureaux qui étaient bouleversées, comme par exemple notre coin distraction préféré :
Pour les curieux blanc a gagné
Ensuite toute la journée du vendredi 6, deux de mes collègues m’ont relayé pour pré-assembler les dossiers.
Pourquoi seulement pré-assembler ???
Car pendant tout ce temps, Michel, notre ingénieur-civil, s’occupait d’imprimer les plans, lui. Et on ne parle pas d’une broutille ! La surface actuelle projetée au sol de notre projet d’autoroute solaire dépasse les 80’000 m². Du coup, plusieurs plans atteignent les maximums possibles des plotters, et la simple tâche d’imprimer puis plier des dizaines de plans prend un temps énorme.
Vers midi Michel a pu nous apporter les plans et un guide de pointage pour vérifier que les dossiers étaient assemblés correctement. En fin d’après-midi, malgré un engagement irréprochable de mes collègues, le constat s’imposait sans discussion, nous étions encore loin du but, et l’espoir de pouvoir expédier un paquet à l’OFROU s’était envolé. Il ne manquait plus grand chose, mais rien à faire les classeurs ne pouvaient être remis dans leur état de la minute :
Voir les pages mises perpendiculairement pour les parties encore pendantes
Lundi matin, Mélinda a relancé la machine avec moi, et miracle un peu avant 14:00, je peux sauter dans ma voiture et me précipiter pour livrer les dits classeurs directement en mains propres du responsable. Et juste après 15:00, ils sont sur son bureau :
Livré, OFROU Ittigen
Nous les avons feuilletés ensemble et quand je repars vers 15:40, il y a un grand sourire sur son visage me montrant un premier accueil très positif.
L’OFROU va maintenant faire expertiser ces rapports par un bureau tiers n’ayant jamais participé à la planification. Selon la disponibilité de l’expert, nous pouvons espérer son rapport d’ici 6 semaines environ. Il y aura sûrement quelques petits compléments à apporter, mais nous pensons sincérement avoir atteint une maturité rare à ce stade d’un projet. Nous dépassons notamment très largement le niveau usuel de plans de mise à l’enquête.
Et puisqu’on en parle, c’est notre prochaine étape. Notre équipe souffle 2 semaines et nous commençons la préparation de la mise à l’enquête pour gagner un maximum de temps.
Notre espoir : pouvoir lancer la dite mise à l’enquête publique fin février.
Le Coronavirus répondant au doux nom de SRAS-COV-2, ou Covid-19 brutalise nos sociétés, nos économies, et tout ce qui nous semblait acquis pour toujours. On constate néanmoins que certains pays s’en sortent beaucoup mieux que d’autres. Exemple :
L’Italie, malgré des mesures de confinement de plus en plus drastiques voit sa courbe de décès par millions d’habitants s’envoler, la Suisse avec des mesures moins sévères semble avoir une courbe un peu moins grave, tandis que la Corée réalise presque un sans faute sans confinement, mais avec une politique de tests intensive et des mises en quarantaine ciblées.
C’est notamment sur cette base que je me permets de penser que la façon dont nous gérons cette histoire est tout sauf optimale.
Voyons un peu ce que
nous avons à apprendre des deux cas les plus extrêmes :
Cas de l’Italie
Actuellement, le cas
italien occupe le devant de la scène vu la situation manifestement
pas sous contrôle et ce malgré des mesures de confinement de plus
en plus sévères.
Comprendre les
raisons de la courbe quasi exponentielle constatée en Italie et
assez spécifiquement dans la région nord (Lombardie) est une
nécessité pour éviter une répétition de ce scénario ailleurs.
De nombreuses pistes
ont été évoquées, et nous allons passer en revue celles qui
semblent les plus significatives :
1. Mutation du Covid-19 en une version plus agressive encore. Il me semble personnellement que ceci aurait déjà dû être confirmé, les moyens d’analyse modernes étant si performant (PCR). Quoi qu’il en soit, si cela s’avérait vrai, cela tuerait dans l’œuf toute velléité de créer un vaccin.
2. charge
environnementale+tabac
La Lombardie est une des régions les
plus polluées d’Europe de par son caractère fortement industrialisé
et également l’important trafic nord-sud qui la traverse. Les taux
de particules fines notamment y dépassent régulièrement les normes
recommandées. Dès lors, la population présentera dans sa grande
majorité des tissus bronchiques en état de pré-inflammation
chronique. Le Covid-19 s’attaquant justement (respectivement devenant
dangereux lorsqu’il s’attaque) à l’appareil respiratoire, la
présence de tissus déjà affaiblis lui facilite le travail et
accélère donc son impact.
Pour ceux qui additionnent encore le
fait d’être fumeur, tout se trouve réuni pour la catastrophe !
3. stratégie
erronée contre la fièvre
Depuis la fin des années 60, nous
savons que faire baisser la fièvre n’est pas une bonne approche.
Ceci a été démontré par les travaux du Prof. André Lwoff, prix
Nobel de médecine en 1965. Grâce à l’INA, nous pouvons profiter
d’une courte vidéo dans laquelle le Prof. A. Lwoff démontre avec
des lapins soumis au virus de la myxomatose qu’une augmentation de
2°C des lapins divisait la mortalité par 3.
Or, nous continuons à vouloir faire baisser la fièvre coûte que coûte. Ce penchant n’est toutefois pas uniforme et de fortes différences “culturelles” se font sentir selon les écoles. Pour en avoir le cœur net, il faudrait disposer des statistiques de consommation des anti-fébrifuges les plus courants (aspirine, ibuprofène, paracétamol).
Pour l’Italie, je ne
sais pas. Par contre, pour la France, autre pays très problématique
également, il est de notoriété publique que les
“dolidolomachintrucchouette” en tout genre sont presque
assimilés à des bonbons. Il n’y a qu’à aller dans une pharmacie et
“admirer” le rayon concerné, placé à l’endroit le plus
visible et assurant manifestement une part importante du chiffre
d’affaires de la pharmacie.
Certains médecins
commencent à penser qu’un des éléments déclencheurs de la
gravité ou non de l’attaque pourrait se cacher ici. L’idée serait
qu’en faisant baisser la fièvre, on facilite la prolifération du
virus et que celui-ci trouve ensuite plus facilement son chemin
depuis les voies aériennes supérieures (non problématique) vers
les bronches (très problématique).
4. couverture vaccinale contre-productive
On sait par
expérience que le vaccin contre la grippe ne fonctionne pas toujours
selon la souche grippale en circulation et celle pour laquelle le
vaccin a été préparé. Une étude récente sur des personnes âgées
montre qu’il n’y a pas de différence significative en terme
d’hospitalisation entre les vaccinés et les non-vaccinés[1].
Cette étude ne fait que confirmer ce que l’expérience vécue a déjà
montré à beaucoup de personnes.
Ce qu’on savait moins :
une étude basée sur du personnel des forces américaines[2]
vient de montrer que le fait de se faire vacciner contre la grippe
augmentait votre risque d’attraper le Covid-19 de 36 %,
spectaculaire !! (note pour la précision :
l’étude en question conclut qu’il faut continuer de vacciner le
personnel militaire contre la grippe. Cette augmentation du risque de
contracter le Covid-19 suite à la vaccination contre influenza
apparaît en clair dans les tableaux statistiques de l’étude, mais
l’auteur choisit de ne pas en parler.)
Le fait d’opter ou
non pour le vaccin contre influenza varie beaucoup selon des facteurs
culturels : chez nous en Suisse, on voit une nette différence
entre les francophones (pro-vaccination) et les germanophones (un peu
plus réservés). Si les italophones partagent avec nous une telle
caractéristique qui serait alors latine, cela pourrait bien être
la goutte de trop rajoutée aux facteurs 2 et 3, l’ensemble de ces
facteurs devenant l’explication du tableau actuellement visible en
Italie.
5. infection par des
travailleurs au noir
Un de mes relecteurs me signale un article
expliquant le problème italien par les travailleurs au noir chinois
obligés de se cacher et par force échappant au système de
surveillance sanitaire. La référence est ici : [3]
Pour ma part, je
serais prêt à accepter l’explication pour le nombre de cas initiaux
importants, mais cela n’explique pas pourquoi malgré les tours de
vis successifs sur les mesures de confinement, l’épidémie continue
de progresser et même de plus en plus vite ; et encore plus
cela n’explique nullement pourquoi la mortalité serait
incomparablement supérieure à ce que l’on voit en Islande ou sur le
Diamond Princess.
Il serait intéressant de connaître les
penchants politiques de ceux qui ont écrit cet article.
6. Et enfin en
dernière minute, juste avant la publication du post, un ami italien
m’explique que la politique sanitaire déficiente a conduit à une
aggravation de la situation. Il m’a cité en vrac accueil des
suspectés malades dans des conditions de promiscuité conduisant à
des infections acquises à l’hôpital, démantèlement des soins
intensifs ces dernières années, mauvaise orientation des malades, …
Je ne peux juger à ce stade ces affirmations, mais je verrai si je
trouve des sources référencés.
