Comment tuer les énergies renouvelables tout en prétendant les soutenir bien sûr! Si je voulais être méchant, je vous dirais qu’il suffit d’en déléguer la gestion au service d’urbanisme de La Chaux-de-Fonds et que cela va aller tout seul….. Il faut dire qu’ils accumulent entre une stratégie d’opposition sournoise contre les éoliennes, des contraintes urbanistiques réduisant de plus de 50% la capacité totale d’énergie verte sur notre ville, et jusqu’à une demande de mettre les panneaux solaires en toiture nord pour qu’on les voie moins!!! Ben voyons, pourquoi pas directement à la cave, comme cela c’est sûr plus personne ne les verra. Le soleil non plus, mais pourquoi s’arrêter à des détails anecdotiques….
Le but de ce post est de vous rendre attentif aux petits détails derrière lesquels se cache le diable en personne, comme chacun le sait.
Premier exemple intégrer le photovoltaïque dans la toiture :
Pas tout le monde le sait, mais cela induit une perte de production d’au minimum 15% annuellement sous nos climats, perte provoquée par l’échauffement plus élevé des cellules solaires et l’effet joule lié.
Il y a aussi bien sûr les coûts supplémentaires générés par l’intégration, supplément de coût qui devient toujours plus élevé proportionnellement au fur et à mesure de la baisse des coûts du photovoltaïque. Les coûts ne sont pas tout, il faut aussi penser à l’énergie grise supplémentaire injectée dans le projet péjorant l’ensemble du bilan environnemental du projet.
Il y a quelques mois un des ingénieurs de l’usine avec laquelle nous collaborons dans mon entreprise pour la fourniture de panneaux solaires m’indiquait ceci ” tout laisse à penser que les installations intégrées auront une durée de vie beaucoup plus faible que les installations simplement ajoutées“. L’explication de ceci serait à trouver du coté des deltas thermiques plus conséquents pour une installation intégrée conduisant à des efforts de dilatation-contraction plus forts sur l’ensemble des composants mis en œuvre (vous ouvrez votre tiroir une fois rien ne se passe, vous l’ouvrez 10’000 fois la poignée casse, et si vous le faites violemment la poignée cassera plus vite).
En conclusion, lorsque les autorités cherchent à obliger l’intégration cela conduit à plus d’énergie grise sollicitée, plus d’argent investi, une moins bonne performance du système, le tout couronné par une durée de vie plus courte.
Autre variante mettre le solaire à plat :
Au propre comme au figuré bien sûr! C’est assez tordu comme combine je dois l’avouer! Le gentil architecte communal / responsable de l’urbanisme / expert de la commission des monuments hystériques ou qui vous voulez vous dira “en les mettant à plat sur votre terrasse/garage/autre ils ne gênent plus personne et vous n’avez qu’une perte minime de rendement“.
La réalité est tout autre. Les pertes sont très conséquentes. Pour ceux qui n’habitent pas au sud la France, il y a en premier lieu la neige qui stagnera sur les panneaux et vous fera perdre quasiment toute la production des mois d’hiver. Il y aussi la question de l’autonettoyage des panneaux par la pluie. Pour que celle-ci soit assurée, l’angle d’inclinaison doit se situer à 20° si possible un peu plus. Les espaces urbains sont particulièrement concernés par cette problématique avec les suies du trafic automobile et des chauffages. Si la crasse ne part pas complétement lors des pluies, elle aura tendance à s’incruster toujours d’avantage et au fil des années vous verrez le rendement de vos panneaux solaires diminuer compte tenu de l’effet opacifiant. On peut rappeler ici que le nettoyage “forcé” est un non-sens écologique et économique.
En conclusion, j’encourage chacun à se poser les bonnes questions et à approfondir les réflexions avant d’accepter des conditions indiquées sur des permis de construire ayant potentiellement plus de conséquences induites que l’intuition ne le laisserait penser.
Laurent-David JOSPIN