En synthèse, les
cas italien, français, et espagnol présentant des caractéristiques
proches, il me semble raisonnable de penser que des comportements
culturels similaires (pt. 2 et 4), sans doute complété par des
conditions environnementales également similaires doivent expliquer
une bonne partie de la hausse des cas.
Cas de la Corée
La Corée, malgré
sa proximité avec le foyer originel de Wuhan, notamment de par ses
liens économiques avec la Chine, s’en est remarquablement bien
sortie avec un nombre minimum de décès et un impact tout autant
minimal sur l’économie.
La stratégie a
privilégié les tests systématiques sur toute personne suspectée
d’être porteuse, des mises en quarantaine spécifiques, le tout
appuyé par un soutien technologique intensif (comme par exemple, ces
applications sur smartphone pour jauger presque en temps réel la
santé de la population).
Il faut souligner
que la Corée est un pays densément peuplé et aurait dû souffrir
d’autant de plus de cette pandémie. La comparaison avec l’Italie
s’en trouve d’autant plus intéressante, et cela permet de mieux
évaluer la pertinence des choix défensifs des uns et des autres.
Cette politique est
également beaucoup mieux acceptée par la population, car être mis
en quarantaine sur la base d’une infection démontrée passera
toujours mieux, qu’un confinement généralisé arbitraire.
Sur les chiffres
Pour commencer
rappelons quelques points de base : vers la fin de la rédaction
de ce post (démarré le vendredi 19 mars et publié en principe le
25), 417’698 cas de Covid-19 ont été diagnostiqués au niveau
mondial, un peu plus de 18’600 personnes sont décédées et
107’800 sont considérées comme guéries (ce qui signifierait que ±
290’000 personnes vont encore soit guérir soit mourir).
La politique de test
variant fortement d’un pays à l’autre, il est très difficile de
connaître réellement le nombre de personnes touchées par ce virus,
mais on peut soupçonner que dans de nombreux pays, les cas légers
ou asymptomatiques sont infiniment plus nombreux que les cas
diagnostiqués.
L’exemple de
l’Islande semble assez représentatif. Ce pays a démarré tout
récemment un test à large échelle sur plusieurs milliers de
volontaires. Au jour du démarrage de la rédaction le 19 mars, 3’700
échantillons ont été déterminés et moins de 1 % se sont
révélés positifs [4]. Ramené au
niveau de la population islandaise (364’260 en 2019), ceci
indiquerait donc qu’environ 3’500 personnes doivent être porteuses
du Covid-19. Le pays reconnaissant 330 cas de Covid-19, ceci signifie
que pour 90 % des porteurs du virus, son impact sur l’organisme
n’est pas suffisamment significatif pour que la personne soit
consulte son médecin, soit ce dernier soupçonne un cas. Par
ailleurs, comme il n’y avait qu’un seul décès répertorié
on peut légitimement
penser que la mortalité reste relativement faible, dans le cas
d’espèces de l’ordre de 0.3 % en terme de rapport décès
contre cas admis, ou 0.03 % sur le rapport décès contre cas
supputés. En date du 24 mars au soir, il y 648 cas confirmés et 2
décès, globalement les pourcentages resteraient, au moins
provisoirement, dans les mêmes ordres de grandeur.
Un autre cas mérite
un regard attentif, soit celui du bateau mis en quarantaine au Japon,
le Diamond Princess. Il y a eu globalement 700 cas confirmés à bord
et 7 ou 8 décès selon les sources. Ceci indiquerait donc un taux de
mortalité légèrement supérieur à 1 % par cas confirmé, et
environ 0.25 % sur le total de la population observée (un peu
plus de 3000 passagers). Cette proportion doit aussi être mise en
regard de la population observée : sur le Diamond Princess se
trouvait une forte majorité de personnes plutôt âgées (une
typique croisière de retraités), il semble juste de dire qu’en
moyenne il s’agissait d’un groupe à risque.
La grippe
saisonnière, ou plus précisément Influenza, tue chaque année au
niveau mondial entre 290’000 et 650’000 personnes (OMS). Le nombre de
personnes réellement touchées (et qui guérissent donc) n’est pas
connu mais estimé par des méthodes empiriques allant des
consultations chez les médecins généralistes à la fréquence de
la recherche du mot grippe dans les moteurs de recherche internet.
La mortalité annuelle mondiale totale s’élève à 57’000’000[5]. En faisant le pronostic, une sorte de scénario du pire restant crédible, que le nombre de morts reconnus comme provoqués par le Covid-19 gonfle encore d’un facteur 10 et atteigne donc 200’000 personnes en arrondi au niveau mondial, on constate qu’il représenterait encore que 70 % des décès provoqués par la grippe en variante basse et 30 % en variante haute, et 0,017 % des décès totaux (soit 1 cause sur 5’700 morts).
Pour la bonne forme,
on peut relever que les maladies des voies respiratoires inférieures
tuent bon an mal an environ 3.5 millions de personnes soit plus de
175 fois ce que Covid-19 a provoqué comme décès jusqu’à ce jour.
Ceci étant rappelé sur le plan des chiffres, il convient aussi
d’évoquer le climat anxiogène qui règne actuellement sans partage
dans les esprits.
On entend moult et
moult appels à des mesures les plus strictes possibles. Il y a une
dizaine de jours, j’ai reçu par courriel la circulaire
hyper-émotionnelle que voici
la pression générée
par un tel document est énorme. Dans nos démocraties occidentales,
nous vivons en réalité sous la dictature de l’image et des médias.
Pour ceux qui ont reçu la même pétition, prenez le temps de la
relire à tête reposée et vous devriez constater qu’aucun argument
digne de ce nom n’est apporté, on se situe dans l’émotion pure.
Plus grave encore,
des rumeurs, quelques fois colportées par des personnes proches des
milieux médicaux, contribuent à complètement déstabiliser
émotionnellement le public et lui faire perdre tout esprit critique.
Une de mes filles, étudiant la biologie, me citait l’exemple
suivant : une connaissance a lancé dans la discussion qu’en
France ils en étaient arrivés à devoir choisir qui intuber entre
des prématurés ou des malades atteint du C-19. Il s’agit bien
évidemment d’un mensonge éhonté, il suffit de songer à la taille
d’un prématuré (voir tableau) pour savoir que c’est impossible.
Il est évident que les équipements pour les prématurés appartiennent à une classe absolument spécifique (pour être encore plus clair : vous assassineriez un prématuré si vous tentiez d’y insérer du matériel pour adulte, et symétriquement du matériel pour prématuré ne servira à rien pour des adultes).
Mais, essayez juste
d’imaginer l’effet dévastateur d’une telle affirmation sur une
population de moins en moins habituée à exercer son esprit critique
d’une manière générale, et de surcroît dans une période de
fragilité émotionnelle immense suite au matraquage anxiogène des
médias depuis plusieurs semaines.
Sur ce, j’aimerais
vous parler du Prof. Didier Raoult (voir page wikipedia[6],
et extrait ci-dessous) abrégé DR dans la suite du post.
DR est
infectiologue, virologue, appartient aux 100 microbiologistes
mondiaux les plus influents. Il gère l’Institut Hospitalier
Universitaire de Marseille Méditerranée Infection. Il a été
intégré par le gouvernement français dans le panel d’experts
censés conseiller les autorités pour la gestion de la crise
Covid-19.
Il s’est intéressé
aux travaux de ses collègues chinois ayant travaillé sur le C-19 et
a rapidement proposé que l’on reprenne plusieurs de leurs
découvertes à ce sujet. Il y a eu notamment le cas de la
Chloroquine, pour lequel il s’est retrouvé face à un refus complet
du monde médical français (voir vidéo dans les liens “Chloroquine
pourquoi tant de haine[7]). Il a néanmoins réussi à
mettre en place un essai limité dans le cadre de son IHU. Les
résultats se sont révélés si prometteurs qu’il y a eu une ruée
sur le médicament en question.
DR s’est beaucoup
exprimé publiquement, notamment sur la chloroquine et les
difficultés qu’il a rencontrées pour juste pouvoir faire les tests,
liens ci-dessous [8][9].
Mais ici, nous
allons nous intéresser à un interview sur la gestion de cette
crise, sujet principal de ce post :
Dans la vidéo
ci-dessus, tout est intéressant, mais les passages suivants méritent
un décryptage particulier :
2:30 – 2:40 :
DR énonce ici que les mesures prises en France sont
vraisemblablement exagérées. Comme mentionné plus haut, DR est
membre du panel nommé par le gouvernement français pour le
conseiller sur le C-19. On connaît la hiérarchie très forte de la
France (on parle quelque fois de monarchie républicaine …). Il
faut donc bien comprendre que si une personne directement en lien
avec les autorités et dépendant d’elle pour son avenir
professionnel se permet d’émettre un doute, c’est qu’en réalité la
gestion est réellement calamiteuse, et que DR sait qu’il peut
justifier sa position si nécessaire.
5:50 ne pas créer
la panique pour une maladie qui ne changera pas les statistiques.
Dans une autre vidéo (dans les liens ci-dessous), DR rappelle qu’il
est fréquent que l’effet de panique crée plus de morts que la cause
elle-même.
6:10 diagnostics +
traitements versus effet d’aubaine pour argent :
DR dénonce ici de
manière extrêmement discrète pour une personne externe au monde
médical, mais assez frontalement pour quelqu’un de ce monde, les
grandes pharmas et certains instituts de recherche qui “profitent”
de ces crises pour obtenir des crédits de recherche et développement
sans justification réelle. DR nous dit en réalité : les gens
qui réclament cet argent nous détournent de l’essentiel et de ce
que nous devrions faire réellement.
Donc que devons-nous
faire ou que pouvons-nous faire …
Récapitulation des stratégies possibles
Globalement, et sauf
nouvelle percée médicale, nous disposons de 4 stratégies possibles
face au Covid-19.
I. Jouer la carte de l’immunité collective, en clair laisser les choses suivre leurs cours naturellement et accepter les décès en découlant. A court terme, cette option se révèle très difficilement, voire pas du tout, défendable face à la pression des médias. Elle aurait néanmoins un mérite à moyen-long terme, soit celui de protéger la population contre la prochaine vague prévisible.
L’Angleterre
semblait avoir pris ce chemin, mais le premier ministre, Boris
Johnson, a dû rétro-pédaler partiellement, et une certaine forme
de confinement a été mise en place.
Pour l’instant, dans
les pays proches de nous, seuls les Pays-Bas semblent persister dans
cette voie.
Son gros avantage
évident réside dans l’impact quasi nul sur l’économie.
II. Confinement plus
ou moins modéré
C’est la voie
choisie par la Suisse à ce jour. On espère un infléchissement de
la courbe des cas après une durée correspondant à la période
d’incubation moyenne (14 jours).
L’impact sur
l’économie est très important.
III Confinement
strict
Méthode française,
à ce jour elle ne semble pas donner les résultats espérés.
L’impact sur
l’économie est colossal. On évoque un chiffre provisoire pour la
France de mille milliards d’EUR.
IV. La solution
Coréenne
On teste tout le
monde, ou presque et en tout cas toute personne présentant un
risque. On met spécifiquement en quarantaine les cas positifs et on
les traite médicalement jusqu’à guérison.
Cette méthode
n’impacte pas d’avantage l’économie que la solution I, en tout cas
pas significativement plus.
Conséquences sur la santé
La justification
principale du confinement étant la santé, il peut être bon de
poser la question de savoir si cette obligation ne pourrait pas aussi
avoir des conséquences délétères sur cette même santé qu’on
souhaite protéger.
La réponse est
clairement oui, même s’il est complexe de le démontrer.
La santé mentale se
trouve en première ligne. Plusieurs psys ont d’ailleurs été
interviewés par les médias pour expliquer comment mieux résister
au stress généré par le confinement. Pour la grande majorité
d’entre nous, l’effet restera peu important. Par contre,
rappelons-nous que si seulement 5 % de nos concitoyens venaient
à avoir besoin de soins prolongés dans ce domaine, rien que cet
aspect conduirait à une hausse de primes d’assurance de maladie de
l’ordre de CHF 10.–/mois (base 2 consultations par mois à 100.–).
CHF 10.– peuvent sembler peu de chose, mais additionnée de 10.–
autres ici, et 20.– par là, et … et … on arrive à la situation
que tout le monde connaît, soit des primes à la limite du
supportable pour une grosse part des ménages suisses.
Le manque d’activité
va également générer à long terme des pathologies multiples. On
sent d’ailleurs monter une certaine inquiétude auprès des autorités
qui diffusent maintenant des messages via les médias encourageant
la population à rester active malgré le confinement.
Le plus dommageable reste la question de la fragilité économique induite. L’adage dit que “Plaie d’argent n’est pas mortelle”. Or la réalité vécue au jour le jour dans le canton de Neuchâtel prouve le contraire. La proportion de familles dans la précarité se situe en tête du classement suisse, et bizarrement la même chose est vraie pour les taux de divorce et les taux de suicide.
Il faut signaler
enfin une étude de l’université de Toronto[10] sur les
effets de la quarantaine lié à l’événement SARS, des syndromes de
stress post-traumatique et des dépressions ont été observés dans
28.9 % et 31.2 % des cas étudiés. Il est donc certain que
le choix de la quarantaine comme stratégie défensive aura des
répercussions sur la santé de la population très longtemps après
la fin de la pandémie.
Conséquence sur l’environnement court terme versus long terme
A très court terme,
le ralentissement brutal de l’économie présente de nombreux effets
spectaculaires assez positifs, comme les nuages de pollution des
principales villes chinoises disparaissant comme par magie, ou encore
les canaux de Venise subitement limpides.
A moyen-long terme,
il en va très probablement, et très malheureusement d’ailleurs,
tout autrement. Le ralentissement de l’économie a provoqué une
chute brutale des cours du pétrole, rendant ce vecteur énergétique
d’autant plus tentant à court terme.
Ayant été ramené à grosso modo 30$ le baril, un kWh électrique généré par ce vecteur va arriver à un prix de revient en-dessous de 3 cts. La majorité des investissements en énergie verte conduisent à des coûts par kWh légèrement supérieurs à cette valeur. Dès lors, plutôt que ré-investir dans une nouvelle infrastructure, beaucoup d’investisseurs préféreront brûler encore un peu de fossile, surtout avec un environnement économique très incertain.
A 70$ le baril, ce même kWh électrique passe à plus de 6 cts, et dès lors de très nombreux projets verts deviennent naturellement plus compétitifs et la transition énergétique s’enclenche d’elle-même.
D’une façon
générale, les choix de la durabilité s’appuient sur des calculs à
long terme et tout facteur d’incertitude s’oppose frontalement à une
telle approche.
Il faut espérer
qu’au minimum les acteurs économiques s’étant déjà engagés sur
la voie de la durabilité ne renieront pas leurs promesses. On peut
par contre concrètement craindre que l’adhésion de nouveaux
acteurs ralentira sur une période encore à déterminer.
Conséquences sur les libertés individuelles
J’avoue ici ma
grande inquiétude. Les tenants du confinement ne voulant apparemment
reconnaître les limites de leurs choix, il existe une forte
propension à dire que c’est la faute à ceux qui n’ont pas été
stricts et que donc il faut serrer encore davantage la vis …
C’est précisément
ce genre de mécanismes pernicieux qui ont conduit à l’avènement
des pires dictatures. Certes, nous en sommes encore loin, mais
s’engager sur ce chemin ne devrait laisser personne serein !
Conséquences sociétales
Elles découlent des
autres conséquences et personne ne peut prétendre savoir jusqu’où
cela pourrait nous amener.
Je vous proposerais
donc juste une comparaison pour ce thème :
Le problème des
“Gilets Jaunes”, avec forces émeutes et mort d’homme, en
France a été provoqué par une broutille à 5 milliards d’EUR. La
France doit se préparer à devoir absorber une autre bagatelle à
vraisemblablement 1000 milliards d’EUR …
Quelques lignes plus haut dans mon post, vous pouvez relire la mention de cette réflexion de DR, ou ré-écouter la vidéo, qui rappelle que la panique tue quelques fois plus que la cause …
Conséquences économiques du confinement
Quelle que soit la
variante de confinement, l’impact sur l’économie se révèle vite
beaucoup plus important que ce l’on pouvait imaginer à l’initial.
Le Conseil Fédéral
a dû rapidement revoir sa copie, après une première annonce qu’il
injecterait 10 milliards pour compenser les pertes de l’économie, il
a dû monter à 42 milliards et dire clairement qu’il s’agissait d’un
plancher et non d’un plafond.
Lors de l’annonce
initiale à 10 milliards, une estimation rapide m’avait montré que
nous étions obligatoirement loin du compte. En effet, le PIB suisse
s’élevant à un montant situé entre 600 et 700 mia /an, on voit que
le PIB mensuel tourne aux alentours de 55 mia (avec une certaine
variabilité saisonnière).
Mettre un pays à l’arrêt ne fait pas tomber le PIB à zéro puisque les services essentiels continuent d’être assurés. La perte directe doit donc être inférieure à ce montant. Toutefois, on a bien trop vite tendance à oublier la perte indirecte, soit celle générée par les pertes de substance (PME mise au tapis par exemple) et les coûts de redémarrage de l’activité.
A mon sens, il est
impossible de déterminer au sens strict en temps réel la perte
générée par la politique choisie. Au mieux, on peut envisager
d’estimer des fourchettes hautes et basses. Il convient donc de
prendre conscience, en premier lieu sur le principe, qu’en voulant
éviter les risques du C-19, nous en prenons d’autres, et que les
deuxièmes ne sont certainement pas plus clairs que les premiers.
Pour beaucoup
d’individus, tout spécialement les indépendants et les micro-PME,
la crise actuelle représente tout simplement un risque économique
majeur mettant en péril jusqu’à la sécurité de leur emploi. Si
effectivement, un nombre important de ces acteurs économiques
venaient à tomber, on découvrira ensuite un très désagréable
effet domino (exemple : l’indépendant mis à terre ne peut plus
aller au restaurant, ce qui met cet autre acteur économique
également en difficulté, et ainsi de suite…).
Le KOF (Institut
conjoncturel dépendant de l’EPFZ) a estimé qu’il faudrait 100 Mia.
Je n’ai objectivement pas autorité dans le domaine, mais mon
estimation intuitive était que si nous stoppions le confinement fin
mars (par ex. en optant pour la solution coréenne), nous aurions au
minimum 50 milliards à rattraper, mais que si nous persistions
jusqu’à fin avril, alors ce chiffre pourrait monter à 200 milliards
(dont plus de la moitié généré par l’impact sur la substance et
les coûts de relance).
Si nous en arrivons
à une telle extrémité, il y aura de manière quasi certaine une
hausse sensible du chômage et une pression conséquente sur les
salaires !
Nous risquons
également par effet de ricochet de fragiliser nos retraites. Un
affaiblissement de l’économie touche directement le premier pilier
(AVS), mais plus pernicieux et sans doute plus grave encore, le
deuxième pilier sera atteint par les incertitudes sur les marchés
voire une baisse de l’immobilier.
Et, cerise sur le
gâteau, il ne faut pas être grand devin pour annoncer une hausse
des impôts ! L’État va forcément s’endetter pour les
milliards évoqués ci-dessus, peu importe que cela soit 42, 50, 100
ou 200. Lors de Forum sur la RTS du vendredi 20 mars, l’économiste
Cédric Tille a évoqué un doublement de la dette de 15 % à
30 %. Tout restant égal par ailleurs, cela nous remettrait
plusieurs années en arrière et conséquemment annulerait les
efforts consentis par la population pendant ces mêmes années pour
réduire cette dette. Oui, mais voilà, par définition tout ne
resterait pas égal, même si l’argent investi le serait justement
pour limiter la casse, car, la meilleure volonté du monde, n’arrive
pas à aider tout le monde de manière optimale. Il existe toujours
des cas spéciaux, et même en nombre plus important que l’on
pourrait l’imaginer. Prenons comme exemple une PME de type startup en
phase d’investissement mais n’ayant pas encore prouvé sa capacité
de générer du CA, sur quelle base sera-t-il possible de l’aider
tout en respectant l’équité avec les autres entreprises plus
usuelles ??
Un petit commentaire sur le choix de la stratégie actuelle
Le choix défendu
par nos autorités est un choix de court terme sous la pression des
médias et d’une opinion publique apeurée par le climat anxiogène
pour lequel les conséquences économiques n’ont manifestement pas
été correctement prises en compte au moment de la décision.
Les mesures
annoncées pour limiter la casse représentent un point de départ et
pas une arrivée. En clair, puisque l’incendie a été allumé, il
faudra “du liquide” pour l’éteindre et il ne pourra être
question de rationner !!
Mais personne ne
devrait trop vite se réjouir, car une chose reste souvent vraie :
Quand vous ne
savez pas qui paye, c’est sûrement vous à votre insu… au minimum
partiellement !
Et c’est bien le cas
ici, la charge que la Confédération s’apprête à assumer pour
éviter la catastrophe retombera sur la collectivité, c’est à dire
au final vous et moi qui sommes tous les payeurs de dernier recours !
Conclusion
La gestion de cette
crise représente l’exemple même de ce qu’il ne faut pas faire :
– céder à la panique ambiante,
– suivre le mouvement
sans recul ni discernement,
– ne pas anticiper et subir les
événements au fur et à mesure de leurs arrivées.
Une autre voie était
possible. La Corée l’a prouvé. De surcroît, cet autre choix était
certainement meilleur pour l’économie mais également pour la santé
publique.
En guise de mot de
la fin, j’aimerais rappeler une maxime qui me semble tellement
d’actualité dans ces temps troublés :
Quand tout le
monde pense la même chose, la seule chose qui reste certaine, est
que plus personne ne pense !
Laurent-David Jospin
Sources :
[1] :
Anderson ML et al. The Effect of Influenza Vaccination for
the Elderly on Hospitalization and Mortality: An Observational Study
With a Regression Discontinuity Design. Ann Intern MedPublished
Ann Intern Med. 2020. DOI: 10.7326/M19-3075
[2] : Wolff
GG. Influenza vaccination and respiratory virus interference among
Department of Defense personnel during the 2017–2018 influenza
season. Vaccine 2020;38:350.
L’article que j’avais rédigé en janvier 2014 sur l’intégration du photovoltaïque en toiture (sous entendu par opposition à la pose décollée ou ajoutée ou encore sur-imposée) génère, malgré les 4 années écoulées, une fréquentation de visiteurs assez étonnante. On parle ici en moyenne d’une bonne trentaine de visiteurs par semaine de manière presque non discontinue avec des bas vers une dizaine et des hauts à largement plus de cent.
Des échos variés me sont revenus en direct, mais visiblement les gens hésitent à s’afficher dans les débats techniques. Et puis, il y a quelques semaines (désolé pour le temps mis à répondre, mais un imprévu familial grave avec l’un de mes enfants a perturbé ma fragile organisation) Monsieur Jérémy Venetz s’est fendu d’un long commentaire tendant à démontrer que l’intégration n’était pas un choix aussi mauvais que ce que mon analyse cherchait à démontrer (son commentaire se trouve à la fin de l’article de 2014, soit ici).
Pour être franc, je ne suis pas convaincu par les arguments qu’il apporte, mais honnêtement un article générant à la fois un tel trafic (peut-être 10’000 lecteurs à ce jour), et dépendant fortement de l’évolution de la technique mérite une re-lecture critique de temps en temps.
Du coup, je profite du commentaire de notre visiteur et de la réponse que je souhaite lui apporter pour vous proposer une mise à jour de cet article essentiel à mes yeux dès lors que l’on veut bien mettre en relation les conséquences énergétiques, puis économiques, et enfin sociétales de contraintes légales imposées par des intérêts très (trop) partisans.
En préambule et puisque ce post sert donc de réponse au commentaire de Monsieur Venetz, il me semble approprié de signaler qu’une recherche sur internet montre qu’il apparaît comme chef de projet solaire chez Eternit, entreprise qui propose justement des solutions d’intégration. Il existe donc un certain conflit d’intérêt dans sa prise de position.
Pour démarrer, un petit rappel sur notre dépendance à une énergie abondante et bon marchée, nous en aurons besoin plus tard :
Nous n’en sommes généralement pas conscient, mais toute notre société a été bâtie sur le principe d’une énergie quasi gratuite et illimitée.
Un certain Jean-Marc Jancovici a développé le concept d’esclave énergétique pour rendre palpable notre consommation effrénée. Vous pouvez trouver son article ici.
Et pour ceux qui veulent aller à l’essentiel, je vous propose juste l’extrait du champion du monde de cyclisme affrontant un grille-pain dans un combat dantesque.
Votre grille-pain vous battrait donc à place couture (à moins que vous ayez des cuisses encore plus impressionnantes que celles du Robert de la vidéo ci-dessus), mais imaginez juste un instant votre aspirateur ± 1’400 Watts = 2 “Roberts”, votre PC de gaming = “1 Robert”, votre cuisinière électrique = 6-7 “Roberts”, etc etc Bref, je ne sais pas comment vous trouvez encore un peu place pour votre propre lit avec cette pullulation de “Roberts” dans votre appartement.
Et encore, on ne parle ici que de votre consommation domestique, rajoutez seulement à ce qui précède votre part de consommation des infrastructures communes (pensez à l’éclairage publique, les écoles, les hôpitaux, l’entretien des routes, …) ou plus essentiel encore la disponibilité quasi illimitée de nourriture accessible sans effort dans les supermarchés et vous devez réaliser que nous usons et abusons de nos “esclaves énergétiques”.
En résumé, notre mode de vie incluant notamment toutes les prestations sociales que nous avons mises en place dépend totalement de la disponibilité d’une énergie ultra-abondante et hyper bon marchée.
Le corolaire se déduit de lui-même, chaque augmentation du coût de l’énergie va impacter notre mode de vie. Et c’est justement l’argument asséné comme une massue par les adversaires des énergies renouvelables : nous n’arriverons pas à encaisser la moindre hausse de l’énergie sans hausse du chômage, baisse des prestations sociales, ou autres diminutions de la qualité de vie. Comme vous le savez, mon blog défend justement la position que oui une transition énergétique est non seulement possible mais également indispensable pour préserver notre qualité de vie sur le long terme. Il faut toutefois laisser ceci à nos adversaires : Si on retient les mauvais choix pour le déploiement des énergies renouvelables, alors effectivement nous subirons des problèmes sociétaux potentiellement graves voir non gérables.
Ceci étant rappelé, que nous dit Monsieur Venetz (les “bullet points” seulement, merci de vous référer à son message pour le détail) ?
A. les installations intégrées se destinent prioritairement aux toitures refaites à neuf.
Bien, mais alors pourquoi toute une série de services d’urbanismes s’obstinent à vouloir imposer cette contrainte également pour des installations prévues sur des toitures existantes ???
Il est correct que la différence en terme de coût est sensiblement moindre sur un projet inclus dans une toiture conçue et faite pour la première fois (même si il reste une différence).
Par contre, l’argument sur la durée de vie se retourne contre Monsieur Venetz, car une toiture bien faite devrait durer 80-100 ans et les centrales PV ont une espérance de vie de 25 à 40 ans. Or, la reprise d’une installation intégrée alors que la technique a fortement évolué représente un vrai challenge pour ne pas dire grosse incertitude.
B. les installations intégrées profitent d’une subvention plus élevée.
Juste, mais … . Au demeurant, Monsieur Venetz a la correction d’admettre que ce différentiel de subvention ne couvre pas entièrement la différence de coût.
Maintenant, il faut être clair ! L’argent ne tombe pas du ciel ! Mais il est prélevé sur l’ensemble des citoyens et donc prélevé sur les circuits économiques avec comme résultat un coût de l’énergie plus élevé qui d’une part donne des arguments à tout ceux qui veulent freiner la transition énergétique et d’autre part, les grandes choses restant la somme des petites, impacte notre économie (pensez par ex. aux primes d’assurances maladies qui conduisent beaucoup de ménages de la classe moyenne inférieure à diminuer leurs loisirs voir pire). Un prélèvement n’est jamais indolore, il est toujours compensé ailleurs.
C. Les installations intégrées offrent une meilleure esthétique.
Subjectif ! On peut discuter pendant des heures et nous tomberons jamais d’accord, si vous aimez les blanches et moi les brunes (je parlais des bières bien sûr !), il n’y a pas d’argument factuel qui permette de trancher que l’une ou l’autre variante soit à préférer.
Vous argumentez qu’un nombre important de personnes trouve la variante intégrée plus jolie (notamment des architectes). Je peux vous répondre qu’il y a pas si longtemps les mêmes personnes ne voulaient pas entendre parler de panneaux solaires intégrés ou pas.
Les canons de l’esthétique évoluent.
Cette question de la soit disant esthétique supérieure n’en finissant pas de pourrir le débat du photovoltaïque (et en passant ralentit sa diffusion) des sondages ont été réalisés et il apparaît qu’à plus de 20 m seul un expert est capable de voir la différence entre une installation intégrée ou sur-imposée. Une association française le GPPEP (Groupement des Particuliers Producteurs d’Energie Photovoltaique) a réalisé le test suivant sur 250 personnes prises au hasard. 20 photographies d’installations sur-imposées et 20 autres intégrées étaient présentées et les personnes devaient déterminer le type de chaque installation. Le résultat parle de lui-même : moins de 10 % du public est capable de faire la différence.
D. Une installation intégrée peut produire autant qu’une installation ajoutée.
Pas d’accord !
En premier lieu, il faut savoir de quoi l’on parle : intégrée ou pseudo-intégrée.
Dans une installation intégrée, au sens où les services d’urbanisme l’entendent, l’espace résiduel entre les panneaux solaires et la toiture proprement dite est recouvert par une garniture de même nature que la ferblanterie de la toiture et ferme donc cet espace.
De plus, les mêmes services d’urbanisme s’attendent à ce que les modules solaires soit posés dans le plan même de la couverture de toiture principale.
Si ces deux contraintes sont effectivement respectées, il n’y a pas photo-finish, l’espace sous les modules solaires présente un faible volume et est clos.
Dans ce cas de figure, selon la localisation de l’installation, les températures régnantes, les conditions de vent, le type de modules installés, … le delta max d’efficience peut atteindre 50-60°C * 0.55 % soit 30 % et une moyenne de l’ordre de 20 % (le principe étant que le matin l’installation n’est pas encore monté en température de manière importante, mais que dès 11h environ un maximum de température est atteint et conservé presque intégralement jusqu’au coucher du soleil).
Si vous souhaitez l’expérimenter : lorsque vous êtes en vacances dans le sud, prenez une voiture bleue ou verte foncée, laisser la en plein soleil 30 minutes ou plus et poser la main sur le toit ! (Bon sans plaisanter cette fois, ne faites surtout pas cela, car si vous laissez la main trop longtemps vous risquez la brûlure au 2ème degrés !!).
Compter avec 15 % de perte dans ce genre d’installation semble assez raisonnable.
Une installation pseudo-intégré cherche à imiter une installation intégrée tout en dégageant des espaces de circulation d’air. On parle souvent ici d’intégration simplifiée. Ce type d’installation s’impose actuellement notamment en France vu la position des Monuments de France. Notre logiciel de calcul de rendement de centrale PV part de l’idée qu’il s’agit de ce type d’intégration lorsqu’on décoche la case “free-standing”.
Ici, nous obtenons une perte de production annuelle de 5.5 %, soit vraisemblablement des pointes de 10-12 % sur les mois les plus productifs.
Pourquoi ?
La ventilation, certes existante, ne se compare pas avec celle d’une installation décollée correctement planifiée.
Exemple d’intégration simplifiée – Source Voltoya
Dans l’exemple ci-dessus, l’installation serait donc “intégrée”, et il existe bel et bien une lame d’air, mais celle-ci est d’à peine 5 cm (moins qu’une demi hauteur de tuile) et comparable à un parcours d’obstacle, à comparer avec les 20 cm parfaitement réguliers d’une installation décollée standard. L’espace intercalaire entre les panneaux joue aussi un rôle. Dans une installation décollée, il existe un vide d’au minimum 1 cm et allant jusqu’à 2 cm selon le système de fixation entre chaque panneau, créant ainsi autant d’échappatoires pour la chaleur excessive. Dans l’exemple ci-dessus, on voit que les panneaux sont très proches d’être ajustés les uns aux autres (ce qui est d’ailleurs fréquemment le cas).
E. La durée d’un vie serait la même puisque la ventilation serait suffisante
Et bien non, la ventilation n’est pas suffisante. La preuve en un raisonnement simple : la production est péjorée d’au minimum 5 % (voir ci-dessus) dans le meilleur des cas, cette diminution provient d’une élévation supérieure de la température du panneau, dès lors le facteur de dilation thermique va s’appliquer et les efforts sur les soudures notamment (mais aussi le laminage) induit une fatigue mécanique supplémentaire, et ainsi obligatoirement un panneau intégré toutes choses restant égales par ailleurs vieillira plus vite.
Le Fraunhofer Institut en Allemagne a récemment posé l’évaluation que les panneaux solaires actuels avaient une espérance de vie de 40 ans. Cette affirmation se basait sur une configuration classique pour les allemands, c’est à dire en pose ajoutée ou libre. L’usine avec laquelle nous travaillons m’indique officieusement que les modules actuels posés en intégrés devraient tout juste pouvoir tenir 20 à 25 ans soit les termes des garanties actuelles. D’ailleurs les dites conditions de garantie spécifient très souvent ” … avec une aération suffisante … “, sous-entendu pour les modules intégrés les fabricants se gardent une porte de secours pour ne pas devoir assumer des cas de vieillissement prématuré. Potentiellement, c’est donc jusqu’à 50 % de perte !
F. Il n’y aurait pas de différence d’énergie grise entre les variantes décollées et intégrées.
Hummm.
Je peux entendre l’argument pour une installation conçue sur une toiture complètement nouvelle. Sur une toiture refaite à neuf, j’en suis déjà moins sûr, car lors de sa conception initiale l’intégration des modules n’a en principe pas été imaginée. Par contre sur une toiture existante, c’est manifestement faux. Le simple fait de déconstruire la toiture présente conduit déjà à une aberration environnementale.
Mais à mon avis le problème principal avec l’énergie grise du système doit être considéré sur son cycle de vie intégral et donc en incluant la fin de l’installation, ce qui nous amène directement au point suivant.
G. Monsieur Venetz admet que le problème de l’évolutivité et réversibilité est bien réel.
Merci à lui.
Sur ce, j’aimerais encore préciser ceci : il s’agit bien de 3 problèmes distincts dont a. maintenance, b. évolutivité et c. réversibilité.
a. La maintenance s’apparente à une loterie. Est-ce que les fabricants des composants ou des modules installés existent-ils toujours ? Et dans l’affirmative produisent-ils toujours les modèles retenus ? L’évolution technique ne s’arrête jamais, nous le savons tous. Globalement, le propriétaire d’une installation intégrée ne peut que “croiser les doigts” et espérer ne pas rencontrer une grosse difficulté car sinon cela pourrait bien signifier la fin de vie prématurée de l’installation. Dans son argumentaire, Monsieur Venetz n’a pas oublié de dire que le maître d’ouvrage d’une installation intégrée profitait d’une subvention bonifiée. Précisons alors ici que cela ne vaut pas pour la maintenance, qui coûte également proportionnellement plus cher. b. Il ne faut pas planifier pouvoir faire évoluer une installation intégrée, ou alors à des coûts disproportionnés. L’évolution en taille (agrandissement de la centrale) correspond au cas de l’installation intégrée sur un toit existant que Monsieur Venetz lui-même considérait comme moins favorable avec en plus la difficulté de devoir déconstruire une interface d’étanchéité entre l’installation actuelle et la toiture puis garantir l’étanchéité entre l’ancienne et la nouvelle partie de la centrale. L’évolution technologique (vers des panneaux plus performants) tombe dans la catégorie de la maintenance. La probabilité que des nouveaux types de module s’adaptent sans difficulté relève de l’utopie. c. Mais pour moi, le problème principal en lien avec cette question d’esthétique se situe toujours au niveau de cette réversibilité quasiment inexistante ou alors réellement très problématique. Si on veut préserver le bâti existant, il faudrait commencer par ne pas le déconstruire !! Dans mon article de 2014, j’annonçais un magnifique patchwork à venir d’ici une vingtaine d’année. Vu mes activités professionnelles, j’ai déjà connaissance de 2 cas de centrale PV intégrées ne fonctionnant plus dans un cas et de manière marginale dans l’autre et que les propriétaires concernés, au vu des coûts et du faible rendement économique, ne remettront pas en état.
H. Et ce dont Monsieur Venetz n’a pas parlé, les risques d’incendie accrus !
Si vous vous amusez à faire une recherche sur internet avec les mots clefs incendie et photovoltaïque, vous constaterez dans une importante majorité des cas l’implication d’installations intégrées . Il existe une bonne raison pour cela.
Si le panneau solaire chauffe, le petit boîtier à l’arrière du panneau avec les diodes peut chauffer encore bien davantage. Dans le cas d’une défectuosité, il peut même s’auto-allumer et provoquer un départ de feu via les plastiques présents. C’est ici que cela se corse et que la différence entre une installation intégrée ou décollé prend tout son sens.
Dans le cas d’une installation décollée, le plastique du boîtier brûlera certainement intégralement tandis que le tedlar de l’arrière du panneau aura tendance à charbonner. Les modules photovoltaïques appartiennent à la catégorie des matériaux difficilement combustibles, et en cas de départ de feu vont s’éteindre spontanément à la condition expresse qu’il n’existe pas un apport de chaleur extérieure. Ainsi et dès lors qu’il existe une lame d’air suffisante puis des tuiles normalement épaisses, on peut raisonnablement espérer que le dit départ de feu soit circonscrit au module solaire concerné avec encore un peu de noircissement du module voisin.
Il en va tout autrement dans le cas d’une installation intégrée qui premièrement se situe à proximité immédiate de la charpente et n’est séparée de celle-ci que par un bac d’étanchéité éventuellement en acier (très bon transporteur de la chaleur!) ou en plastique et donc potentiellement combustible ; et qui rappelons-le se trouve dans un espace confiné. Dès lors, le scénario s’écrit avec une facilité déconcertante : le module défectueux se combustionne lentement et discrètement par manque d’oxygène et allume de manière similaire la charpente proche. Ce feu rampant peut couver de nombreuses heures et lorsqu’il éclate au grand jour, il a atteint une taille conséquente garantissant des dommages substantiels au bâtiment.
Il me semble utile de le souligner, ce cas de figure peut survenir avec une installation intégrée correctement réalisée et des panneaux solaires ayant passé tout les contrôles de qualité. Il suffit par exemple qu’un coup de foudre aie légèrement endommagé l’installation mais sans la mettre hors service. Je ne connais pas les statistiques actuelles, mais nous nous situons le plus probablement à largement moins qu’un module sur 100’000 prenant feu spontanément durant sa durée de vie normale. Simplement, si cet exemplaire défectueux se trouve dans une installation décollée, nous resterons certainement dans l’anecdote. Dans le cas contraire, il existe une probabilité bien tangible que cela tourne au drame.
Juste pour la petite histoire, ce post a été rédigé durant le mois de juillet, et nous avons eu droit à un incendie de toiture photovoltaïque à peine à 25 km de chez nous et selon les images satellites, il semble bien que cette installation ait été réalisée en intégré. voir ci-dessous (ArcInfo et GoogleEarth) :
En conclusions :
Intégrer les panneaux solaires coûte, induit une baisse de production, diminue leur durée de vie, et enfin complexifie la fin de vie de l’installation. Même si on peut discuter sur les chiffres précis, on arrive tout de même à déterminer un ordre de grandeur de manière assez conservatrice, en retenant :
a. surcoût 20 % ramené à 10 %
b. perte de production 10 % ramené à 5 %
c. durée de vie réduite 50 % ramené à 30 % (de réduction donc, pas 30 % de durée vie totale)
d. surcoût sur l’évolutivité/maintenance/fin de vie 30 % ramené à 15 % (conservateur pour le moins).
e. prime d’assurance plus élevée = pour mémoire
Or voilà, si on retient en ordre de grandeur 10 cts pour le coût du courant PV décollé, on obtient au bas mot (10 / (0.9*0.95*0.7*0.85)) soit 19.65 cts et donc un quasi doublement du coût du courant produit !!! Ce sont bien les facteurs c. et d., généralement pas pris en compte à leur juste importance, qui déterminent l’essentiel de la différence.
Pour l’exprimer autrement, on parle, en chiffre absolu, d’un surcoût d’environ 10 cts, à comparer avec les prélèvements proposés pour financer les ENR de l’ordre du centime.
Lors des divers débats politiques dans notre petite Helvétie, il a souvent été argumenté qu’un prélèvement cantonal additionnel, même aussi bas que 0.5 centime (bien une moitié de centime) ! mettrait à mal l’économie et obligerait les entreprises énergivores à délocaliser. On n’ose imaginer ce que 10 centimes générerait comme conséquences.
Relisez les explications de Monsieur Jean-Marc Jancovici, elles démontrent on ne peut plus clairement que nos sociétés ne peuvent se permettre une hausse du coût de l’énergie sans devoir remettre en cause des acquis sociaux, qui semblaient pourtant gravés dans le marbre.
La conclusion finale est simple : en imposant de manière illégitime des intégrations des centrales solaires, on ralentit dramatiquement le déploiement à large échelle du photovoltaïque au détriment de notre planète et des générations futures. On le voit clairement en comparant 2 pays cherchant à imposer cette pratique presque systématiquement comme la France et la Suisse avec l’Allemagne ou même l’Angleterre, toutes deux pourtant largement moins insolées, et qui n’imposent l’intégration que de manière exceptionnelle : il n’y a pas photo-finish pour utiliser l’expression consacrée : La France (en enlevant la part des DOM-TOM) et encore plus la Suisse appartiennent aux mauvais élèves en terme de part du photovoltaïque dans le mix énergétique du pays, alors que l’Allemagne caracole dans le peloton de tête.
A la fin des années 50 éclatait le scandale de la Thalidomide avec plus de 10’000 enfants nés mal-formés (20’000 selon certaines sources). Alors que les lanceurs d’alerte de l’époque avançaient des arguments solides, la firme pharmaceutique Grünenthal a usé de multiples manœuvres dilatoires pour repousser ces avertissements jusqu’à l’insoutenable. Quand on regarde dans le rétroviseur, on a de la peine à trouver une justification à de tels agissements. Grünenthal était allé jusqu’à affirmer que son médicament avait sauvé des vies d’enfants – né affreusement mal formés faut-il le rappeler – qui auraient sinon disparu via des avortements spontanés !! La vérité, crue et douloureuse, était tout simplement l’argent. Grünenthal pensait posséder la poule au œufs d’or avec cette molécule et voulait protéger ses revenus ! Puis, lorsque la réalité ne pouvait plus être cachée sous le tapis, elle s’est défendue pour éviter sa faillite quitte à infliger une double peine aux familles touchées.
Ce scandale a conduit à toutes une série de décisions juridiques dont la mise en place de divers mécanismes sensés garantir à la fois l’innocuité et l’efficacité des nouveaux médicaments mis sur le marché.
Il avait bien été dit “plus jamais ça”, mais force est de constater que quelque chose n’a pas dû fonctionner correctement car depuis cette première fois qui aurait dû être la dernière fois, nous avons vécu entre autres les scandales du Vioxx, du Médiator, de l’Isomérride, du Distilbène, de la pilule Diane 35, ou tout récemment encore de la Dépakine[1]. Le moteur de ces divers scandales se trouve toujours du coté des intérêts financiers.
Merci au site Le Nouveau Paradigme / David Jarry pour la mise à disposition du dessin
Ces exemples déjà très spectaculaires en soi cachent en réalité une attitude générale conduisant à privilégier le profit des producteurs de médicament plutôt que la santé des patients ou même encore plus prosaïquement leur porte-monnaie.
A titre d’exemple, on peut utilement rappeler ici l’attitude des grandes pharmas dans deux dossiers récents qui démontrent on ne peut plus clairement leur véritable visée.
Dans le cadre de la question des statines, et sans même traiter la controverse liée à cette classe de médicament, la levure de riz rouge offre la seule source connue de statines naturellement présentes dans un produit dérivé d’un aliment. De ce fait, ce produit présente 2 particularités notables dont à savoir un coût insignifiant comparé à une statine de synthèse vendue par une pharma, et l’impossibilité de le breveter. Il semblerait par ailleurs que la levure de riz rouge génère fréquemment des effets secondaires moins aigu qu’une statine de synthèse. Plusieurs patients confirment ne pas imaginer retourner à une version synthétique tant les effets secondaires peuvent être pénalisants et incluent entre autres des nausées, vertiges, faiblesses, …[2] Il est très amusant de constater que le lobby pharmaceutique utilise comme argument pour faire interdire ce produit, représentant une menace claire pour ses intérêts commerciaux, justement les effets secondaires qui affectent ses propres produits plus sévèrement !
Toujours plus proche de nous, car le dossier “fume” encore sur les tables des ministères concernés en France, la question des vaccins combinés imposés aux tout petits enfants selon un mécanisme dit de Cheval de Troie fait ressentir une forte nausée à ceux qui veulent bien se pencher sur le sujet de manière un peu sérieuse. En peu de mot, le plan de vaccination obligatoire en France impose avant 18 mois de faire vacciner contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite sous peine de sanctions sévères. Depuis 50 ans, il était possible de faire vacciner les enfants contre ces 3 maladies avec un produit de la société Bio-Mérieux pour un coût inférieur à 7 EUR. Progressivement, ce vaccin, réputé très sûr, a été rendu indisponible et remplacé par des variantes dites “combo” qui incluent d’autres pathologies comme la coqueluche ou l’hépatite B. Or ceci n’est pas neutre thérapeutiquement parlant ni même financièrement. Le vaccin contre l’hépatite B est l’objet d’une forte controverse dans les milieux médicaux eux-mêmes. En France, pays dont les autorités sont fortement pro-vaccins, les tribunaux ont reconnu par deux fois qu’il existe un lien entre ce vaccin et la sclérose en plaques. Sans rentrer dans trop détails, on peut mentionner également que cette variante inclut des adjuvants comme l’aluminium et le formaldéhyde reconnus comme neurotoxiques et cancérogènes. Tout cela pour un seul objectif, un coût de vente multiplié par 5 ! Le Conseil d’État vient de statuer : l’industrie a l’obligation de fournir une recette ne contenant que les vaccins strictement obligatoires. La réponse de l’industrie pousse le cynisme au-delà de l’imaginable : elle a réussi maintenant à rendre obligatoire tout les autres vaccins, argumentant qu’elle n’arrivera plus à fournir l’ancien vaccin, sans aucune considération pour le budget des familles ou les risques encourus par les enfants concernés.
Les causes de cette dérive ne relèvent pas d’un mystère ésotérique insondable, mais tout simplement d’une série d’évidences qui auraient dû conduire à une réaction appropriée depuis longtemps déjà ! Sans doute la plus choquante de toutes : Les experts sensés contrôler les entreprises pharmaceutiques soit viennent de celle-ci, soit dépendent de sa manne financière pour financer leurs recherches. Or, il a été démontré que lorsqu’un chercheur reçoit les fonds nécessaires à ses études d’une source ayant un intérêt aux résultats, la probabilité que ceux-ci soient conformes aux attentes du bailleur de fonds fait plus que quintupler !
Il faut aussi citer ces études qui, progressivement, tendent à abaisser les seuils de tolérances de diverses données biologiques, comme parar exemple, l’abaissement continuel depuis plus de vingt ans des taux sanguins admissibles des lipides. Ainsi, si cette courbe de tolérance s’abaisse au fil des ans, celle des profits générés par les antilipémiants s’élève de façon asymptotique !
On pourrait aussi parler, de façon identique, des valeurs limites conseillées dans le traitement antihypertensif, avec néanmoins une réaction nouvelle de certains médecins gériatres qui ont démontré que si l’abaissement de la systole entraînait certes une baisse du nombre d’AVC ( accident vasculaires aigus) chez la personne âgée, cela amenait concomitamment une baisse de la vascularisation cérébrale et donc des facultés cognitives. Aussi, pour le résumer de façon triviale, les scientifiques dogmatiques, de mèche avec les pharmas, préféreraient avoir des « légumes » normotendus bourrés de médicaments plutôt que des vieillards certes un peu hypertendus mais qui jouent aux échecs…
Pour le résumer crûment, les pharmes veulent en premier lieu du mal à nos portemonnaies, la santé des consommateurs, elle, passe après.
Avec un très joli dessin de Chappatte qui le résume si bien :
Durant des décennies, le monde médical a bénéficié d’une aura certaine lui offrant un statut de quasi infaillibilité, tant dans ses diagnostics que dans ses prises de décisions thérapeutiques. C’était l’époque des mandarins universitaires qui géraient leurs services comme des détachements militaires, avec, à leur disposition, du personnel corvéable à merci, aux ordres, n’ayant aucune possibilité d’intervenir dans les décisions du « Patron ». A un niveau moindre, mais avec néanmoins tout autant de pouvoirs, la plupart des médecins de famille régnaient sur la population de ceux appelés à juste titre des « patients ». Cette époque, pas si lointaine puisqu’on peut l’estimer aller jusqu’à la fin des années cinquante, était aussi celle où naissance et mort étaient encore considérées comme des phénomènes naturels; la mort en particulier, se déroulait le plus souvent à domicile, en compagnie des diverses générations familiales, et ne représentait pas un échec thérapeutique de son médecin de famille.
Depuis les années soixante, la médecine a fait de considérables progrès scientifiques qui ont pu donner l’impression que les limites de la vie allaient pouvoir être dépassées quasi indéfiniment, certains philosophes actuels allant même jusqu’à prédire une future éternité. De plus, durant la dernière décade, le monde de l’information a fait, lui aussi, un bond considérable avec l’Internet à portée de tous, permettant ainsi à chacun de grappiller des renseignements médicaux plus ou moins pointus, mais donnant aussi lieu parfois à des interprétations fantaisistes par manque de connaissances de base physiopathologiques.
La société, elle aussi, a beaucoup changé, voyant l’émergence d’une volonté de satisfaction immédiate de ses besoins, une aspiration, dans le domaine médical, à une prise en charge sophistiquée, le désir de ne plus « souffrir » dans son corps et son âme, et la crainte absolue de la sénescence, et a fortiori de la mort.
Ces évolutions inéluctables ont ainsi transformé le « patient » du début du siècle, à la merci du diktat médical, en un consommateur « impatient », avide de nouveautés biotechnologiques et effrayé au plus haut point par sa finitude. Ceci a aussi permis, entre autre, l’émergence d’une « médecine » terriblement lucrative : les soins « anti-âge » et ceux plus généraux de « bien-être ». Dès lors il devient difficile de distinguer les prestations prises en charge par nos mutuelles, nécessitées par des affections allopathiques classiques, de celles issues de cette médecine du bien-être qui, typiquement, devraient être à charge du consommateur.
Par ailleurs, l’angoisse de la sénescence et de la mort entraîne des exigences de soins excessifs dans diverses situations où ne persiste plus aucun espoir d’amélioration et de conservation d’une certaine dignité de vivre et où seule l’acceptation de l’issue fatale serait un choix judicieux et empreint d’humanité. Tous ces exemples de dérive de consommation médicale entraînent bien entendu in fine une croissance des coûts de la santé, imputables, ceux-ci, aux seuls consommateurs de prestations médicales financées par nos assurances maladie mutuelles.
Merci à Amanda pour sa participation
Cette évidence nous amène à une seconde question encore plus incorrecte politiquement : les limites de notre système mutualiste.
Il est actuellement parfaitement établi qu’une bonne part des affections touchant notre population occidentale sont la conséquence directe d’un mode de vie inadéquat. Néanmoins, et ceci pour des raisons purement économiques, nos gouvernements répugnent à légiférer sur certaines toxicités sous le seul prétexte que les industries qui les produisent créent des emplois et génèrent des produits fiscaux. Prenons l’excellent exemple du tabagisme. Une récente étude de l’OMS [1] a montré que cette industrie du tabac coûtait plus de 1000 milliards ( vous avez bien lu mille milliards!!!) de dollars par an ( oui, par année!!!)) à nos économies car l’on s’est enfin décidé à tenir compte non seulement des dépenses de santé mais aussi des coûts engendrés par la perte de productivité due aux malades et aux morts précoces engendrées par le tabagisme. Dans le même temps cette étude démontre que les taxes sur le tabac rapportent environ 270 milliards de dollars par an. Ainsi le tabac coûte aux états quatre fois plus qu’il ne lui rapporte de taxes ! Un jour viendra peut-être où l’on imposera aux tabatiers de payer l’intégralité de ce qu’ils nous coûtent. Le même constat pourrait, de toute évidence,être établi avec l’industrie agroalimentaire qui est le vecteur principal de l’épidémie de maladies métaboliques qui frappe de plein fouet nos économies, avec son cortège d’obèses, d’hypertendus, de diabétiques et d’artériopathes. Or il n’y a que peu de restrictions publicitaires pour la junk food, des distributeurs de sucreries hypercaloriques se trouvent dans toutes les gares et d’autres lieux publics, l’alcool reste une valeur sûre de nos pays, tout cela au nom de cette sacro-sainte liberté du commerce. Or ce mode de vie n’est pas une fatalité et ceux qui cherchent à s’en détourner, qui se forcent à faire du sport et à trouver un équilibre alimentaire vont probablement un jour se révolter contre une mutualité qui n’incite personne à éviter ces maladies de notre société consumériste, et réclamer des primes maladies modulées en fonction des efforts personnels fournis….
Cet état de fait nous amène encore plus loin dans cette réflexion hautement incorrecte politiquement parlant : le rationnement des soins dans certaines situations des extrêmes de la vie. Est-il réellement judicieux de développer des infrastructures hautement dispendieuses pour tenter de réanimer des « enfants » de 26 semaines de gestation, voire moins ? Particulièrement lorsque l’on sait que ceux qui survivront le feront au détriment de nombreuses séquelles [2] qu’ils auront à subir leur vie durant et dont les coûts générés seront, accessoirement, pris en charge par la collectivité mutualiste… Est-il raisonnable de s’acharner auprès de très grands vieillards que l’on décide d’opérer à cœur ouvert pour une qualité de survie détestable. Il est temps de ne raisonner plus qu’en terme de qualité de vie et de dignité humaine et non plus en terme de temps de survie. Gagner trois mois de survie dans de terribles conditions suite à un traitement lourd chimio-thérapeutique pour un cancer terminal est-il préférable à une fin de vie « écourtée » auprès des siens ? Là aussi, on trouve manifestement des possibilités d’économies certaines dans le domaine de la santé.
Les patients ne portent pas seuls la responsabilité de la dérive du système, loin s’en faut, mais s’ils veulent éviter de se retrouver victimes d’une situation ayant atteint un point de non-retour notamment en termes économiques, ils ne pourront faire l’impasse d’une reprise en main de leur propre santé. Pour rappeler une formule connue parfaitement d’actualité ici : quitter le stade de consommateurs pour devenir des consom-acteurs responsables.
Blaise Courvoisier et Laurent-David Jospin
Table des matières de la série : ici
Prochain article : Des politiques otages de leur propre créature ?
Dans le cadre du débat public relatif à notre initiative populaire “pour une fiscalité écologique à la place de la TVA”, nous ne nous attarderons pas sur notre brave Conseil Fédéral pris la main dans le sac d’annoncer des chiffres manifestement totalement erronés (ce qui pourrait bien faire l’objet d’un autre post prochainement), mais sur les promesses de notre Conseillère Fédérale en charge des Finance nous promettant une autre taxe écologique soi-disant tout à fait efficace et beaucoup plus supportable au niveau de la population que celle proposée par les vert’libéraux.
Regardons cela d’un peu plus près! La taxe incitative pour l’essence annoncée se situerait donc à 28 centimes. Rappelons ici qu’il s’agit bien d’une taxe supplémentaire puisqu’à l’inverse de notre solution, aucune autre taxe n’est ni supprimée ou même simplement abaissée.
Évidemment, en première apparence 28 centimes semblent beaucoup moins élevés qu’un francs et quelques (environ 1.10). Mais voilà les apparences sont bien trompeuses, car ces 28 centimes représentent pour une famille modeste avec une voiture pas trop récente réalisant 25’000 km par an dont une part importante en trafic urbain plus de 45.– de charge supplémentaire mensuelle (25’000 km * 8lt/100 * 28 cts / 12 mois), alors que notre initiative “pour une fiscalité écologique à la place de la TVA ne conduit qu’à un supplément de charge de 13.– pour le cas le plus défavorable (voir document détaillant le calcul de l’impact sur les ménages)
Mais il y a beaucoup plus grave! Cette taxe supplémentaire promise par Madame E. W.-S, ne possède aucun effet incitatif réel, car elle se situe à un niveau inférieur aux variations usuelles du prix de l’essence elle-même, dont il est manifeste qu’elles n’ont jamais conduit à des baisses durables (pour être précis, il faut parler du couple essence + diesel, car la consommation d’essence a bel bien baissée mais au profit du diesel). Examinez bien le graphique ci-dessous sur une période d’un peu plus de 10 ans, on voit des variations de prix très élevées, la différence entre le minimum et le maximum s’approchant d’un franc.
Alors que la consommation de carburant reste globalement totalement stable!!! Les deux graphiques qui suivent le démontrent on ne peut plus clairement :
Dès lors ces 28 centimes annoncés par notre ministre des finances appartiennent donc sans aucun doute possible à la catégorie des leurres! Ils ne conduiront qu’à une augmentation de la fiscalité et de la bureaucratie, en clair tout le contraire de notre initiative. Et bien sûr, pas de gâteau sans cerise! La solution préconisée par notre ministre conduira également à un retard de notre pays dans les industries d’avenir représentées par les cleantech. Pour ma part, je ressens un fort sentiment de déjà vu, lorsque certaines forces politiques ont cru sensé de s’accrocher à l’intégralité du secret bancaire avec au final une perte totale sans aucune compensation, alors qu’il eut été possible d’en obtenir, et même des intéressantes!, si le processus avait été initié en temps utile.
Pour évitez un gâchis innommable, le 8 mars votez OUI et faites voter OUI à l’initiative des vert’libéraux visant à supprimer la TVA et à la remplacer par une taxe écologique sur les énergies non renouvelables.
Une année au compteur au plus, à toute vitesse, sans même s’en rendre compte … Le monde dans lequel, nous vivons s’accélère. La technologie nous l’impose, ou peut-être plus justement dit cherche à nous l’imposer. Et ma foi, nous nous laissons faire … trop sans doute.
Alors voilà, première bonne décision, je prends le temps de vous adresser mes meilleurs vœux pour la nouvelle année, en espérant que celle-ci apporte un lot généreux de satisfaction à tous et d’améliorations sur les fronts ouverts dont nous parlons si souvent dans ce blog.
Je vous ai scanné la carte de vœux que nous avons retenue pour nos activités professionnelles. La question s’était posée si nous allions renoncer à envoyer des vœux à nos clients et faire un don en lieu et place à une organisation caritative. Vous connaissez mon esprit frondeur et puisque je ne voulais pas trancher, nous avons décidé d’envoyer tout de même des vœux mais en achetant la carte auprès d’une telle organisation caritative. Et puis, il faut dire que quand j’ai vu cette carte dans le catalogue … on aurait pu croire qu’ils l’avaient imaginée juste pour moi, vous ne trouvez pas?
En guise de cadeau (de noël ou de bienvenue dans la nouvelle année, comme vous préférez), vous trouvez juste après celui-ci un nouveau post publié il y a peu de temps, mais pour lequel vous n’avez intentionnellement pas encore reçu de notification. Je vous y décris les eaux tumultueuses de la politique énergétique mondiale et l’importance de s’en détacher le plus vite possible. Il y a aussi une introduction à ce qui occupera totalement mon esprit durant le premier trimestre 2015, mais chut c’est une surprise …
Vous avez certainement remarqué les communiqués de presse de ces derniers jours comme quoi la dernière décennie était la plus chaude depuis le début des mesures climatiques, ou le fait que le mois de juin est le 5 ème le plus chaud au niveau de la planète.
Vous n’avez, par contre, peut-être pas prêté toute l’attention voulue (et si vous l’avez fait vous avez bien sûr droit à mes plus plates excuses) à une autre information parue dans la presse scientifique : le soleil vient de terminer un cycle de faible activité. (par ex. Science et Vie édition juillet, et d’autres). En mots simples, le soleil nous a nettement moins chauffés que d’habitude.
Impressionnant n’est-ce pas? J’enlève et il y a plus! C’est génial, et cela serait encore plus génial si cela pouvait aussi fonctionner ainsi sur mon compte bancaire, chaque fois que je tire de l’argent au bancomat, ma fortune augmenterait! Le rêve non?
Bon, pour tout vous dire, nous sommes loin du rêve et il faut que nous nous activions pour que cela ne tourne pas au cauchemar. Car cela signifie simplement que lors du prochain cycle solaire, nous devons nous attendre à une accélération des manifestations du réchauffement climatique. Zut alors!
Et voilà c’est parti! J’avais promis de lancer mon blog sur l’environnement (très important), la politique neuchâteloise (important) et aussi un peu de moi (juste ce qu’il faut pour mieux me connaître), la promesse est donc tenue.
Le titre du blog se veut le plus clair possible. Aujourd’hui, plus personne d’honnête ne devrait nier que la situation est extrêmement grave sur le plan environnemental. Et pourtant, nos instances dirigeantes politiques et économiques continuent de s’entêter dans cette voie nous menant potentiellement à notre perte. Citation du texte de la Conférence de Durban tenue sous l’égide de l’ONU :
La Conférence des Parties, Reconnaissant que les changements climatiques représentent une menace immédiate et potentiellement irréversible pour les sociétés humaines et la planète et que toutes les Parties doivent donc y faire face d’urgence, et considérant que le caractère planétaire de ces changements requiert de tous les pays qu’ils coopèrent le plus possible et participent à une action efficace et appropriée au niveau international en vue d’accélérer la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre. (Merci à Didier G. pour le coup de main.)
En toute logique donc, vous trouverez ici des commentaires sur des faits récents concernant tout autant la durabilité de notre monde, la politique énergique (mondiale, suisse, locale), des coups de gueules lorsque l’inacceptable est atteint (ou dépassé!), et quelques anecdotes personnelles.
Mardi, j’ai rencontré mon collègue de parti Giovanni T. qui a eu la gentillesse de me consulter sur des projets de motions parlementaires visant à faciliter la pose de panneaux solaires. Vous serez tenus au courant des développements.